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Boom minier et sauvegarde de l’environnement : le défi reste à relever

  1. Les sociétés minières se bousculent au Faso !

Le Burkina Faso connaît un boom minier ces dernières années. La production en or du Burkina est passée de 5,8 tonnes en 2008 à 42,4 tonnes en 2012. Avec cette croissance du niveau de production, le pays est devenu le quatrième producteur d’or en Afrique après l’Afrique du Sud, le Ghana et le Mali. Une relecture de la législation minière au Burkina Faso a conduit à l’adoption d’un code minier le 8 mai 2003, relu et adopté le 19 février 2015

Ce nouveau code a pour objectif d’attirer les investisseurs étrangers en leur offrant des avantages fiscaux. Burkina. De nos jours on compte huit mines industrielles en production et beaucoup de permis de recherches octroyés.

Parmi les  sites d’exploitation industrielle, nous avons Youga dans le Boulgou, Kalsaka dans le Yatenga, Inata dans le Soum , Taparko dans le Sanmatenga, Mana dans les Balé, Essakane dans l’Oudalan, Bissa Gold S.A dans le Bam et STREMCO SA (Guiro) dans le Séno.

 Depuis 2009, l’or est devenu le premier produit d’exportation du Burkina et en 2012 les taxes minières ont rapporté au trésor public plus de 189 milliards de FCFA.

  1. Les actions en matière d’environnement

Sur le plan national, le Code minier pose comme préalable à tout projet de production minière, une étude ou notice d’impact environnementale et sociale et le Code de l’environnement en son article 25, dit : «  toute activité qui peut avoir un impact sur l’environnement doit faire l’objet d’une étude d’impact environnementale et sociale ».

Au delà de ces études, il faut reconnaître que les sociétés minières fournissent des efforts pour la réhabilitation de l’environnement, au delà des autres avantages dont bénéficient les populations.

Sur les risques de pollution, les mesures conformes aux normes internationales doivent être appliquées. Le transport des produits chimiques entrant dans le traitement de l’or, le cyanure notamment, est escorté de la frontière à la destination. L’importation des produits est aussi réglementée mais les frontières étant poreuses, les risques de fraudes sont énormes à entendre le Directeur général du bureau national des évaluations environnementales.

L’utilisation du cyanure sur les sites d’exploitation obéit en tous les cas à des règles ; les sociétés ont obligation de construire des circuits de traitement sécurisés et des parcs à résidu dans les normes de sécurité.

Les sociétés minières contribuent par ailleurs aux campagnes de reboisement par des plantations, la création de pépinières et des bosquets villageois et à la sensibilisation des élèves par la mise en place de bosquets scolaires.

A titre d’exemple nous citerons la forêt qui est restée presque intacte à Mana dans la Boucle du Mouhoun malgré l’exploitation de la société SEMAFO.

La société IAMGOLD à Essakane a commencé ses activités de réhabilitation par des plantations des herbacées et des épineux sur les stériles (les rejets), ces collines de terres amassées à côtés des grands trous que les mines abandonnent à la fermeture. Cette société a mis en terre plus de 216 000 plants en terre en 2014.

La mine de Bissa Zandkoom à Sabcé, en deux ans de construction et de production, a, à son actif, plus de 30 000 arbres plantés et compte poursuivre son programme de reboisement afin de restaurer l’environnement et tendre vers son état initial.

Le Salon international de l’énergie, des mines et des carrières (SEMICA) qui est une vitrine pour les sociétés minières a tenu son quatrième salon du 28 au 30 mai 2015 Ouagadougou. Placé sous le thème, « Contribution du secteur minier à l’émergence des Etats de la CEDEAO, promotion des matériaux locaux et la fourniture locale des biens et services miniers », cet événement est une aubaine pour les 600 participants venus de de 50 pays africains et d’autres continents d’échanger sur la contribution du secteur minier à l’émergence des Etats de la CEDEAO et d’attirer de nombreux investisseurs.

