AVION DISPARU EN INDONÉSIE : COMMENT EST-IL POSSIBLE DE PERDRE LES TRACES D’UN AVION ?

Dimanche matin, la nouvelle a retenti dans les médias internationaux : un avion de la compagnie aérienne AirAsia, un Airbus A320-200 reliant Surabaya à Singapour, a disparu des radars. Impossible de le retrouver.

Immédiatement, tout le monde a pensé à son malheureux prédécesseur, le vol MH370 du 8 mars dernier, qui devait rallier Pékin depuis Kuala Lumpur. Le Boeing 777 de Malaysia Airlines s’était évaporé sans laisser aucune trace 1h30 après son décollage, et malgré des semaines de recherches effrénées en Mer de Chine et dans l’Océan Indien, ni son épave ni les 239 personnes qu’il transportait n’ont jamais été retrouvées.

Alors qu’en ce moment l’Indonésie fouille la Mer de Java et fait appel à des renforts internationaux pour retrouver l’avion disparu et les 162 personnes à son bord, une question brûle les lèvres à nouveau : comment est-il possible de perdre toute trace d’un avion de ligne ?

LES AVIONS DE LIGNE EMBARQUENT 5 SYSTÈMES D’ALERTE

Car les avions des compagnies commerciales sont équipés de cinq technologies d’alerte différentes censées assurer la communication avec le sol et déclencher, le cas échéant, un signal de détresse.

1. La radio. Elle exploite aussi bien les hautes et les très hautes fréquences (à portée courte et longue, respectivement) pour permettre aux pilotes de se mettre en contact avec les contrôleurs de vol.

2. Le transpondeur. Il transmet aux radars présents sur terre l’altitude de l’avion et son identifiant. S’il tombe en panne, on fait appel aux radars militaires, qui repèrent toute masse volante, mais sans les données d’identification propres à chaque avion.

3. Le diffuseur ADS-B, chargé de transmettre toutes les 2 secondes la position GPS de l’avion aux engins à proximités, ainsi qu’à certaines stations au sol – rares, malheureusement.

4. Le système ACARS, qui transmet, par radio ou satellite, des informations sur le bon fonctionnement de l’engin directement à la compagnie aérienne. Cependant, vu les coûts d’exploitation, ces communications se limitent souvent à deux par vol !

5. La balise de détresse, actionnée automatiquement lors d’un crash, qui transmet les coordonnées de l’avion par satellite ainsi qu’un signal de détresse radio à destination des engins proches.

Or, en dehors des nombreuses défaillances techniques possibles qui peuvent affecter ces différentes technologies, il faut savoir qu’elles ne sont pas utilisées en continu le long d’un vol, que ce soit pour des raisons de coût (les communications satellites sont onéreuses), ou techniques.

De fait, la portée des radars civils est limitée à 500 km, et ils sont tous placés à terre, en dehors des zones difficiles d’accès (Arctique, Australie, Amazonie). Du coup, lorsqu’un avion survole les océans, il peut passer de nombreuses heures en zone hors radars !

Pour compenser ce vide, le pilote doit prendre contact tous les 10° de longitude avec les contrôleurs. Ce que le pilote de la Malaysia Airlines n’avait pas fait le 8 mars 2014, pour des raisons qui demeurent inconnues.

VOLER RESTE UN MOYEN DE TRANSPORT EXTRÊMEMENT SÛR

Depuis quelques années, en particulier depuis le crash du vol Rio-Paris le 1er juin 2009, des stratégies de suivi en continu des avions sont à l’étude. Sachant que le trafic aérien prend de plus en plus d’ampleur (de 3 milliards de passagers annuels actuellement, on estime que l’on passera à 18 milliards en 2050 !), le renforcement de la sécurité fait partie des défis majeurs que l’aviation commerciale devra relever.

Mais pour l’instant, voyager en avion reste l’un des modes de déplacement les plus sûrs, avec 29 accidents et 265 décès seulement sur les 31 millions de vols effectués en 2013.

 

Publication de Science et Vie

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