Après Mouammar Kadhafi, que reste-t-il ?

La Libye, a été dirigé par le colonel Mahmmar Kadhafi, assassiné en 2011. La mort de Mouammar Kadhafi, « Guide de la révolution » de la Jamahiriya arabe libyenne et dirigeant de la Libye de 1969 à 2011, est survenue à Syrte le 20 octobre 2011.  Il a dirigé le pays pendant 42 ans et a investi dans toute l’Afrique dans plusieurs domaines. Aujourd’hui, que peut-on retenir de cet empire dirigé par Mouammar Kadhafi ?

La Libye est un pays d’Afrique du Nord, dont le nom dérive de Libou, un peuple berbère connu depuis l’antiquité.  Sous l’Antiquité, le nom de ce peuple est également à l’origine de celle de la région du continent communément appelée Libye antique, et de la dénomination de Libyens, qui désigne alors les populations berbères nord-africaines. Le territoire de l’actuelle Libye est au cours de l’Histoire, dominé par divers peuples et États, dont l’Empire romain, l’Empire byzantin, l’Empire ottoman, et enfin au XXe siècle le Royaume d’Italie. À la régence de Tripoli sous l’Empire ottoman, succède, à partir de 1911, la colonie italienne de Libye, à cette occasion, le pays reprend l’appellation de Libye, en vigueur sous l’Antiquité. Ce n’est qu’après la Seconde Guerre mondiale, que la Libye émerge en tant que véritable État souverain. Le Royaume de Libye, proclamé en 1951, est renversé en 1969 lors d’un coup d’État mené par Mouammar Kadhafi. Ce dernier exerce ensuite un pouvoir sans partage sur le gouvernement de la Jamahiriya arabe libyenne, occupant une place singulière sur l’échiquier politique international, jusqu’au déclenchement en 2011 d’une révolte armée contre son régime. Après la chute et la mort de Kadhafi, la Libye entame une transition démocratique. Le pays échoue cependant à jeter les bases d’un régime politique stable et connaît à partir de 2014 une nouvelle guerre civile. Ainsi, quelques années après, Mouammar Kadhafi et ses derniers fidèles, retranchés dans le district n°2 de Syrte, avaient tenté une sortie, qui leur avait été fatale. Le dictateur avait fini dans une grosse buse, dont il avait été extirpé pour être lynché. Cinq années plus tard, encerclés dans le quartier n°3 de Syrte, une dernière poignée de djihadistes de l’État islamique a aujourd’hui choisi de mourir plutôt que de fuir.  L’histoire semble bégayer en Libye, où la population, dont les conditions de vie se sont très fortement dégradées ces cinq dernières années, semble, pour une bonne part, regretter le temps de Kadhafi. Comme il y a quelques années, des combattants venus de Misrata, épaulés par des aéronefs américains, vont, eux, se charger à nouveau de nettoyer syrte, au terme d’une offensive lancée dernièrement.  C’est la chute de cette ville qui marqua, en octobre 2011, la fin d’une révolution libyenne commencée huit mois plus tôt. La cité natale de Kadhafi, qui avait démesurément prospéré durant ses 42 années de règne mégalomaniaque, avait alors été en partie détruite par les pires combats de la révolution libyenne. Entachés par ce passé, mis en quarantaine dans leur cité entourée par le désert, ses habitants, exclus de la nouvelle Libye post-révolutionnaire, ont été des proies faciles pour les islamistes et les desperados de Daech qui, venant de Syrie et d’Irak, se sont emparés de Syrte en juin 2015.  Pour la tribu des Kadhafi, comme pour d’autres tribus, clans, villes ou villages, qui étaient demeurés aux côtés du dictateur, il n’y eut jamais de pardon après la révolution. Les opprimés du régime Kadhafi opprimaient à leur tour. L’ancien tyran avait vidé les prisons et laissé plus de 20 millions d’armes à son peuple. Criminels et voleurs ont à la fin de la révolution enfilé quelques pièces de treillis, tandis que nombre d’anciennes brigades anti-Kadhafistes devenaient des milices, puis des gangs, armés de Kalachnikovs, de lance-roquettes, d’automitrailleuses et parfois de chars. La vie n’a pas été tendre avec ce qui reste de la famille Kadhafi. Ses membres toujours en vie sont partagés entre la prison et l’exil et vivent dans le deuil, de leurs morts comme de leur pays. Mohamed Kadhafi, le fils ainé de l’ex-dirigeant libyen et de sa première épouse, ne s’est jamais mêlé à la politique et est le seul qui a échappé à la prison. Il a tout de même été obligé de s’exiler avec sa famille, même si aucune charge ne pèse contre lui.

Par Wakiyatou KOBRE

(Visited 1 times, 1 visits today)