Burkina Faso / Insécurité : Des milliers d’écoles privées de la rentrée scolaire

Des milliers d’écoles sont restées fermées au nord du Burkina Faso, en cette rentrée scolaire

C’est la rentrée scolaire 2019-2020 au Burkina Faso. Malheureusement, elles sont des milliers d’écoles à être restées fermées en ces premiers jours de classe. Principale cause, l’insécurité grandissante liée au terrorisme.
Encore une rentrée scolaire plus sombre et plus incertaine au Burkina Faso. La rentrée scolaire 2019-2020 a eu lieu comme d’habitude, le premier octobre 2019. Malheureusement, pour cette année encore, plusieurs écoles sont restées fermées. La raison, l’insécurité grandissante dans les frontières et principalement au Nord du Burkina, due au terrorisme. Les conséquences du terrorisme sont énormes dans le milieu scolaire du Burkina Faso. En effet, plus de 330.000 enfants sont affectés par la montée des violences ces quatre dernières années dans ce pays. Deux mille établissements scolaires sont toujours fermés, avec près de 9000 enseignants en arrêt de travail forcé, alors que le pays compte 19000 écoles primaires et secondaires. Ces chiffres ont été indiqués par le Bureau de la coordination des affaires humanitaires.
Les raisons d’un tel acharnement
Cependant, pourquoi les terroristes s’en prennent aux différentes écoles ? Les raisons sont claires. L’objectif premier des groupes terroristes est de viser les symboles de l’Etat, les écoles des différents villages attaqués entre autres. En outre, ils s’en prennent aux dites écoles et aux enseignants en raison de la langue française qui est utilisée dans ces écoles. « Les groupes terroristes menacent de tuer les enseignants qui exercent en français plutôt qu’en arabe. Beaucoup ont préféré fuir pour sauver leur peau », a indiqué Windyam Zongo, le secrétaire général du syndicat national des personnels d’administrations et de gestion de l’éducation et la recherche (Synapager).
Une situation aux lourdes conséquences
Ces jeunes enfants qui ont, pour la plupart, vécu les violences perpétrées par les terroristes, notamment ceux qui ont vu leur enseignant se faire assassiner, auront surement des séquelles psychologiques pendant longtemps. Ces enfants vivent quotidiennement dans la peur. En outre, l’avenir de ces élèves, qui ont dû abandonner les bancs et qui sont à présent livrés à eux même, reste incertain. Pour Windyam Zongo, ils risquent de constituer un danger pour la société et devenir des mendiants ou des délinquants, s’ils ne sont pas encadrés. Quant au ministre burkinabè de l’Education nationale, Stanislas Ouaro, il a affirmé que « la fermeture des écoles a un impact sur tous les plans. Détruire le système éducatif d’un Etat, c’est contribuer à le déstabiliser ». Toutefois, le gouvernement burkinabè a pris des mesures allant de l’organisation des sessions de rattrapage des examens à la réinscription des élèves déplacés dans leur localité d’accueil.
Line BAMBARA

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