Elections municipales du 22 mai :

le bilan de la CODEL

Au lendemain des élections municipales du 22 mai 2016, la Convention des Organisations de la société civile pour l’Observation Domestique des Elections (CODEL) a fait le point de l’observation qu’elle a faite du scrutin. De ce bilan, il ressort des points de satisfaction, mais des disfonctionnements ont également été constatés.

Le 22 mai 2016, jour du scrutin municipal, la CODEL a déployé mille cinquante-six (1056) observateurs sur le territoire national à raison de  trois (03) par commune sauf celle de Ouagadougou et de Bobo qui ont été respectivement couvertes par neuf (09) et six (06). Et ce sont les rapports faits par ces observateurs qui ont permis à la CODEL de faire une rétrospection du scrutin.

Selon les responsable de la CODEL, le constat porte sur des faits marquants depuis le début du processus électoral, des motifs de satisfaction et des dysfonctionnements.

Pour  ce qui concerne les faits marquants, la CODEL souligne la fiabilité du fichier électoral, la bonne organisation du scrutin par la CENI, la morosité de la campagne et le peu d’intérêt que ce scrutin semble susciter chez certains acteurs qui habituellement s’investissaient dans pareilles circonstances.

Outre ces faits, la CODEL s’est réjoui entre autre du comportement de l’administration de la CENI et des acteurs politiques, de la couverture médiatique de la campagne, de la sécurisation des votes qui a nécessité le déploiement de vingt-quatre mille (24 000) agents de sécurité et sur les opérations d’ouvertures des bureaux de vote.

 Pour ce derniers cas, les rapports des observateurs, sur la base des bureaux qu’ils ont couverts, indiquent que 94% des bureaux ont ouvert avant 6h15 et les 6% restant entre 6h15 et 7h et à 18h, 93% des bureaux ont fermé. A partir de 6h, le matériel de vote était disponible dans 95% de ces bureaux de vote.

Cependant, l’arbre ne doit pas cacher la forêt car les responsables de la CODEL ont aussi constaté des insuffisances. Au titre des dysfonctionnements, ils notent le manque d’affichage des listes électorales qui pourrait être des repères pour les électeurs, les suggestions de vote et tentatives d’influence faites par certains individus. A titre illustratif, un assesseur, ignorant que l’observateur de la CODEL comprenait la langue locale, aurait été pris en flagrant délit d’influence des électeurs pour orienter leur choix dans la province de la Kossi. Ils notent également des blocages et des tentatives de blocages dans certaines localités comme à Sabcé dans la province du Bam, à Karangasso Sambla dans la province du houet et le refus à Dapelogo par les habitants de la tenue des élections dans 11 bureaux de vote sur les 43 que compte la localité.

Le constat général que l’on puisse faire de ce scrutin est qu’il s’est tenu sans engouement véritable. Les résultats provisoires qui tombent en disent long sur le processus.

   Valentin YOUMANLI