Le paludisme

Vers une éradication certaine S’il y une maladie qui, jusqu’aujourd’hui peut semer la panique d’une population de la bande tropicale, c’est bien le paludisme. Présente au moment où on s’y attend le moins, le paludisme a été la cause de bon nombre de décès et il continue d’endeuiller les familles. Quels comportements adopter face à cette maladie ? L’infirmier d’Etat et gérant du cabinet de soins « Le Jourdain » à Bobo-Dioulasso monsieur Sidgnagda Joël Ouédraogo nous en dit davantage.

  • Qu’est-ce que le paludisme ?
    Le palu est une maladie parasitaire, causée par un parasite du nom de plasmodium
  • Comment le palu se manifeste –t-il ?
    Il présente plusieurs signes de manifestations et un seul suffit pour qu’on parle de paludisme. C’est pourquoi on parle de syndrome paludique. Le syndrome palu est l’ensemble des signes liés au paludisme. Les plus simples : le mal de tête, la fièvre, les courbatures, les douleurs articulaires et musculaires, souvent des maux de ventre accompagnés ou pas de vomissements, accompagnés ou pas de diarrhée, souvent une alternance diarrhée-constipation. Les signes qui alertent le plus sont la fièvre et le mal de tête.
  • Quelles sont les formes de paludismes ? On entend dire qu’il y en a plusieurs
    Pour faciliter le travail aux praticiens et la compréhension aux populations, l’OMS a divisé les formes de palu en deux : les palus simples et les palu graves. Toutes les formes qui exposent une personne à des séquelles ou conséquences graves sont de l’ordre du paludisme graves et celles qui sont facilement traitées sont de l’ordre du paludisme simple. Et il y a un ensemble de signes affectés à chaque forme de paludisme.
    Le paludisme simple, c’est le paludisme dans lequel on se retrouve avec un syndrome composé de fièvre, céphalées, douleurs abdominales sans autres signes de gravité. En général, on peut soigner ce genre de palu par voie orale et en ambulatoire. Le paludisme grave a beaucoup de signes dont le coma, convulsions ou perte de connaissance, raideur, vomissements incoercibles, diarrhée profuse accompagnée de sang…
  • Compte tenu de toutes ces formes et manifestations, qui est exposé au paludisme ?
    Sur le plan mondial, c’est tous les pays qui sont sue la bande tropicale, et ce à cause du climat. Le climat chaud favorise l’éclosion des moustiques. A l’intérieur des populations dans ces pays tropicaux tout le monde est exposé au paludisme. Mais les couches vulnérables sont plus exposées à la maladie. Il s’agit des enfants et des femmes enceintes.
  • Comment lutter contre le paludisme déclenché
    Lutter contre le paludisme déclenché, c’est le traitement. Il parait simple dans la mesure où la plupart se livrent à l’automédication. Pour un palu simple il y a des comprimés à prendre, qui luttent d’abord contre les symptômes (fièvre, mal de tête, douleurs articulaires) ce sont les antalgiques et d’autres antis inflammatoires. Les médicaments qui luttent contre la cause même du paludisme qui est le plasmodium, sont de plusieurs ordres. On les utilise en combinaison avec les médicaments de lutte contre les symptômes pour traiter le malade. On va parfois à l’utilisation des formes injectables en intramusculaire ou intra veineuse et souvent la perfusion.
  • Quelles sont les périodes à forts taux de paludisme ?
    C’est l’hivernage. Quand il pleut il y a plus d’opportunités pour le moustique de se reproduire. Aussi l’hivernage parce qu’il y a beaucoup de facteurs qui aggravent la fièvre tels que l’humidité. Cela va dans notre pays du mois de Mai à fin Octobre avec une période de pique en Juillet-Août.
  • Quelles sont les méthodes préventions du paludisme ?
    Les méthodes de prévention sont en rapport avec l’agent causal et son processus d’évolution. Pour le vecteur qui est le moustique, il faut l’empêcher de s’épanouir. C’est à cela, éviter d’avoir les flaques d’eau partout, d’avoir de l’eau sale dans les récipients. Ensuite la prévention du contact du vecteur avec l’être humain, c’est l’utilisation des moustiquaires imprégnées, les produits répulsifs, les insecticides dans les maisons (en respectant les modes d’utilisation). Il y a également la prévention contre le parasite même, mais elle strictement réservée aux enfants de moins de cinq ans et aux femmes enceintes. Il n’est pas permis à tout le monde de faire la prévention au risque de développer une résistance au parasite. Le traitement de la femme enceinte se poursuit jusqu’à deux mois après l’accouchement pour éviter à l’enfant un paludisme néo-natal. Pour ce qui est de la prévention chez les enfants de moins de cinq ans, elle permet d’éviter le palu, surtout le palu grave.
  • Des conseils à la population ?
    A la population, c’est de continuer à adhérer à la politique nationale en matière de lutte contre le paludisme. Nous avons des professionnels de la santé qui travaillent sur le paludisme et qui obtiennent de très bons résultats. Cette année, je puis vous dire que pour l’année 2017 notre cabinet a enregistré seulement deux cas de paludisme grave. Et cette chute à commencer depuis deux ans. C’est du jamais vu parce qu’il y a des années où nous avons reçu des enfants déjà morts. Et tout ceci fait partie des conséquences de la chimio-prophylaxie menée par l’Etat. Malgré tout il y en a qui trouvent que les médicaments distribués rendent malades les enfants. Quoi de plus normal, vu qu’on n’a pas les mêmes manières de réagir face à un médicament. Il y a donc des enfants qui ont des effets secondaires de ces produits. Mais ce sont des effets secondaires qui ne contre-indiquent pas la prise de des médicaments. Il y a aussi l’utilisation des moustiquaires imprégnées. Nous insistons également sur l’hygiène environnemental si nous voulons véritablement mettre fin aux effets de cette maladie. Il faudra qu’on continue pour vaincre cette maladie parce que c’est possible.

Nicole A.B. OUEDRAOGO pour sciences-campus.info

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