Humeur : Clips vidéos dans les médias

Humeur : Clips vidéos dans les médias

Churrrrrrrrrr, ça tourne !

Clap ! Et c’est parti. Une jeune fille fait mouvoir ses reins, secoue ses fesses, le dessous transparent, ou encore exhibe sans vergogne ses ‘’ganglions thoraciques provocateurs’’ à vous faire souvent tourner la tête et à vous faire couper le souffle. C’est la scène que nous servent quotidiennement la plupart des clips vidéos avec la complicité des chaînes de télévision nationales, transnationales et internationales.

En effet, plusieurs concepts musicaux tournent autour de la femme à l’instar du couper décaler et ses nombreuses tentacules, les afrobeats, etc. Si ce n’est pas une fille qui est en train de ‘’gigoter’’, ce sont des embrassades qu’on voit. La musique africaine n’en est épargnée, elle qui constitue une sorte de reflet de la mode occidentale souvent avec aucune modération. La femme, notamment africaine y est omniprésente comme la poussière l’est à Ouagadougou même en saison pluvieuse.

En toute chose, il y a les faits et la manière de les présenter. De façon explicite, il y a la femme et la manière avec laquelle elle est présentée dans les clips vidéos. C’est une image souvent choquante, ahurissante et dépravante avec laquelle on nous matraque quotidiennement.

Image d'archives
Image d’archives

Silence, on abuse de la femme…

On abuse souvent de l’image de la femme pour faire vendre les clips vidéo, tout comme un animal dressé au bon vouloir de son maître et qui lui obéit presque au pied de la lettre, taillable et corvéable à merci. Ce qu’on nous sert dans les clips vidéo notamment africains met en mal l’image de la femme et au-delà l’image de la société.

Et la violence ?

À côté de cela, il y a les scènes de violences sur les chaînes de télévision qui doivent interpeller chacun. Elles suscitent un questionnement sur l’origine des violences dont fait montre actuellement notre société à travers sa frange jeune. Les bandes dessinées destinées aux enfants sont souvent tintées de violence inouïe. Coup d’épée par ici, coup de feu par-là. D’ailleurs, L. Howell Huesmann de l’Université du Michigan et d’autres chercheurs sont convaincus que les cinquante années de recherche en la matière ont prouvé l’existence d’une corrélation directe. Pour Martinez, la plupart des recherches soutiennent l’existence d’une « relation réelle, quoique faible, entre l’exposition à la violence télévisuelle et les comportements agressifs ». La violence des médias pousse les enfants à se conduire de manière plus agressive et continue à les affecter plus tard en tant qu’adultes.

Que retenir ?

Tout le monde doit d’abord se sentir concerné par ce problème et reconnaître que cette façon de présenter la femme, africaine, constitue un danger. ce serait une réelle avancée. La femme seule n’est d’ailleurs pas le seul cas. Les médias donnent souvent l’impression que la vie est facile, que l’on peut devenir riche d’un coup de baguette magique.

Pour ce faire, les parents ont un grand rôle à jouer en ce qu’ils doivent faire comprendre à leurs enfants que tout n’est pas à imiter dans un clip vidéo, que ce n’est en réalité qu’un pur et dur mixage de prises de vue, les acteurs incarnant des rôles qui leur sont assignés. Les diffuseurs se doivent aussi d’apporter leur contribution. Il faut tenir compte par exemple de la signalétique jeunesse c’est-à-dire prévenir si tel ou tel clip peut être visionné par un enfant, un adolescent ou des âmes très sensibles. Enfin, l’implication des autorités dans cette lutte commune, si c’en devient une, de sorte à mettre des barrières et prendre des dispositions à l’encontre de tous ceux qui viendraient à enfreindre ces barrières.

C’est ce qu’on appelle l’éducation aux médias qui est censé amener les publics jeunes à être critiques vis-à-vis des médias. Et au lieu de se contenter de cette logique séculaire : « le maître a dit, donc c’est vrai ! », « l’élève » doit désormais, par l’approche de l’éducation des médias, être capable de dire « le maître a dit, donc c’est faux ». Ce qui pose d’ailleurs le fondement du doute méthodique de Descartes. On pourra alors changer ne serait-ce qu’une partie de la face de la Terre !

Aris SOMDA pour SCI

 

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