Focus Africa RH 2016

Focus Africa RH 2016: L’inédit rendez-vous des solutions aux problèmes de la gestion des ressources humaines !

En marge au Focus Africa RH 2016, un forum sur les ressources humaines en Afrique, qui se tiendra du 10 au 13 mai 2016 à Lomé, au Togo, nous avons approché les organisateurs de ce forum inédit pour l’Afrique Sub-saharienne pour en savoir davantage sur les motifs réels d’un tel forum. Le cabinet YONS ASSOCIATES, co-organisateur dudit forum à travers son directeur général, M. Amidou YONABA, a bien voulu répondre à nos préoccupations. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que la révolution en matière de gestion des ressources dans les entreprises et organisations publiques en Afrique doit se faire ici et maintenant si ces dernières veulent être « efficaces et efficientes ». Et c’est le pari que compte relever Amidou YONABA et ses collaborateurs à travers Focus Africa RH 2016 où près de 250 participants sont attendus.

M. Amidou YONAB, DG du cabinet YONS ASSOCIATES
M. Amidou YONAB, DG du cabinet YONS ASSOCIATES

Pouvez-vous vous présenter le cabinet YONS ASSOCIATES ?

Amidou YONABA (A.Y.) : Je voudrais tout d’abord vous remercier pour l’initiative que vous portez. Je suis Amidou YONABA, je suis à la tête du cabinet YONS ASSOCIATES depuis 2003 qui est notre année de création. Nous sommes presque dans la quinzième année d’existence. Le cabinet travaille essentiellement dans quatre (04) grands domaines, c’est-à-dire dans le domaine du conseil en stratégie qui est notre premier domaine d’expertise. Le deuxième domaine d’expertise, c’est le développement organisationnel pour que les organisations et entreprises puissent être le plus efficaces possibles. Le troisième domaine est le conseil en gestion des ressources humaines. Je crois que c’est le domaine où on nous connaît le plus au Burkina Faso même si les autres domaines se portent nettement mieux que celui-ci. Enfin, il y a tout le volet recrutement sur lequel nous médiatisons pour la plupart du temps. Mais je souligne que le côté recrutement depuis un an n’est plus au sein du cabinet. On a une filiale qui est spécialisée dans ce domaine qui s’appelle CRI (Compétence Recrutement Intérim) qui gère toutes les questions concernant le recrutement. Nous sommes présents au Burkina Faso avec le siège social à Ouagadougou. On est présent également au Togo, au Niger et aussi dans les autres pays de l’UEMOA par le biais des partenariats avec certains cabinets. Mais dans ces trois pays (sus cités), nous sommes physiquement implantés. Le cabinet fait un effectif d’environ une trentaine de salariés à plein temps à travers le Burkina et ces trois pays.

Vous organisez justement un forum dénommé Focus Africa RH 2016. À quoi répond ce forum ?

Dans notre troisième domaine d’intervention qui est le conseil en gestion des ressources humaines, nous avons depuis les dix dernières (10) années parcouru les huit (08) pays de l’UEMOA, et au-delà l’Afrique Centrale. Le constat majeur que nous avons fait dans ces différents pays, c’est que la gestion des ressources humaines, lorsqu’elle existe, que ce soit dans le public ou le privé, est encore mal prise en charge. Parmi les problèmes clés qui se présentent, c’est que la plupart de ceux qui ont en charge aujourd’hui cette fonction sont encore à un stade de gestion manuelle. Vous savez que lorsque vous entrez dans une grande entreprise de 2000, 5000 ou 10 000 personnes, si vous regardez l’équipe qui a en charge de gérer ce personnel, la plupart du temps encore, c’est dans des terroirs avec des multitudes de casiers. Ce n’est pas acceptable. Ce n’est ni efficace, ni efficient. Les différents audits sur les ressources humaines que nous avons menés ces dernières années ont fini par nous convaincre qu’il fallait aider les structures, notamment dans les pays francophones, à s’améliorer en termes de gestion des ressources humaines que ce soit dans le public ou dans le privé. C’est fort de cela que nous avons, avec le réseau international dans lequel nous sommes, mobilisé ceux qui développent les solutions logicielles qui aident à mieux gérer les ressources humaines, que ce soit en France, au Canada ou en Afrique du Sud et les réunir à un seul endroit pour inviter les directeurs des ressources humaines ainsi que les gestionnaires des ressources humaines pour qu’ils viennent voir que ce qui leur cause le plus de problème a déjà des solutions. Et aussi à amener progressivement les organisations à mieux gérer le capital humain de leur entreprise. Donc voilà un peu ce qui fonde l’idée d’avoir ce premier salon. Il faut noter qu’en Afrique Sub-saharienne, c’est la première fois que se déplaceront les grandes multinationales qui travaillent dans les technologies liées aux ressources humaines. Un salon a eu lieu pour le Maghreb au Maroc et en Tunisie déjà, mais ce n’est pas l’Afrique Sub-saharienne. Voilà ce qui a motivé le cabinet dans notre dimension régionale à essayer d’apporter notre modeste contribution pour l’émergence de la gestion des ressources humaines.

