Gélules anti drépanocytaires: Le FACA, bonne qualité ou pas, les drépanocytaires en souffrent

Pr Innocent Pierre Guissou, expert toxicologue

Les polémiques autours des gélulles FACA utilisés comme traitement contre la drépanocytose vont train au Burkina Faso et pour cause, les chercheurs de l’Institut de Recherche en Sciences de la Santé (IRSS), n’arrivent pas à s’entendre sur l’efficacité de ce produit. D’un coté, Le FACA mis sur le marché est belle et bien de bonne facture, de l’autre côté, il y’a doute sur l’éfficacité du FACA.
La drépanocytose est une maladie génétique du globule rouge; elle est caractérisée entre autres, par une hémoglobine anormale et des douleurs atroces pour le malade. Au Burkina Faso, des chercheurs ont réussi à trouvé un médicament pour y faire face: le FACA. Ce médicament est une association de deux plantes locales que sont le Fagara et le calotropis. C’est à l’institut de recherche en sciences de la santé (IRSS) que ce produit contre la drépanocytose, une première dans le monde a été développé. Produit de la médécine traditionnel, modernisé, c’est en 1980 que les premières études sur le FACA ont été effectuées au Burkina Faso.
Le FACA a été homologué au burkina Faso depuis les années 2010. Cépendant des sujets à polémique ont entrainé entre autres la méfiance de certains malades pour le FACA, l’impossibilité de l’homologuer en dehors du Burkina, le manque de confiance des procédures scientifiques ayant générées le FACA homologué au Burkina Faso de la part de personnalités et institutions scientifiques, des plaintes en justice contre des institutions et pharmaciens en rapport avec la mise sur le marché du FACA.

Dr Badioré Ouattara

En effet, cette polémique autour du produit serait parti depuis l’apparution de l’article « lutte contre la drépanocytose: Du FACA de mauvaise qualité sur le marché », publié le mardi 30 décembre 2014, sur un site d’information burkinabè. Depuis lors, une psychose s’est installée au sein de la population surtout chez les personnes souffrant de cette maladie. Dr Badiori Ouattara, pharmacien à l’institut de recherche en sciences de la santé (IRSS) où est fabriqué le produit en serait l’auteur.
Le Dr Badioré Ouattara dit ne pas mettre en cause l’éfficacité du FACA dans le traitement de la drépanocytose mais plûtot sa composition posiologique. Défenseur de ce produit pharmaceutique devenu un label de la médecine burkinabè au plan mondial, le docteur Badioré Ouattara relève des erreurs dans la formule de base de cette gélulle anti-drépanocytaire. La dose normale selon lui ne doit exceder 10 miligrammes par kg de poids corporel par jour
Inspiré d’une recette traditionnelle, la recette pharmaceutique du FACA enrégistre selon lui des erreurs de dosage. « la formule de base c’est 46% de fagara et 54% de calotropis. c’est ça la formule thérapeutique, et quant on regarde que c’est le fagara qui est le plus actif, il y’a de forte chance que sa formule soit plus active », explique le Dr Ouattara.
Selon le Dr Badioré Ouattara, ces erreurs font du FACA un produit toxique avec une posologie mal définie. Il prend pour exemple une des patientes de la pharmacie Wobi qui prenait le FACA avec des doses inapropriées et cela se faisait sentir par des diarrhées et des vomissements.
Ancien chercheur principal du FACA, le Dr Badioré Ouattara dit mener ce combat pour que les erreurs commises soient corrigées pour le bonheur des drépanocytaires.
Ses pères refutent ces informations. Selon le Pr Innocent Pierre Guissou, celui là même qui a dirigé l’équipe des chercheurs, le FACA mis sur le marché est belle et bien de bonne qualité. Il en veut pour preuve, le respect de la procédure de garantie qualité qui est suivie à la lettre comme il en est pour tous les médicaments. Pour le Pr Guissou, le FACA déjà disponible sur le marché burkinabè, son éfficacité à fait ses preuves. Le FACA est capables, de prendre en charge, toutes les manifestations cliniques de la drépanocytose, conclu-t-il.
Bonne qualité ou pas, pour le moment, ce sont les drépanocytaires qui en souffent. Vivement que l’Etat use de ses moyens pour mettre fin à cette polémique pour le bonheur des drépanocytaires.

Alfred Sié KAM/QNA

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