GABON : La décote sociale, menace la célébration de l’indépendance

Comme la majeure partie des pays africains, le Gabon célébrera le 17 août 2018, le 58e anniversaire de son ascension à la souveraineté internationale sur toute l’étendue du territoire. Cependant le pays fait face depuis quelques mois à une crise sociale qui oppose le gouvernement et les fonctionnaires notamment la confédération syndicale Dynamique.

 

La plupart des pays africains ont acquis leur indépendance dans le mois d’août. Ainsi après le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, … dans quelques jours (17 août 2018) se sera le tour du Gabon qui fêtera son 58e anniversaire d’indépendance. Le comité d’organisation s’active pour être au rendez-vous. Ces commémorations sont aussi une occasion pour les dirigeants du pays et les populations de faire le bilan et de réfléchir sur les perspectives pour le développement du pays et l’amélioration des conditions des populations. Vu ainsi, on ne peut passer sous silence les tensions sociales qui ont caractérisé ces 58 ans d’indépendance et particulièrement la plus récente qui est toujours en cours et menace la paix sociale et les festivités. En effet, le gouvernement a annoncé en conseil des ministres du 21 juin 2018 des mesures d’austérité pour sauver la situation financière du Gabon et relancer l’économie en sérieuse perte de vitesse. Parmi ces mesures figure l’application d’une décote de 15 % de traitement de l’ensemble des Institutionnels et autres autorités administratives ; décote de 10 % sur les rémunérations des Cabinets ; décote de 5 % sur les autres fonctions administratives. Depuis cette annonce on assiste à des mouvements de contestations dans plusieurs départements ministériels. Le plus récent est celui du 6 août 2018 où certains fonctionnaires, n’ayant pas reçus leur bon de caisse, ont manifesté leur mécontentement en bloquant le portail du ministère de la Fonction Publique et en brûlant des pneus et des voitures. Suite à une requête introduite par la confédération syndicale Dynamique unitaire le 12 juillet 2018, la cour constitutionnelle a convoqué quelques membres du gouvernement le mardi 7 juillet.  A la veille de la fête de l’Indépendance, le climat social est très délétère entre partenaires sociaux et autorités gabonaises, accusées d’avoir conduit les finances publiques dans leur ruine actuelle. Ainsi, pour de nombreux observateurs, au lieu de s’embrouiller avec la « décote », le Gouvernement ferait mieux de créer de vraies économies en diminuant de moitié la taille du Gouvernement ; en ramenant le nombre de députés à 81 ; en délivrant un acte de décès au Sénat, aux multiples agences budgétivores qui n’ont fait aucune preuve depuis 2010 et en réduisant le nombre des conseils municipaux et départementaux. Certain observateur espère qu’au vu de toutes ces manifestations et contestations, le président reviendra sur sa décision dans son discours de célébration de l’indépendance. Le Gabon traîne un mal depuis 2016, les populations ne sont plus en symbiose et en phase avec toutes les manifestations officielles initiées par le gouvernement. Ainsi, pour faire pression sur le gouvernement une marche noire de protestation était prévus ce 13 août 2018, mais la confédération syndicale Dynamique unitaire n’a pas obtenu l’autorisation des autorités.

Par NJ.  SANOU

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