Organisation de la CAN 2019 : le Cameroun respectera-t-il le délai ?

La CAN se jouera au Cameroun en 2019. A quelques mois de l’évènement, les questions se posent sur le délai de la réalisation des infrastructures. Selon nos confrères de VOA, depuis un certain temps, plusieurs mouvements d’humeur à répétition ont été enregistrés sur les chantiers de la Coupe d’Afrique des Nations de football que doit abriter le Cameroun en 2019.

Si coté administration tout semble être parfait, la réalité sur les chantiers en dit le contraire. Plusieurs mouvements de grèves ont été enregistrés. Le plus récent a concerné certains ouvriers des chantiers de la ville de Garoua dans le nord du Cameroun. La raison principale de ses grèves est sans équivoque des arriérés de salaire qui varient, selon les grévistes, entre quatre et six mois. Cet arrêt de travail augment à trois le nombre de mouvement d’humeur enregistré depuis le début de l’année sur l’ensemble des chantiers de la Can 2019. Selon nos confrères sur place, les ouvriers, pancartes en mains, ont effectué une marche de protestation vers les services du gouverneur de la région du Nord, dont Garoua est le chef-lieu.

Malgré la présence des forces de sécurité déployées pour contenir les grévistes, ceux-ci ne décolèrent point. « Quelqu’un travaille 6 mois sans salaire, comment vais-je vivre? » s’interroge un autre ouvrier. Si rien n’est fait les ouvriers ont décidé d’abandonner les sites et de rentrer chez eux, « qu’on nous régularise ! On ne veut même plus travailler ! On rentre à Yaoundé ! On rentre à Douala ! On rentre chez nous ! ».

Les ouvriers relève de Prime Potomac Cameroun, cette société qui s’est vue octroyer 6 marchés pour un coût total de 26 milliards de francs cfa. En effet, cette société doit livrer à l’Etat du Cameroun, quatre terrains d’entraînements, réhabiliter un hôtel et en construire un autre, de quatre étoiles, d’une capacité de 130 chambres. Pour les ouvriers le problème viendrait du gouvernement mais la société s’explique. Pour la société, c’est la procédure qui retarde les choses, « Nous recevons bel et bien l’argent de l’Etat, mais la procédure veut qu’on ce soit déposer dans les décomptes, qu’ils soient signés à temps et conduits jusqu’au paiement », a expliqué à VOA Afrique, M. Edibi Nkolo, directeur général de la société Prime Potomac Cameroun, rencontré à Yaoundé.

Alors que les travaux avancent à pas de tortues, les autorités annoncent une troisième mission d’inspection de la CAF au Cameroun dans de prochains jours. Le cabinet d’audit Roland Berger est annoncé au Cameroun. Ce cabinet viendra jauger les infrastructures du Cameroun pour la CAN. En effet, la ville de Garoua est l’une des étapes de cette descente sur le terrain.

Avant cette mission de la CAF, le premier entamera une visite pour se rendre compte du niveau d’exécution des travaux de la CAN sur les différents chantiers cette semaine.

Aubin OEDRAOGO

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