Table ronde sur l’intégration de la biosécurité dans les politiques sectorielles

Région du Centre

Table ronde sur l’intégration de la biosécurité dans les politiques sectorielles

Les participants à la table ronde.
Les participants à la table ronde.

Le Jeudi 13 Octobre 2016, les acteurs du monde scientifiques se sont rencontrés dans la salle de Conférence de l’Institut de Formation Ouverte à Distance (IFOAD). La rencontre présidée par Son Excellence Monsieur le Ministre de l’Enseignement Supérieur de la Recherche Scientifique et de l’Innovation, le Professeur Filiga Michel SAWADOGO avait pour objectif de nourrir la réflexion sur l’intégration de la biosécurité dans les politiques sectorielles.

Le professeur Filiga, à l’entame de cette table ronde a salué l’opportunité de cette rencontre. Il a souhaité entre chercheurs un débat franc, constructif et les a exhortés à traiter avec sérieux cette question.
Il a tenu un discours dont la teneur est la suivante.

« L’humanité sera confrontée à des défis sociaux, économiques et environnementaux de plus en plus importants dans les deux décennies avenir. Dans les pays en voie de développement cela se traduira par une demande très forte en produits alimentaires et en soins médicaux. Au même moment les ressources naturelles surexploitées ne pourront probablement plus suffire à satisfaire les besoins accrus des populations dont le nombre s’accroit régulièrement. Face à ces nombreux défis et aux besoins sans cesse croissants de nos populations, des solutions urgentes et appropriées doivent être envisagées en vue de renverser la tendance et de promouvoir le développement durable réel.

C’est ainsi que les experts s’accordent à dire que les progrès accomplis dans les domaines de la biotechnologie peuvent aboutir à des avancées sociaux économiques majeurs et contribuer à améliorer la santé des rendements agricoles, les processus industriels et la protection de l’environnement. Il s’agit du développement de la bio économie.
Faut-il le rappeler que l’un des trois piliers sur lesquels s’appuie la bio économie est l’intégration sectorielles des applications biotechnologique condition première pour un développement durable ?

Cependant la contribution de la biotechnologie ne peut se concevoir que dans un cadre d’application et d’utilisation sécurisés par la mise en œuvre de la biosécurité.
Au Burkina Faso l’application et l’utilisation sécurisée de la biotechnologie model dans les secteurs sus cités permettront sans nul doute d’améliorer le bien-être de ces populations et de booster sa croissance économique. Les biotechnologies modernes ont ainsi un rôle important à jouer d’une part dans la réalisation de l’acte II du PNDES relatif à la contribution de la recherche scientifique et de l’innovation au développement socio-économique de notre pays et d’autre part dans l’atteinte des objectifs de différents secteurs ministériels.

De ce fait il est essentiel que les différents ministères concernés par la question s’investissent à cette intégration en fonction de leurs centres d’intérêts et de leurs missions.
Pour notre part, en tant que département du MESSRI, nous sommes interpelés à répondre aux besoins de qualifications des ressources humaines et au renforcement des compétences technologiques à même d’accompagner le processus. Il importe donc pour le Burkina Faso de s’inscrire dans la démarche de l’intégration sectorielle de la biotechnologie, biosécurité pour migrer par la suite vers une stratégie nationale holistique de bio économie.

La coordination des politiques sectorielles au niveau interministériels a toujours été certes une tâche difficile mais des avantages économiques qui pourraient en découler vaillent la peine qu’on s’y attèle. C’est pourquoi le Département de l’enseignement supérieur après avoir mesuré toute l’importance de la question et après en avoir apprécié la pertinence a eu l’heureuse initiative de l’Agence Nationale de la Biosécurité de poser les bases de l’intégration de la Biosécurité dans les politiques sectorielles de notre pays.
Pour ce faire, un projet de document y relatif a été élaboré et sa finalisation requiert l’ensemble des parties prenantes que sont les décideurs politiques, les planificateurs et autres experts que vous êtes. De là découle l’organisation de la présente table ronde qui a pour objet de discuter et de valider le dit document. »

Pour terminer son propos, le Ministre de l’Enseignement Supérieur de la Recherche et de l’Innovation a invité les participant à s’approprier ce travail qui est d’une importance capitale et d’un intérêt général et national.

Le Pr Zoungrana lors de sa présentation.
Le Pr Zoungrana lors de sa présentation.

Lors de cette rencontre, le Professeur Chantal Yvette ZOUNGRANA/KABORE, Directrice Générale de l’Agence Nationale de Biosécurité (ANB), nous a fait une brève présentation sur l’intégration de la biosécurité dans les politiques sectorielles.

Le professeur nous a relaté les avantages de la biotechnologie dans les différents domaines d’activité à savoir l’agriculture, la médecine et bien d’autres domaines. Elle a aussi montré les risques potentiels liés à la biotechnologie. Ainsi Chantal Yvette ZOUNGRANA/ KABORE, a rassuré que biotechnologie et biosécurité vont de pair. Toutefois au Burkina Faso il existe des cadres institutionnels pour règlementer la biotechnologie. Il existe à cet effet donc treize (13) experts nationaux dans ce domaine et un observatoire national.
La biosécurité doit accompagner la biotechnologie pour qu’il ait des actions de développement de façon durable. « Lorsque le document a été élaboré nous avons vu que la loi n’intégrait qu’une partie ou timidement quelques aspects de la biosécurité. Pour ce qui concerne les atouts nous avons vu dans les textes et règlement que des institutions nationales étaient favorables à la biotechnologie » a soutenu Mme ZOUNGRANA.

A l’en croire, le programme national de développement économique et social (PNDES) dans son acte II est favorable à la politique de biotechnologie qui tend à développer une économie verte. « Nous avons aussi une prise de conscience des populations de préserver leur environnement et leur santé », a-t-elle ajoutée.
En matière de protection de l’environnement les chercheurs se sont focalisés sur les objectifs d’Aïchi qui donnent l’échéance 2020 pour que les pays puissent améliorer leur système et permettre la conservation biologique.

Photo de famille.
Photo de famille.

Lorsqu’on regarde la biotechnologie, affirme le Professeur « on est confronté à plusieurs acteurs. Il y’a des acteurs qui sont pour la technologie. Pour eux il faut chercher l’utilisation durable de la technologie. Il y a ceux qui sont indécis. Ils se posent la question du bien-fondé de la technologie et surtout de la sécurité de cette technologie. Et enfin une troisième catégorie qui est contre la technologie. Ils veulent une assurance qu’on ne leur impose pas la technologie »

Pour l’un ou pour l’autre des cas, elle estime qu’il est nécessaire d’évaluer les risques et qu’il conviendrait aussi de mettre en place des mesures de gestion qui sont prises en compte par la biosécurité.

Relwendé Hervé Rouamba pour SC Info

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