Café-maquis des sciences juillet 2016 : La population burkinabè désormais estimée à 18,5 millions

Région du Centre

Café-maquis des sciences juillet 2016

 La population burkinabè désormais estimée à 18,5 millions

La population du Burkina Faso est aujourd’hui estimée à 18,5 millions d’habitants pendant que le nombre d’habitants sur la planète a franchi le cap de sept (07) milliards au rythme de trois (03) naissances pour un (01) décès par seconde. Ce nombre pourrait atteindre 10 milliards en 2050. La plus jeune population de l’humanité serait africaine, l’Afrique étant le deuxième continent le plus peuplé du monde. Ce sont, entre autres, les informations retenues au sortir du Café-maquis des sciences. Organisé par l’Institut de recherche pour le développement en partenariat avec l’Institut français, cet énième café-maquis des sciences a exposé la problématique du recensement de la population comme principal menu, ce 13 juillet 2016 à Ouagadougou, une ville qui est deux fois plus grande que Paris.

Les panélistes.
Les panélistes.

Deux heures d’horloge. C’est le temps mis pour discuter de la problématique du recensement de la population pour ce qui concerne le Burkina Faso, ce mercredi 13 juillet 2016 à Ouagadougou. Les panélistes, agents de l’Institut national de statistique et de la démographie (INSD) d’une part et de l’Institut supérieur des sciences de la population (ISSP) d’autre part, ont décortiqué les tenants et les aboutissants d’un recensement pour un pays comme le Burkina Faso.

« Le recensement est une mine d’informations… »

Le film intitulé ‘’Génération solidaire’’ de Bernard Surugue a planté le décor en postulant que « les stratégies de fécondité peuvent agir sur l’éducation des enfants ».  Place a été faite ensuite aux débats. Et la première question est : Pourquoi recenser la population ? La réponse de M. Issa Zongo de l’INSD est claire : « Le recensement, contrairement à ce que beaucoup ne savent pas, c’est une processus, un ensemble d’opérations qui consiste à recueillir, à compiler, à évaluer, à analyser et à publier des informations démographiques, économiques et sociales sur l’ensemble des habitants d’un pays à un moment donné. C’est une mine d’informations qui permet à l’autorité politique de suivre et d’évaluer les politiques au plan national ». « C’est une science exacte à un instant T », a poursuivi ce dernier.

Les invités.
Les invités.

L’on retient aussi que le recensement est un long et lourd processus qui demande assez de moyens. Pour exemple, le cinquième recensement que va bientôt connaître le Burkina Faso après celui de 2006 lui coûte environ 20 milliards. Des fonds négociés avec les bailleurs de fonds à telle enseigne que l’on se demande si les données issues d’un recensement au Burkina Faso sont fiables. À ce propos, les responsables de l’INSD sont catégoriques : ce sont des chiffres bel et bien fiables pour plusieurs raisons évoquées. Ce sont entre autres, l’utilisation de la cartographie du territoire, le découpage de cette cartographie qui se fait en 100 ménages pour un agent recenseur, la collecte et l’enquête de couverture avec le taux d’omission, la prestation de serment devant un juge, la hiérarchisation des différentes fonctions dans le cadre d’un recensement. Pour sûr, il ne peut pas avoir de « travaux de laboratoire »[1], a indiqué M. Issa Zongo.

Sensibiliser les populations à construire et à loger en hauteur

Le Pr Banza BAYA, Directeur général de l'INSD, a pris part aux débats.
Le Pr Banza BAYA, Directeur général de l’INSD, a pris part aux débats.

En plus, il est ressorti que le recensement de la population n’est pas une émanation des bailleurs de fonds mais plutôt relève de la volonté gouvernementale car, à en croire l’un des panélistes, « le recensement est d’abord un engagement au plan national ; ce sont les pouvoirs publics qui décident de faire un recensement parce que les politiques estiment qu’on ne peut pas gouverner une population sans la connaître ». Et les politiques burkinabè savent désormais combien grande est la ville de Ouagadougou qui équivaudrait deux fois la ville de Paris. Comme quoi, il sera difficile de mettre Ouagadougou dans une bouteille avec des si, tant qu’un certain nombre de problèmes ne sont pas résolus. Le directeur général de l’INSD, Pr Banza Baya, propose à proprement parler de sensibiliser les populations à construire et à accepter les logements en hauteur, comme le prévoit d’ailleurs Rock Marc Christian Kaboré, Président du Burkina au cours de son mandat. Mais en attendant la fin de son mandat, il y a les nombreux accidents de circulation, véritable casse-tête tant pour les gouvernés que pour les gouvernants. Rendez-vous donc a été donc pris pour le prochain café-maquis des sciences en vue de discuter de cette problématique en septembre prochain.

Yéroséo Somda pour SCI

[1] Il s’agit de travaux dont les chiffres sont inventés sans la moindre enquête de terrain et qui sont invalides.

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