Et quelle est la particularité de cet événement ?

Je pense que la particularité de cet événement réside à trois niveaux. Le premier niveau, de notre point de vue, c’est qu’il faut faire tout pour offrir aux gestionnaires des ressources humaines des outils qui les aident à mieux gérer. Et pour cela, sur le site du salon, nous allons avoir une quinzaine de sociétés des Pays du Nord et d’Afrique qui vont, pendant quatre jours en continu, faire de la démonstration sur les principales composantes de la gestion des ressources humaines. Par exemple, une entreprise qui se retrouve avec 3000 à 5000 salariés a besoin de savoir comment il va gérer les carrières de ces gens-là. Si vous allez passer tout votre temps à tirer de vos placards des chemises pour constituer le parcours de quelqu’un qui est avec vous pendant 25 ans, vous n’allez jamais être une entreprise compétitive dans un monde où ça piétine sans pitié. On va offrir la possibilité que, sans quitter l’Afrique, les gens aient accès aux meilleures solutions qu’il y a dans le monde. Et maintenant, l’événement leur permettra de faire des rapports une fois de retour à leur hiérarchie pour dire que pour telle chose, nous souffrons, et il y a une solution, et voilà la solution. Il leur reviendra de rentrer en contact avec les firmes qui ont les solutions pour pouvoir demander un appui à ces dernières.

Deuxième chose que nous pensons que le forum va apporter, c’est le cadre d’échange. En sus des logiciels qui feront l’objet de démonstration, il y aura deux grands panels, un panel d’ouverture et un panel de clôture. Au panel d’ouverture, nous aurons sur le plateau quatre (04) experts dont un du Canada, un autre de la France et deux de l’Afrique qui vont exposer sur les tendances futures de la gestion des ressources humaines et les défis de la gestion des ressources humaines en Afrique. Ceux qui seront là, cela va leur donner l’occasion de voir quelles sont les évolutions parce que souvent les gens ne savent pas qu’aujourd’hui les entreprises les mieux cotées dans le monde, leur secret ce n’est nulle part ailleurs que dans la gestion des ressources humaines. Tout le reste s’achète. C’est qu’on n’arrive pas à acheter, ce sont les compétences. Si vous voulez un logiciel, vous allez l’acheter, mais une fois que vous avez le logiciel, il faut que vous ayez quelqu’un qui soit capable de le gérer. Et nous pensons que nous allons donner l’occasion à ceux qui ont choisi de faire carrière dans la gestion des ressources humaines de mieux se préparer à porter cette fonction. Les panels vont donc aider à cela.

Et troisièmement, le forum va donner l’occasion à ceux qui y seront d’être dans un réseau parce qu’aujourd’hui, vous avez des solutions, vous êtes dans un réseau, vous pouvez écrire à un collègue au Cameroun qui vous aide. Voilà les trois facteurs, de notre point de vue, qui peuvent à faire de cet événement quelque chose d’assez atypique.

Qui sont alors ceux qui sont attendus pour ce forum ? Est-ce uniquement les gestionnaires des ressources humaines ou y a-t-il des sociétés ou des entreprises qui peuvent y participer ?

