Etat de la corruption au Burkina : une légère amélioration

Région du Centre

Etat de la corruption au Burkina

Une légère amélioration

Le Réseau national de lutte contre la corruption (REN-LAC) a présenté ce jeudi 30 juin 2016 son rapport 2015 sur l’état de la corruption au Burkina Faso. L’objectif de ce rapport est d’informer la population et les gouvernants sur l’évolution du phénomène. Mais aussi d’interpeller toutes les couches sociales  à s’impliquer dans la lutte contre cette gangrène.

Selon le secrétaire exécutif du REN-LAC, Dr Claude Wetta, le réseau informe sur l’état de la corruption mais ne peut pas jouer le rôle de la police.

Ce jeudi 30 juin, aux Archives nationales, le point de presse du REN-LAC a porté sur la présentation d’un rapport final de cent dix-neuf (119) pages sur l’état de la corruption en 2015.

Le REN-LAC estime le taux de corruption au Burkina courant 2015 à 87, 4%. Un taux visiblement inférieur à celui de 2014 qui étéit de 91%. Selon le secrétaire exécutif du Réseau national de lutte contre la corruption (REN-LAC), le Dr Claude Wetta, « le trio des services perçus comme les plus corrompus reste inchangé ». Il s’agit des marchés publics, de la douane et de la police municipale qui occupent respectivement les trois ( 03) premiers rangs. S’en suivent la Direction générale des transports terrestres et maritimes (DGTTM), les impôts et la justice. Les services tels que la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) et la Caisse autonome de retraite des fonctionnaires (CARFO) qui occupent le bas de la liste aux 17ème et 18ème  places apparaissent pour la première fois dans le rapport du REN-LAC.

Dr Claude Wetta qui remet symboliquement un rapport du REN-LAC au contrôleur général d’Eta, Pr Luc Marius Ibriga .
Dr Claude Wetta qui remet symboliquement un rapport du REN-LAC au contrôleur général d’Eta, Pr Luc Marius Ibriga .

Pour le secrétaire exécutif du réseau, au regard des évènements d’octobre 2014, le phénomène de la corruption était au centre des  préoccupations qui avaient motivé la population à sortir. A cet effet, il s’attendait à ce que les résultats de l’année 2015 soient « très bien différents » de ceux des années précédentes au vu du contexte socio- politique du Burkina Faso en 2015. « L’année 2015 est une année particulière pour notre pays. Malheureusement ou heureusement, les résultats sur l’état de la corruption dans notre pays lors de cette année ne sont pas très différents de ceux qu’on a l’habitude de voir », a déclaré Dr Claude Wetta. Le rapport 2015 du REN-LAC dénonce malheureusement, le manque d’exemplarité qui a caractérisé la conduite des affaires pendant la période de la transition bien que des améliorations institutionnelles et législatives aient été apportées pendant cette phase. Il s’agit entre autres de l’adoption de la loi portant prévention et répression de la corruption, la réforme de l’Autorité supérieure de contrôle d’Etat et de lutte contre la corruption (ASCE-LC), l’adoption des lois portant modifications du statut de la magistrature et du conseil supérieur de la magistrature. Ces mesures contribueront à renforcer l’indépendance de ces structures et leur pouvoir en matière de lutte contre la corruption.

Le rapport du REN-LAC présente l’état des lieux de la corruption, sensibilise la population et permet à un certain nombre de structures de prendre connaissance du phénomène, a indiqué son secrétaire général. Par ailleurs, le réseau a reconnu ses efforts consentis ainsi que ceux de la presse en matière de lutte contre la corruption. Dans cette dynamique, elle a fait des recommandations qui consistent entre autres en : la mise en place d’une chaîne pénale spéciale pour sanctionner les crimes économiques, l’amélioration de la commande publique, l’exclusion définitive des procédures de mise en concurrence des marchés publics des entreprises déclarées 2 fois défaillantes ou épinglées pour des faits d’atteinte à la probité ou coupables de fraudes fiscales,…

Pour plus de rayonnement en matière de gouvernance, le REN-LAC compte instaurer, outre le Prix de la lutte anti-corruption (PLAC), un prix de la transparence  pour encourager les services qui ont consentis des efforts en matière de bonnes gouvernance et de lutte contre la corruption.

Il faut noter que le sondage 2015 sur la corruption a été réalisé du 2 au 16 novembre dernier dans les treize (13) chefs-lieux de régions et dans la ville de Pouytenga dans le région du Centre-Est.  Deux mille (2000) personnes dont l’âge est supérieur ou égale à 20 ont été concernées par cette enquête.

Au regard des résultats affichés par ce rapport, de nombreuses actions restent toujours à entreprendre pour contrer le phénomène.

Bernadette DEMBELE pour SCI

 

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