Région du Centre-Ouest
An 2 de l’insurrection populaire :
Les Koudougoulais n’ont pas oublié !
Le lundi 31 octobre 2016, la population de Koudougou n’est pas restée en marge de la commémoration de l’an 2 de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014. Comme un seul homme, elle a arpentée les artères de la ville pour rendre hommage aux cœurs vaillants et courageux qui sont tombés et blessés lors de ce douloureux évènement. Autorités gouvernementales, régionales et toutes les couches sociales de la ville n’ont pas marchandé leur présence.
Deux années se sont écoulées et le peuple burkinabè se rappel comme si c’était hier. En effet les 30 et 31 octobre 2014, les Burkinabè ne s’attendaient pas à vivre aussi rapidement la chute de celui qu’ils croyaient « inamovible », leur président, Blaise Compaoré, au pouvoir depuis 27 ans. Et pourtant, en quelques heures, le chef de l’Etat, pris dans l’engrenage de manifestations de masse, négocie et demande son départ pour l’exil.
C’était tout simplement pour dire non à la modification de l’article 37 par le gouvernement Compaoré, que le peuple burkinabè est sorti massivement dans les toutes les rues des villes du pays pour manifester leur mécontentement. C’est dans ce soulèvement populaire, que des cœurs courageux ont cessé de battre et des lumières se sont éteints pour l’accomplissement du devoir patriotique, pour sauver la République.
C’est pour rendre hommage aux martyrs et victimes de l’insurrection populaire que le gouvernement burkinabè a décidé d’organisé une marche commémorative dans toutes les régions du pays. Au centre Ouest, les autorités de la région n’ont pas dérogé à la règle. Comme un seul homme, autorités régionales, coutumières, militaires et paramilitaires, élèves, étudiants, secteur informel… ont arpenté les rues de la ville pour commémorer ce 2e anniversaire. Une marche qui est partie du théâtre populaire en empruntant l’avenue Dreux, avant de rejoindre la nationale N°14 pour revenir au lieu de départ. Avec à la tête, le Ministre de la justice Réné Bagoro assisté du secrétaire d’état chargé de l’aménagement du territoire Mme Zoure/Kabore Pauline, d’une représentation de députés, et des autorités régionales. C’est par des slogans et des chants que la marche a été animée. C’est à 9h 30 que tous les marcheurs ont fait une halte pour observer une minute de silence et entonner l’hymne nationale en mémoire des martyrs et des blessés.
Cérémonie après la marche
A l’issu de la marche au environ de 10h, une série d’intervention a été prononcé sur le terrain du théâtre populaire. Des représentants des chefs coutumiers en passant par Madame le Gouverneur, les trois (03) représentantes du parlement, ainsi que Monsieur le Ministre de la justice, ce sont des mots de remerciement et de félicitation aux milliers de personnes sorties pour commémorer cette journée inoubliable.
Selon le Ministre René Bagoro « Le gouvernement dans le cadre de la commémoration de l’an 2 de l’insurrection a décidé de donner un caractère national à cet événement. C’est ainsi que le gouvernement a été reparti en plusieurs groupes pour être présent dans tous les treize régions » une action qui permet a ses collaborateurs et lui de prendre part à cette marche au côté de la population de la cité du Cavalier Rouge pour rendre hommage à ses martyrs.
« C’est d’abord un message d’unité ensuite un message fort à l’endroit de ceux qui pris par le vertige du pouvoir veulent envoyer le pays vers le gouffre. Pour dire que plus jamais cette situation et que les burkinabè sont désormais unis pour combattre toute idée de la monopolisation du pouvoir. Le troisième message c’est d’appeler les burkinabè à laisser le temps au gouvernement de mettre en œuvre son programme et de le juger après » dixit Mr le ministre. Même son de cloche pour Madame Zouré / Kaboré Pauline, Secrétaire d’Etat chargé de l’aménagement du territoire, qui se réjouit de la présence de toute les couches socioprofessionnelles de la région pour porter en souvenir nos martyrs et blessés de l’insurrection.
Les blessés attendent toujours
Les blessés ne sont pas restés en marge de cette commémoration, ils étaient également présents à la marche. Selon sawadogo Moumini Stagiaire à l’ENS, c’est une journée inoubliable pour eux. Car pour lui, le fait de se souvenir de ceux qui sont restés au combat est un soulagement pour ces derniers ou qu’ils soient. Il ajoute : « ce que je souhaite, est que la prise en charge des blessés s’accélère, car 2 ans c’est déjà long et s’il faut encore attendre des mois pour le faire c’est pas du tout facile. De plus, il ne faut pas attendre qu’il y ait des événements pour se lever et commencer à penser aux blessés et après les jeter aux oubliettes. Chez moi, c’est grâce au soutien d’une personnalité de la ville que j’ai été soigné car j’avais eu une fracture au bras. J’ai été surpris de voir le gouvernorat m’appelé deux jours avant la marche pour me rencontrer.
Par ailleurs concernant la justice, je ne suis pas satisfait. Ils sont entrain de libérer certains, soit disant qu’ils sont malades, pourtant il ya des délinquants qui sont aussi malades et qui ne sont pas libéré. Il faut qu’on les laisse là-bas jusqu’à ce qu’ils soient jugés. » C’est avec un sentiment de satisfaction et d’accomplissement patriotique que la population Koudougoulaise à libéré le thé âtre populaire en attendant la célébration de l’an 3 en 2017.
Prince Omar pour SC Info
