Incendie sur le site aurifère de Daman

Incendie sur le site aurifère de Daman

Daman est un village de la commune de Yé situé à 45km environ de TOMA. Depuis très longtemps l’or apparaît dans la zone située entre Daman, Tani et Saoura. Ce jeudi 14 mars 2016 une partie du yaar a été dévorée par les flammes. Des flammes d’une violence rarissime. Beaucoup de dégâts matériels ont été enregistrés. Pendant que ce site était en proie aux flammes celui de Moussodougou également brulait et on m’annonçait le décès du grand Cheick de Ramatoulaye.

Victime de l'incendie
Sawadogo Boureima

Selon SAWADOGO BOUREIMA «  l’origine du feu reste mystérieuse. Il y avait un vent très violent  qui soufflait, ce qui empêchait les volontaires d’éteindre le feu. Aussi il y avait sur place plusieurs personnes qui possédaient des far way(dinamyte), de l’essence dans des bouteilles et barils. C’était la panique totale. Mais fort heureusement, il n’y a pas eu de blessé grave ni de perte en vie humaine. Et c’est en action de grâce que nous nous adressons au bon  Dieu.

 Pour ce qui est des dégats materiels, ils sont énormes. Nombreux sont ceux qui n’ont rien pu sauver de leurs boutiques. Nous prions Dieu pour que cela ne se répète plus sur le site. La police et la gendarmerie sont venu sur place constater les dégâts. Le  Préfet de Yé et les responsables du village de Daman sont tous venus nous assister et ont tous été témoin de l’ampleur des dégâts. Ce que j’ai vu c’est que le feu a commencé du côté est , sur la route de Saoura. J’ai accourru et j’ai pu isoler mes douze motos et mon vehicule, mon taxi moto, ma charrette, mais le feu a brulé mes vingt sacs de haricot, cinq sacs de sorgho, dix sacs de maïs, toutes mes poules ont péri dans les flammes et mes trois machines à écraser les pierres. »

Bado Zacharia
Bado Zacharia

Bado Zakaria orpailleur: « sincèrement,  on ne sait pas comment ça commencé néanmoins l’incendie a  causé  pas mal de dégâts. Moi à mon niveau tout ce que j’ai pu faire sortir de ma case cest juste une  chemise, un pantalon et une paire de chaussures, tout le reste est resté  à l’intérieur; natte valise,  tous les accessoires. Chez moi, si on devait évalueer les dégâts  ça ne dépasserait pas 120 000F CFA en tout.

Aussi beaucoup de pertes de liquidités ont été enregistrées. Une femme à vu près de 2 000 000F CFA se consumer sans compter ceux qui ont perdu  500 000F, 400 000F c’est  ce dont je suis au courant et que j’ai vu. Tout ce que je peux  affirmer et confirmer c’est la perte de plusieurs millions et des biens matériels qui sont  absolument touchant. La boutique en face de moi, jusqu’à l’heure où je vous parle continue de brûler. Une heure trente minutes après les autorités locales la police et la gendarmerie étaient sur les lieux pour constater l’ampleur des dégâts. »

 Go Jean représentant SOMIKA( société minière Kiemdé Amidou) acheteur d’or:  « quand les dégâts commençaient j’étais à une rencontre au CEG de Daman. Du village nous entendions des détonations. Nous pensions que c’était les far way qu’on utilisait. Ensuite un ami m’a informé que le yaar est en feu. Après je suis revenu dans le village avec quelques sages et le préfet pour visiter les lieux. Le feu serait parti d’un hangar situé sur la route de Saoura. Malheureusement nous n’avons pas pu identifier les propriétaires du hangar. Les voisins n’ont rien vu non plu. C’est déplorable. À travers notre entretien avec les forces de l’ordre la gendarmerie a souhaité identifier l’auteur. Mais hélas. Ils sont repartis sans avoir eu un seul témoignage. J’ai perdu beaucoup de machine et de grands fûts de mille litres. Il n’y a pas eu de perte en vie seulement quelques trois blessés légers a dit le major pendant la visite du préfet au CSPS. C’est dommage nous avons tenté de mettre en place une structure pour sécuriser le site mais les gens étaient réticents ».

Comme par miracle la boutique de Boussé a échappé aux flammes étant au centre de la zone incendiée. Tout ce qui était sous les hangars a disparu dans les flammes. Et cela est évalué à plus d’un million (1 000 000F) CFA.

Avant  que nous quittions les lieux,  les orpailleurs et les commerçants avaient déjà commencé à réinstallé les hangars comme si rien ne s’était passé.Nous estimons que l’État devrait avoir un regard sur ces sites à exploitation traditionnelle afin de prévenir et surtout minimiser l’impact des actions destructrices des exploitants , de la population et aussi des installations.Les orpailleurs traditionnels ne prennent pas en compte la pollution de la nature qu’ils causent par l’utilisation incontrôlée et où abusive de produits dangereux pour la santé humaine et même animale. Vivement que les autorités provinciales tournent le regard vers Daman, Saoura, Tani afin d’éviter le pire dans une zone où l’agriculture est florissante.

Ki Tigiane Antoine

 

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