Audition de Safiatou LOPEZ par la police judiciaire de Wemtenga

Région du Centre

Audition de Safiatou LOPEZ par la police judiciaire de Wemtenga

Safiatou LOPEZ : « Ya des juges gonflés mais on va se dégonfler dans ce pays-là ! »

Suites aux propos tenus par Safiatou LOPEZ lors de la marche meeting du 02 Juin 2016, celle-ci a été convoquée à la police judiciaire de Wemtenga pour audition ce Mercredi 28 Juillet à 11h.

Safiatou LOPEZ en audition à la police judiciaire.
Safiatou LOPEZ en audition à la police judiciaire.

Dès 10h, journalistes et membres du Cadre de Concertation National des Organisations de la Société Civile (CCNOSC) ont pris d’assaut les rues qui longent les murs du Commissariat de Wemtenga. On pouvait entendre des cris « A bas la justice pourrie ! Libérer LOPEZ,… »

C’est aux environs de 11h30mn que Mme LOPEZ à bord de sa toute blanche TOYOTA Land Cruiser V8 arriva devant le commissariat sous les acclamations de ses sympathisants. Quelques minutes plus tard son avocat, Maître FARAMA arriva.

Safiatou LOPEZ s’adressant au peuple venu la soutenir.
Safiatou LOPEZ s’adressant au peuple venu la soutenir.

Avant d’entrée pour l’audition Safiatou LOPEZ à l’aide d’un hautparleur salue le CCNOSC et les journalistes en disant : « Nous sommes contre l’injustice, nous sommes contre les juges pourris, nous sommes contre qu’on libère les assassins. Moi ma position reste telle, ça n’a pas changée. Mais ce qui me fait mal c’est qu’on m’appelle ici ! On aurait pu m’appeler à la justice et on allait se parler avec le juge. Ya des juges gonflés mais on va se dégonfler dans ce pays-là ! »

Après une audition de deux heures avec les autorités de la police judiciaire, Mme Safiatou LOPEZ sorti enfin ! Mais avant la foule et les sympathisants qui s’impatientaient avaient commencé à crier : « Libérer LOPEZ ». Le nombre de personnes qui l’attendait au dehors pour savoir ce qui s’est passé à l’intérieure de ce commissariat avaient subitement augmenté. Et voici ce qu’elle nous confia !

j« J’ai maintenu mes propos et je les assume. Je leur ai dit que nous ne sommes pas d’accord pour la justice à double vitesse. Nulle n’est au-dessus de la justice et même les magistrats ils ne sont pas au-dessus de la justice. Et il y a aussi des gens qui ont été cité nommément par les opérateurs économiques dans des affaires de corruptions qui n’ont jamais été poursuivis. Et si c’est pour cela qu’on m’appelle, ils peuvent m’enfermer, ils peuvent me faire tout ce qu’ils veulent et même au niveau de la MACO (Maison d’Arrêt et de Correction de Ouagadougou) je vais toujours dénoncer la justice. On attend qu’on me convoque  à la justice je vais répondre.

Dans tous les cas j’ai maintenu mes propos, ça reste tel. Si nous n’avons pas reculé devant les crépitements des balles assassines du RSP ce ne sont pas les robes noires des magistrats qui nous feront reculer. Nous allons toujours dénoncer. Et l’insurrection populaire ce n’était pas contre un individu, ce n’était pas contre une institution. Mais c’était contre tout un système de 25 années et la justice fait partie. Ils nous demandent si nous comptons incendier le palais de justice, nous leur avons dit qu’en temps opportun le peuple avisera. Mais il est clair et net qu’au niveau de la justice ça doit changer. La justice à double vitesse on n’en veut pas. Les bandits aux cols blancs qui sont au dehors entrain de larguer le pauvre parce que tout simplement il n’a pas d’argent, ça ne peut pas marcher.

Pendant la transition nous avions lutté nous avions 25 représentants au niveau du CNT (Conseil National de la Transition). Le CNT n’a jamais travaillé sans nous qui étions dehors ! Nous avons tous lutter pour qu’il y’ait l’indépendance de la justice. Mais nous n’avons pas lutté pour le libertinage. Nous avons dit que nous voulons qu’il y’ait une indépendance au niveau de la justice parce que y’a eu beaucoup de crimes impunis jusqu’à ce jour-là. Pendant 27 ans des gens sont morts. Il y’a des gens qui sont morts depuis 20 ans on ne sait même pas où se trouve leur tombe. Alors nous avons dit nous voulons la justice.

Nous croyions que c’était les politiques qui s’ingéraient dans les décisions de la justice. Mais nous avons compris que les magistrats travaillent pour eux, mais ne travaillent pas pour le peuple.

Et j’ouvre cette parenthèse pour répondre au magistrat Antoine KABORE pour dire ! Quand il dit que ce ne sont pas les t-shirts qui sont sortis pour faire partir BLAISE. Je lui dis que ce sont les t-shirts qui ont commencé à dénoncer, qui ont commencé à sensibiliser. Et ce sont les t-shirts qui se sont battus, ceux qui portent les t-shirts qui se sont battus pour que eux ils aient leur indépendance. Et c’est le contribuable qui le paie.

Et quand il dit que le peuple n’a rien à dire sur leurs décisions, je lui dis merde et je lui dis que le peuple a quelque chose à dire sur leur décision parce que c’est le peuple qui paie leur salaire, c’est le contribuable et ils ont des comptes à nous rendre. Ils ne peuvent pas libérer des gens qui ont été arrêtés sous pression populaires sans explications et nous dire qu’ils peuvent décider ce qu’ils veulent et nous devons suivre ! Nous avons dit nous n’allons plus subir au Burkina Faso. Si le RSP n’a pas pu nous faire reculer ce n’est pas eux ! »

Maitre FARAMA, Avocat de Safiatou LOPEZ : « Ma cliente vient d’être entendue sur les plaintes du parquet, du procureur et également sur la plainte du syndicats des magistrats. Les conclusions seront transmises au procureur qui en décidera la suite »

Relwendé Hervé ROUAMBA pour SCI

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