Attentat terroriste du 15 janvier 2016 : un geste de compassion des rescapés aux victimes

Région du Centre

Attentat terroriste du 15 janvier 2016

Un geste de compassion des rescapés aux victimes

Les commerçants, de l’avenue Kwamé N’Krumah, rescapés de l’attentat terroriste du 15 janvier dernier se sont mobilisés ce vendredi 15 juillet 2016 en mémoire des victimes dudit attentat. A cet effet, ils ont déposé une gerbe de fleur devant le Cappucino afin de leur témoigner leur compassion.

1-	Ces commerçants ont aussi observé une minute de silence en mémoire des victimes de l’attentat du 15 janvier dernier.

« Le vrai tombeau des morts c’est le cœur des vivants. Nous ne vous oublierons jamais », c’est ce qu’on pouvait lire sur la gerbe déposée en mémoire des victimes de l’attentat terroriste qui avait suscité la consternation du peuple burkinabé et la communauté internationale le 15 janvier 2016. Six mois après ce drame, les commerçants de l’avenue théâtre des attaques se sont retrouvés ce matin témoigner leur compassion à l’endroit des victimes. Si certains blessés ont recouvré la santé, ils n’ont pas manqué de souhaiter un prompt rétablissement à ceux qui ne se sont pas encore remis.

Cette mobilisation a également été l’occasion d’interpeller les autorités sur leur sort. A les entendre, ces derniers n’ont jusque-là effectué aucun signe de solidarité à leur égard. Ils sont pour la plupart, propriétaires de magasins aux alentours du Cappucino. De leur propos, ce sont ces magasins et le Taxi brousse qui ont le plus payé les frais en terme de pertes matérielles.

« Ma boutique a été criblée de balles », a indiqué ce vendeur d’objets d’arts, Adama Yampa.
« Ma boutique a été criblée de balles », a indiqué ce vendeur d’objets d’arts, Adama Yampa.

Ces commerçants attendent un soutien peu importe sa nature financier ou matériel des autorités, car  disent-ils, ils n’arrivent plus à joindre les deux bouts. Parmi eux, de nombreux responsables de famille qui peinent à honorer les besoins quotidiens des leur. Pour une employée de la société Al Mouna SARL, Mouna Traoré, « la situation est morose, rien ne marche ».

« Nous ne pourrons passer sur certaines choses sans montrer notre remord vis-à-vis du gouvernement qui jusqu’à présent nous a oublié dans son comportement », a déclaré le représentant du Cappucino, Frédéric Ouédraogo. Les employés du Cappucino ont, par ailleurs, témoigné de la fidélité de leur employeur de vouloir les réintégrer. En effet, « il a entamé la construction d’une autre structure pour une reprise mais se retrouve confronté à des entraves étatiques. Nous demandons à l’Etat de bien vouloir donner un coup de pouce au gérant du Cappucino afin qu’il reprenne ses activités », foi du représentant du Cappucino.

Le vendeur d’objets d’art, Adama Yamba, quant à lui, demande au gouvernement d’effectuer un pas dans leur direction afin qu’ils puissent restaurer l’avenue car « ce sont toutes ces boutiques, bars, travailleurs du secteur informel qui font l’avenue Kwamé N’Krumah ».

3-Pour le représentant du Cappucino, Frédéric Ouédraogo, l’Etat doit trouver des solutions idoines aux victimes du Cappucino et de tout son entourage.
Pour le représentant du Cappucino, Frédéric Ouédraogo, l’Etat doit trouver des solutions idoines aux victimes du Cappucino et de tout son entourage.

Ces commerçants ont réitéré leurs vifs remerciements aux institutions et organisations qui les ont soutenus dans leur épreuve. Il s’agit entre autres de l’organisation humanitaire et de  l’Armée des Salut, qui leur a distribué des vivres notamment du riz et de l’huile. Ils entendent faire des démarches pour approcher le gouvernement afin qu’il se penche sur leur situation. Ils projettent se concerter pour demander une audience.

Quant au motif de ce sursaut tardif, ils disent avoir attendu six mois après parce qu’ils voulaient donner le temps au nouveau gouvernement de s’installer. Mais  maintenant que c’est chose faite et vue qu’aucune action n’est entreprise en leur faveur, ils vont, de ce pas, lancer « un appel à l’Etat afin qu’il ne les oublie pas », a conclu Sita Coulibaly, propriétaire d’un magasin d’effets d’habillement parti en fumé.

Bernadette DEMBELE pour SCI

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