Célia la Reine des mots: « Le slam n’a pas de message standard »

Célia la Reine des mots: 

« Le slam n’a pas de message standard »

Celia la Reine des mots toute heureuse de se prêter à nos questions.
Celia la Reine des mots toute heureuse de se prêter à nos questions.

Né de l’idée du poète américain Marc Smith en 1986 dans le but de rendre les lectures de poèmes moins élitistes et moins ennuyeuses, le slam apparait aujourd’hui comme un moyen de dénonciation et de sensibilisation par excellence. Pour connaître davantage la passion qui anime les jeunes qui embrassent le slam comme genre musical, Celia la Reine des mots nous fait découvrir son monde dans une interview accordée à notre rédaction

SC Info : Présentez-vous à nos lecteurs

C : Je me nomme Tiemtoré Francéline à l’Etat-civil, je suis Agent de crédit, communicatrice de formation, je fais le slam (sourire).

SC Info : Peut-on connaître votre parcours scolaire ?

C : D’abord j’ai passé cinq ans à l’Ecole Primaire Alpha Solidarité de Bobo-Dioulasso, ensuite j’ai obtenu mon certificat et l’entrée en sixième au S mixte de Koudougou et affectée au Collège Sainte Monique où je vais rester sept ans. Le Baccalauréat série A4 en poche, je m’inscris à l’Institut Supérieur de Management de Koudougou et parallèlement à l’université de Koudougou, d’où je ressors respectivement avec une licence en communication d’entreprise et une licence en lettres modernes : option esthétique des arts du spectacle. J’aurai bien voulu étudier le droit ou la philosophie mais pour certains problèmes personnels ce rêve a été avorté.

SC Info : Pourquoi le slam ?

C : Le slam pour moi, il est un genre musical qui d’abord nous met en  contact avec le public et par lequel nous exprimons mieux  certaines réalités que nous vivons en société.

SC Info : En quelle année remontent vos premiers pas dans le slam ?

 C : J’ai commencé à écrire mes premiers textes de slam en 2006 quand j’étais encore en classe de 5ème.

SC Info : Aviez-vous remporté certains prix ?

C : En 2012, il faut noter que j’ai été classée 2ème au concours national « je slame pour la patrie » et l’an dernier soit en mai 2015 j’ai remporté le 1er prix  des jeux universitaires du Burkina Faso. Mais rassurez-vous je ne compte pas m’en arrêter seulement à ces deux prix.

L'artiste en pleine prestation.
L’artiste en pleine prestation.

SC Info : Quels sont les messages véhiculés dans vos textes ?

C : Le slam n’a pas à proprement de message standard et c’est en fonction de l’évolution des situations que  nous vivons ou auxquelles nous assistons au quotidien que nous essayons d’écrire pour non seulement dénoncer certains tares mais aussi sensibiliser à travers nos plumes. Néanmoins je parle de paix, de cohésion le plus souvent dans mes textes.

SC Info : un album sur le marché ?

C : Non, pas pour le moment.

SC Info : Pourquoi ?

C : (Rire) C’est d’abord lié à une question de temps et  malheureusement d’accompagnement et de soutien. Le slam est un genre nouveau et il n’y a pas assez de bonnes volontés qui se sentent prêts à nous accompagner malheureusement. Mais je garde foi cela ne va plus tarder.

SC Info : Etes-vous en contact avec d’autres artistes qui évoluent dans le même genre ?

C : Tout à fait j’échange le plus souvent avec d’autres artistes tels que Sankaré (lauréat de « je slame pour la patrie » en 2011), Don Sharp De Batoro, Ombr blanch, Malika la slameuse et bien d’autres. Et nous gardons de bonnes relations.

SC Info : En effet, la Slamazone a fait le portrait de l’homme qu’il lui faut dans son dernier album, et vous quel homme il vous faut ?

C : J’ai beaucoup apprécié ce titre de ma devancière Malika, et je profite de l’occasion pour la féliciter encore pour cette inspiration. (Rire) Pour moi particulièrement il n’y a pas de portrait type de l’homme idéal, sinon simplement celui qui a la crainte de Dieu et qui sait respecter la femme.

SC Info : Dans la pratique de cet art oratoire, quelles sont les difficultés que vous rencontrez au quotidien ?

C : L’une des difficultés majeure est celle liée à la mobilisation et à l’acceptation du genre par le public vu que les gens sont plus habitués aux genres Rap, Coupé-décalé, etc.

SC Info : En plus du slam, vous êtes comédienne…

C : (Rire) Oui c’est vrai que je fais également du théâtre et ce depuis le Collège Sainte Monique. Ensuite j’ai acquis plus d’expérience en intégrant la troupe théâtrale de l’Université de Koudougou où j’ai eu à jouer dans pas mal représentations. L’année dernière j’ai eu une formation avec le Carrefour international du théâtre de Ouagadougou et avec qui j’ai participé par ailleurs à des tournées et même il faut le dire en tant qu’actrice principale dans la pièce à succès dans la sous-région intitulée « La veuve noire ».

SC Info : Comment l’Agent de crédit arrive-t-elle à concilier son travail, le slam et le théâtre ?

C : Il suffit de bien s’organiser au départ. Déjà j’ai un emploi de temps que j’essaye autant que possible de respecter en ce qui concerne mes heures de répétions. Et même pour ce qui concerne les compétitions et les spectacles et il s’agit pour moi de prévoir et de bien ajuster ce planning.

SC Info : Etes-vous un cœur à prendre ?

C : (Rire…) On aura l’occasion de parler de cela très prochainement.

SC Info : Quels sont les projets futurs que vous aimeriez réaliser ?

C : Le projet qui me tient le plus à cœur déjà c’est la création d’une agence de communication dans la région du Centre-Ouest. La mise en place de cette agence qui en plus de faire la communication des entreprises va aider à promouvoir le genre slam et les arts du spectacle.

SC Info : Quel est votre meilleur souvenir depuis le début de cette carrière dans le slam ?

C : Je suis en  Décembre 2012 et précisément à Dédougou où je remporte le 2ème prix du concours national de slam organisé par le service national de développement et la radiodiffusion nationale du Burkina. C’était ma toute première fois de prendre part à une compétition d’envergure et pourquoi ne pas l’appeler mon baptême de fée.

SC Info : Actualité oblige, que pensez-vous des associations Koglweogo ?

C : Pour moi les interventions des Koglweogo doivent être recadrées pendant qu’il est temps au risque de mettre en péril dans les jours à venir l’autorité de l’Etat. Je ne suis ni pour ni contre ces associations mais je pense qu’elles peuvent avoir leurs places si toutefois il y a une franche collaboration entre elles et les autorités compétentes.

SC Info : Un dernier mot

C : Puisse la paix régner au Burkina Faso. Sans la paix toutes les initiatives et les entreprises sont vaines. Egalement merci à vous pour l’honneur que vous me faites et pour le travail au quotidien que vous menez pour la promotion de la culture burkinabè.

Cyrille YELEMOU pour SC Info

 

 

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