Dans les entreprises, je dirai que ceux qui sont les plus indiqués, ce sont les gestionnaires des ressources humaines parce que ce sont eux qui vont utiliser les outils. Déjà à ce jour pour le cas du Burkina, du Togo et de la Côte d’Ivoire, on a des entreprises qui sont inscrites, leurs directeurs mais aussi leurs adjoints. Certains ont inscrit leurs conseillers techniques pour accompagner le DRH (Ndlr : Directeur des ressources humaines). Ils ont leurs besoins qu’ils connaissent. Il y a un public qu’on ne dit pas mais qui est fortement touché par cette rencontre, ce sont les écoles de formation professionnelle. Ils vont trouver là des solutions pour gérer parce que si vous prenez aujourd’hui certaines écoles, elles sont à 10 000 élèves professionnels. Pour elles, cela devient une gestion importante à faire. Il y a également les cabinets de recrutement qui ont besoin d’avoir des logiciels performants pour pouvoir gérer parce que lorsque vous lancer un appel aujourd’hui, et que vous vous retrouver avec 5 000 candidatures, vous ne pouvez pas gérer ça manuellement. Tout ce beau monde est concerné par cette rencontre.

Êtes-vous le principal organisateur ou avez-vous développé des partenariats en vue de la tenue de ce forum ?

Le cadre de rencontre est organisé entre le cabinet YONS ASSOCIATES et son partenaire canadien qui est Consilium, un cabinet conseil en ressources humaines basé à Montréal. Nous sommes les deux organisateurs. Et notre réseau nous permet de mobiliser une quinzaine de multinationales pour être présentes et montrer les solutions, parce que ces types de salons existent à Bruxelles, Paris, Montréal, New York, mais cela ne s’est jamais passé ici. Le mérite que nous recherchons c’est de déplacer ces gens-là pour que l’Afrique soit prise en compte dans la mondialisation.

Combien de participants sont attendus à Focus Africa RH 2016 et pourquoi même le choix de la ville de Lomé pour abriter ce salon ?

Nous attendons autour de 250 participants de dix (10) pays tous francophones. Nous l’avons fait à dessein. Pour que les gens puissent mieux communiquer, on a voulu que ce soit des gens qui partagent tous la langue française. Nous avons choisi Lomé pour deux raisons. Premièrement, nous ferons de ce salon, un salon qui va être mobile. Lomé, parce que nous pensons qu’en tant qu’entreprise, tout en étant basés au Burkina, nous ne sommes pas une entreprise burkinabè, nous sommes une entreprise de la zone UEMOA. Nous voulons accompagner l’ensemble des pays de l’UEMOA. Le Togo a signé son retour sur la scène internationale, il y a cinq ans. Nous apprécions les performances économiques et financières de ce pays-là. Nous pensons que le secteur privé est en train de se moderniser. On veut apporter notre contribution. Et on a choisi de commencer par Lomé en attendant de voir quels sont les pays qui vont donner des gages d’être des pays bien gouvernés et pour les prochaines éditions, on ira vers là.

Étant donné le contexte d’insécurité qui prévaut en Afrique Sub-saharienne notamment les attentats terroristes. Est-ce que vous pouvez rassurer les participants de leur sécurité ?

Vous savez, on vient de boucler le CO à Abidjan. C’était juste une semaine après l’attentat de Grand-Bassam. Bruxelles vient de connaître à son tour la même situation. Nous disons à tous les participants, notamment les multinationales qui doivent venir pour présenter leur expertise dans le domaine des solutions logicielles et qui sont des gens qui ont souvent le moins de contact avec l’Afrique, qu’ensemble nous devons résister pour que le terrorisme recule. Si on fuit le terrorisme, on lui fait le lit. Nous pensons donc qu’il faut avancer en dépit de cela. Le pays d’accueil a pris toutes les dispositions. On ne peut pas dire qu’à 100% la situation est maîtrisé mais toutes les dispositions, comme partout d’ailleurs en Afrique de l’Ouest, nous espérons que tout va bien se passer. Il n’y a pas de raisons de ne pas continuer à vivre.

À quoi vont servir les résolutions qui vont être prises au cours de ce débat et comment pouvez-vous envisager les retombées futures de ce forum ?

