Préservation de l’environnement: La phytopathologie pour pallier le problème

Région des Hauts-Bassins

Préservation de l’environnement

La phytopathologie pour pallier le problème

L’environnement détermine la santé de tout être vivant qui s’y trouve. L’une des composantes fondamentales de l’environnement, la plante, doit être soigneusement suivie pour éviter toute catastrophe. Abraham Compaoré, ingénieur de recherche en phytopathologie et amélioration des plantes, phyto-généticien à  l’INERA nous en dit plus.

Pour le Dr Abraham Compaoré, l’équilibre de la plante consolide la santé humaine.
Pour le Dr Abraham Compaoré, l’équilibre de la plante consolide la santé humaine.

SCI : Comment peut-on définir brièvement une plante ?

C.A : On peut résumer en disant que la plante est un être vivant végétal. C’est un organisme autotrophe, c’est-à-dire un organisme qui est capable de transformer l’énergie lumineuse en énergie chimique, donc doté de photosynthèse.

SCI : : Quelles sont les caractéristiques essentiels d’une plante ?

C.A : La plante a trois caractéristiques essentielles qui la composent à savoir la tige, les racines et les feuilles. Et comme tout organisme, elle est constituée de cellules, à la différence des cellules animales.

SCI : Qu’est-ce que la phytopathologie ?

C.A : La phytopathologie est la médecine des plantes. C’est la science qui étudie la prise en charge phytosanitaire des plantes.

SCI :  Depuis quand est ce que la phytopathologie a atteint un stade de développement au Burkina Faso ?

C.A : Depuis la création de l’INERA, on peut dire que la phytopathologie est à un niveau non négligeable. L’institut a été l’un des instituts qui ont le plus travaillé sur la cercosporiose de l’arachide dans le monde, la recette de l’arachide et sur la mycologie. Ce qui a valu  à l’institut le prix africain de la science, le prix du roi BAUDOUIN et bien d’autres prix.

SCI :  Quelle est l’intérêt de la phytopathologie ?

C.A : La phytopathologie est gage d’une agriculture saine et du développement durable.

SCI : Vous êtes phyto-généticien. Qu’est-ce que la phyto-génétique ou génétique des plantes ?

C.A : La génétique d’abord, est la science qui étudie la transmission des gènes. Et je suis spécialisé dans la transmission de gènes au niveau des plantes, et améliorateur. Nous essayons de voir dans quelle mesure améliorer une plante pour avoir de bons rendements.

SCI :  Quel est le rôle de la plante dans l’environnement ?

C.A : Elle joue un grand rôle, parce que c’est la plante qui recycle l’atmosphère, qui purifie l’air, c’est elle qui contribue à près de 80% au recyclage de nos écosystèmes aquatiques et forestiers. On peut en déduire que sans plantes, notre environnement même est en danger.

SCI : Quelle importance les autorités du pays accordent t – elles à la phytopathologie en général ?

C.A : Sur le plan environnemental, du côté de l’Etat on peut dire qu’avec la désertification qui vient à grand galop, nous voyons des efforts pour limiter la destruction des plantes. Mais vous constatez également qu’avec la forte urbanisation, et le boom démographique, on a besoin de terres. On est donc obligé d’enlever des plantes pour offrir les infrastructures adéquates aux hommes. Cela n’exclue pas que les citoyens reconnaissent l’importance de la plante dans leur vie.

SCI : Quel lien y a-t-il entre la plante, son suivi et son évolution, et la santé publique ?

C.A : Prenons l’exemple de quelqu’un qui a une plante qu’il n’entretient pas bien et la plante est malade. Et cette plante est consommée par la suite. Généralement les maladies ne se transmettent pas des plantes aux hommes ; mais certains hommes sont allergiques à certains pathogènes qui se trouvent dans les plantes. On voit donc qu’il existe une relation entre santé végétale et santé humaine.

SCI : Quel est votre point de vue sur le phénomène de reboisement presqu’inutile qui devient une coutume au Burkina Faso ?

C.A : Chaque année on fait des reboisements, 60 000 plants par an. On plante mais il n’y a pas de suivi. A la fin de la saison pluvieuse, on se retrouve avec peut-être 2 000 plants. Cela n’encourage pas.

SCI : Votre dernier mot ?

C.A : La phytopathologie est gage d’une agriculture saine et durable. Dans notre pays, les gens ont refusé les OGM parce qu’ils ne savent pas ce que les OGM peuvent porter à long terme sur la santé.  Mais nous sommes un pays où, si nous ne voulons pas consommer les OGM, il faudra qu’il y ait un certain entretien de l’agriculture depuis la semence jusqu’à la récolte. Il faudra par conséquent que les autorités revoient l’agronomie et ses différentes spécialités.

A.B. Nicole OUEDRAOGO pour SCI

 

 

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