  1. Les contraintes majeures à étudier

Cependant il faut relever que l’exploitation des ressources du sous-sol, au-delà des retombées économiques et financières, a des conséquences désastreuses à long terme sur notre environnement et sur notre qualité de vie. L’arbre ne doit pas cacher la forêt dit-on, alors, est il temps de relever les défis qui se présentent dans cette exploitation.

La première,  est d’ordre légal. En effet l’étude d’impact environnemental permet de recenser tous les impacts possibles de l’activité sur l’environnement, de proposer les mesures d’atténuation et des plans de réhabilitation des différents sites après exploitation. Cette étude d’impact social et environnemental est une condition sine qua non pour avoir le permis d’exploitation. Cette étude est assortie d’un plan de gestion environnementale durant l’activité minière qui précise ce que doit faire la mine pour atténuer les impacts de la production minière sur l’environnement. La mine propose également des plans de réhabilitation et de fermeture de la mine. Cependant, ces engagements ne sont pas respectés par tous les exploitants.

La seconde concerne la production artisanale de l’or communément appelée orpaillage. Si la production industrielle qui est bien encadrée par des textes au niveau national et international il n’en ai pas de même en matière de suivi et de contrôle pour ce type d’exploitation..

Si l’activité est réglementée sur certains sites, nombreux sont, cependant, les sites d’exploitation qui opèrent en dehors de toute législation. Ce qui est source de dommages sur l’environnement et la santé des populations. En effet, l’extraction de l’or nécessite l’utilisation de certains produits comme le plomb et le mercure. Ces produits chimiques manipulés sans précaution pour laver et stabiliser les pépites d’or sont respirés par les orpailleurs, ce qui est source de maladies pulmonaires graves parfois inguérissables. De plus, ces produits rejetés dans la nature polluent les eaux souterraines et de surface, mettant ainsi en danger la santé des populations qui consomment ces eaux.

La situation est actuellement si préoccupante dans ce secteur d’activité que le comptoir burkinabé des métaux précieux (CBMP) qui exerçait le contrôle dans les sites d’exploitation non réglementés n’existe plus depuis quelques années.

L’or mobilise de plus en plus de personnes au Burkina Faso. Ce métal devient même envahissant dans certaines provinces comme l’Oudalan, le Seno dans le Sahel burkinabé le nord du pays.

 En raison de ses retombées, l’activité de l’orpaillage a bouleversé toutes les statistiques des exportations du pays, devenant même le premier produit d’exportation du Burkina Faso avant le coton. L’or transforme ainsi profondément les mœurs, les genres et rythme de vie des populations.

Selon l’institut des sciences des sociétés (INSS) la forme d’exploitation traditionnelle de l’or est la plus répandue, à telle enseigne qu’en quelques année, il réussi à éclipser l’exploitation industrielle. Des études sectorielles ont été réalisées sur certains sites d’orpaillage au Burkina Faso (Essakane dans la province de l’Oudalan, Bouda dans la Province du Passoré).

En effet, sur ces sites et ce depuis qu’il a été mis fin aux activités du CBMP, il n’existe, sur les sites d’orpaillage traditionnel, aucune autre structure de contrôle (des mesures et des structures de contrôle existent en ce qui concerne ces sites traditionnels), à l’instar des sites industriels dont l’activité est réglementée par les dispositions des cahiers de charge y afférant, et où par conséquent les différents impacts sont limités.

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Une étude commanditée par le Ministère de la recherche scientifique et de l’innovation (MRSI) en 2013 fait ressortir de nombreux problèmes environnementaux créés  en partie  par l’action de l’homme sur son environnement.

Un état des lieux présente en effet de manière succincte la situation environnementale ainsi que les problèmes liés aux ressources en eau, aux ressources forestières, à l’exploitation du sol, à l’amélioration du cadre de vie, au domaine de l’énergie

B.H

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