Cela est possible à deux niveau, d’abord parce que les participants ne viennent pas pour trancher déjà par rapport à tel ou tel problème mais c’est de découvrir, face aux problèmes auxquels ils sont confrontés, quelles sont les solutions qui existent. Cela va leur permettre une fois de retour de faire les rapports à leur hiérarchie. Juste pour donner un exemple que nous citons toujours lors des ateliers de formation. Nous disons aux gens : le groupe Nestlé gère 3 750 personnes salariées en Afrique de l’Ouest, et ils sont trois (03) personnes à le faire. Aujourd’hui la moyenne des équipes de direction des ressources humaines dans les ministères au Burkina est de quinze (15) pour gérer même pas 1 500 salariés souvent. Et ils (Nestlé) gèrent mieux. Aujourd’hui dans le groupe Nestlé, la demande d’autorisation d’absence n’est plus déposée en papier mais en ligne. Et ceux qui vont encore exister dans les prochaines années seront ceux qui vont réussir leur transition au numérique. Il n’y a plus de débat en la matière. On ne peut donc pas continuer à tourner les pieds. Nous pensons que, une fois que les gens arrivent et qu’ils voient les solutions, ils doivent convaincre leur hiérarchie pour faire ce partage-là. Regardez toutes les sociétés d’État au Burkina par exemple, la gestion des ressources humaines est encore à un stade manuel. On ne peut pas continuer comme cela. Pendant que les citoyens attendent un service de qualité, on ne peut pas continuer à tâtonner. Nous pensons qu’il ne faut pas seulement dénoncer, il faut aider les organisations à s’améliorer et nous en sommes une solution. Nous apportons nos idées en disant : voilà les solutions. C’est à vous maintenant de décider d’avancer ou de ne pas le faire. Et dans deux ans, lorsqu’on fera la prochaine édition, on évaluera pour voir ceux qui ont pu passer à la prochaine étape. Voilà un peu comment les retombées seront évaluées.

À quelques jours de ce cadre de rencontre, quel bilan d’organisation pouvez-vous faire et quel est l’engouement par rapport à ce forum tant attendu ?

Je dirai que dans les pays de l’Afrique de l’Ouest, en tout cas, il y a un engouement certain comme dans le cas du Burkina où déjà on est à des niveaux d’inscription intéressants même chose au Niger, en Côte d’Ivoire, au Sénégal, au Mali. Bref, c’est un événement attendu par les professionnels concernés par ces questions-là. Nous pensons que tout naturellement d’ici à deux semaines, nous serons très bien situés mais les premières tendances que nous avons, nous sommes satisfaits de l’évolution des choses à ce niveau.

Est-ce que vous avez un appel à lancer pour la mobilisation par rapport à ce forum ?

L’appel est à deux niveaux, c’est-à-dire au niveau des dirigeants d’entreprise et des organisations du secteur public et des ONG. Nous disons qu’il faut aider les gestionnaires des ressources humaines à bien faire leur travail et les aider, c’est aussi leur donner des outils qui leur permettent de faire ce travail. Le deuxième appel concerne même les gestionnaires des ressources humaines. Ils savent bien que nous ne pouvons pas continuer dans la lancée dans laquelle ils se trouvent actuellement. Il faut bien que l’on fasse la transition vers le numérique. Il faut qu’on passe à une autre façon de développer les supports de gestion des ressources humaines. Je voudrais terminer par l’anecdote pour dire qu’il y a quelque chose d’assez frappant et qui est typique à l’Afrique Sub-saharienne : si vous regardez, nous sommes encore la partie du monde où il y a l’opération « billetage ». On doit aligner des gens pour savoir si on ne paie pas des cadavres et des absents. L’image est citée dans toutes les écoles de management. On dit : si vous voulez ressembler à l’entreprise du 17e siècle, c’est l’Afrique. Il faut que cela cesse ! Et c’est pourquoi, nous voulons contribuer à changer les choses en Afrique en apportant des innovations à la façon de travailler dans les organisations africaines. Par ailleurs, les inscriptions à ce forum vont jusqu’au 30 avril 2016.

Un dernier mot ?

C’est vraiment vous remercier et vous encourager dans le travail que vous abattez.

Propos recueillis par Aris KUSIELE SOMDA

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