CREATION D’UNE MONNAIE UNIQUE DE LA CEDEAO D’ICI 2020.

Des avancées considérables

Après de nombreuses années d’attente, les pays membres de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ont aborder la question de la monnaie unique lors de la 52e session en 2017 au Niger en vue de mettre en place un programme de la création d’une monnaie unique d’ici à 2020. Cette monnaie remplacerait alors le franc CFA et sept autres devises nationales.

 

L’une des recommandations de la 52e session de la conférence des chefs d’Etat de la CEDEAO est la création d’une monnaie unique qui permettra l’intégration monétaire entre les pays. Certes les avantages de la création de cette monnaie est salutaire et bénéfique pour les Etats, mais nombreux sont les obstacles qui freinent sa mise en œuvre dont la volonté politique des chefs d’Etat. Ainsi ce sommet s’était terminé sur une note de pessimisme en raison, entre autres, des réticences d’une des locomotives de l’économie ouest-africaine, la Côte d’Ivoire.  Mais depuis lors, le doute semble se dissiper après plusieurs rencontres, notamment celui d’une quarantaine d’experts régionaux chargé des questions d’intégration monétaire qui se sont réunis les 17 et 18 janvier 2018 pour mettre en place une feuille de route vue d’accélérer la création de la monnaie unique. Suite a cette rencontre, les chefs d’Etats Ivoirien, Alassane Dramane Ouattara, et ses homologues du Ghana, Nana Akufo-Addo, du Niger, Mahamadou Issoufou, et du Nigeria, Muhammadu Buhari, se sont rencontrés le 21 février 2018 à Accra pour examiner la mise en œuvre du Programme de la monnaie unique de l’espace. Le président ghanéen Nana Akufo-Addo lors de cette rencontre a confié que l’introduction d’une monnaie unique en Afrique de l’Ouest regorge beaucoup d’avantages en ce sens qu’elle va aider à supprimer les barrières commerciales et monétaires, réduire les coûts de transaction, dynamiser l’activité économique entre les Etats membres et accroître le niveau de vie des habitants de la région. Ainsi de cette rencontre, il est ressorti que la création de cette union monétaire doit passer préalablement par une convergence des économies de la région, avec des critères à respecter, tels qu’un déficit public ne dépassant pas 3 % du PIB et un taux d’inflation inférieur ou égal à 5 %. Ils ont aussi proposé le recentrage et la réduction des critères de convergence de onze à six, ainsi que la création d’un Institut monétaire de la CEDEAO en 2018, pour fédérer et rationaliser les multiples institutions existantes. Lors de la rencontre des 20 et 21 juillet à Niamey des ministres en charge de l’économie et des Finances de la Communauté économiques des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), ils ont annoncé que le programme de la monnaie unique sous-régionale connaît « de grandes avancées ». Ainsi un document aurait été élaboré pour être soumis à l’appréciation de quatre chefs d’Etat qui composent le Task force présidentielle. Selon l’APR, le ministre des finances du Niger a souligné que de nombreux défis restent à relever pour atteindre les objectifs de la mise en œuvre de la monnaie unique à l’horizon 2020. En rappel le PIB de la CEDEAO est estimé à 628 milliards de dollars avec une population de 350 millions d’habitants. Les pays membres de cette communauté créée en 1975 utilisent des monnaies différentes : huit d’entre eux, rassemblés au sein de l’UEOMOA, l’Union Economique et Monétaire Ouest-Africaine, utilisent le franc CFA. Il s’agit du Bénin, du Burkina Faso, de la Côte d’Ivoire, de la Guinée-Bissau, du Mali, du Niger, du Sénégal et du Togo. Sept autres pays utilisent leur propre monnaie : l’escudo pour le Cap-Vert, le dalasi pour la Gambie, le cédi pour le Ghana, le franc guinéen pour la Guinée, le dollar libérien pour le Libéria, le naira pour le Nigeria et le Léone pour la Sierra Leone. Pour sa part le président de la commission de la CEDEAO, Jean-Claude Kassi Brou, dit être convaincue que cette voie constitue la meilleure pour bâtir des économies fortes et créer un environnement de paix et de prospérité partagée pour les populations de notre sous-région.

Par NJ SANOU

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