Le diabète au Burkina Faso: Maladie de sucre ou pas? le debat se pose

Les associations de luttes contre le diabète n’entendent pas baisser les bras

Le diabète constitue un problème de santé publique au regard de sa progression croissante. Au Burkina Faso, la prévalence se situe autour de 4,9%. Plusieurs organisations et associations veulent renverser cette tendance. Quelles sont les causes du diabète, les facteurs à risques, les complications, les traitements? Telles sont entre autre les questions que bon nombre de citoyens se posent.
Le diabète est un problème de santé publique au Burkina Faso. Sur une population de plus de 18 millions d’habitants, environ 5% meurent chaque année de cette maladie selon l’association burkinabè d’action aux diabètes (ABAD). D’après les estimations, d’ici 2025, le diabète sera une épidémie au Burkina Faso. Et pourtant cette patologie ne figure pas sur la liste des maladies dites préoritaire dans le pays. Pour Pierre Guissou, Président de l’ABAD, « le diabète est un fléau qui a une grosse repercussion parce que ça rend les gens handicapés, deuxièmement ça grève le budget de la santé et troisièmement c’est un problème qui peut avoir une origine familiale ».
Le Professeur Joseph Youssouf Drabo, en poste au service de médecine interne au centre hospitalier universitaire Yalgado Ouédraogo (CHU YO) situe les origines de cette maladie. « Il existe certaines affections qui peuvent être responsables du diabète. Mais ce ne sont pas les situations les plus fréquentes. En effet, dans la majorité des cas, nous ne connaissons pas les causes exactes du diabète, nous ne connaissons que les facteurs favorisants. Beaucoup de situations peuvent conduire au diabète, ajoute-t-il. Par exemple, quelqu’un qui a une maladie du pancréas (organe qui secrète l’insuline), lorsque ce pancréas ne fonctionne pas normalement, il peut survenir un diabète. C’est le cas des pancréatites (inflammation du pancréas), du cancer du pancréas…Aussi avons-nous certaines maladies endocriniennes (les glandes) comme celles des glandes surrénales qui, lorsqu’elles fonctionnent exagérément peuvent être à l’origine d’un diabète sucré. Des médicaments peuvent également induire un diabète sucré ».
L’ONG Santé Diabète, lors du lancement de son programme triennal 2017-2019 de lutte contre le diabète le 30 juin dernier faisait le point de ses actions sur la maladie. En effet, sur 7321 personnes dépistées par l’ONG, 3972 avaient des facteurs de risque diabétique et 360 cas d’hyperglycémie ont été identifiés et référés vers des formations sanitaires pour une prise en charge.
Maladie de plus en plus présente de par le monde, le diabète est souvent pris à la légère par la plupart des patients. Pourtant, il peut conduire au coma, voire à la mort. La gravité de cette maladie réside dans les complications qu’elle peut entrainer.
Au Burkina Faso, les associations de luttes contre le diabète n’entendent pas baisser les bras. Elles sont convaincues que la prévention aidera à lutter éfficacement contre cette maladie. Aussi, mise t-elle sur le depistage précoce pour y arriver. « il faut que les gens soient informés sur le diabète, il faut beaucoup miser sur la sensibilisation afin de montrer le caractère dangereux de la maladie lié à ses complications et qui risquent de conduire à une mortalité », a signifié le Pr Guissou.
Selon la fédération internationale du diabète, la maladie touche actuellement 300 millions de personnes dans le monde dont 80% en Afrique. En 2030, l’affection pourrait concerné 438 millions de personnes dans le monde.

Alfred Sié KAM/Rédaction SC-Info

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