Location de maison à Koudougou: Etudiants et Bailleurs, une relation de complaisance.

Région du Centre-Ouest

Location de maison à Koudougou: 

Etudiants et Bailleurs, une relation de complaisance

Dans toutes les villes où il y a une université, il ressort que les étudiants font face au manque d’infrastructures de logements, l’université de Koudougou compte  six cités Universitaires avec une capacité totale d’environ 900 lits, et n’arrive pas à absorber le maximum d’étudiants. Les étudiants en majorité qui n’ont pas eu de place en cité ou qui ont fini leur mandat en cité au terme des deux ans,  tendent tant bien que mal à louer des maisons dans la ville pour poursuivre leurs études. Entre  problème de  distance et celui du loyer, ces étudiants non-résidents  résistent à tous les aléas de la vie estudiantine afin de décrocher leur diplôme universitaire ou gagner un concours pour quitter la ville.

Le développement des enseignements secondaire et supérieur au Burkina Faso s’est traduit par un accroissement exponentiel du nombre d’étudiants dans la plupart des villes Universitaires du Burkina Faso. Cet accroissement sans les mesures réelles d’accompagnement en matière de logement pour les étudiants a apporté une  crise de logement sans précédent. Le nombre d´étudiants souhaitant habiter en cité universitaire dépasse largement l´offre de places.

En effet, dans la ville de Koudougou les étudiants qui ne vivent pas dans les cités sont confrontés à d’énormes difficultés. Pour avoir une maison proche de l’Université c’est-à-dire aux secteurs No9  ou No8 est tout un problème selon un étudiant qui à préférer garder l’anonymat «  Il faut débourser 10000 Francs CFA le mois  pour  l’entré coucher »   c’est-à-dire une seule pièce. Il poursuit en disant « Je suis logé dans une telle maison avec un Co-chambrier. Une maison très étroite,  et à  chaque fin du mois le propriétaire  te harcèle parce que tout simplement  c’est proche de l’Université et certains étudiants se tiennent prêts pour te remplacer ».

A cela s’ajoute le problème de la distance.  Les étudiants qui  n’ont pas les moyens ou qui n’ont pas eu la chance d’avoir une maison proche de l’Université,  sont obligés de vivre loin du Campus. Ces étudiants ont d’énormes difficultés pour suivre les cours tant dans la matinée que dans la soirée «  Nous sommes programmés dans la semaine de 14H à 21H, et j’habite derrière la place de la Nations à peu près 10 kilomètre de l’Université et je suis à vélo. Souvent j’arrive à la maison à des heures tardives ».  nous confie OUEDRAOGO Abdou étudiant  en SEG. A toutes ces difficultés, il faut souligner les difficultés financières de l’étudiant « lambda » pour honorer son loyer à chaque fin du mois,  surtout lorsqu’il ne perçoit pas ni bourse ni aide quelconque.

Il arrive souvent que des étudiants cumulent  des arriérés de trois à cinq mois de loyer. Une situation qui entraine  la méfiance et l’incompréhension de certains propriétaires de maisons, qui refusent parfois de louer leurs maisons aux étudiants. D’autres animés d’un esprit d’humanisme accordent par contre des délais supplémentaires aux étudiants en leurs permettant de régler leur loyer une fois qu’ils entrent en possession du Fonds national pour l’éducation et la recherche (FONER).

C’est le cas  de Monsieur Yacouba SANFO propriétaire depuis  20 ans dans le secteur N°8  de Koudougou à quelque 300 mètre de l’UK « Étant donné que nous somme des humains, on se comprend. Je leur dis (ndlr aux étudiants) souvent, si  vous trouvez que le mois qui va suivre sous serez en difficulté de payer vous m’informer à temps. Il y  a certains qui font souvent deux (02), à cinq (05) mois sans payer. Mais ils s’arrangent pour régler avant de partir surtout après avoir perçu le FONER ».

Toutefois, la question de logement à la longue peut avoir  un impact considérable sur la qualité de la formation de l’étudiant. En plus des difficultés de logement, s’ajoutent celles liées à la  restauration, aux soins sanitaires  qui peuvent affecter négativement les résultats académiques des étudiants. D’où l’appel à l’endroit des autorités universitaires afin que ces derniers revoient la question des œuvres sociales, car 900 lits, pour plus de 20000 étudiants sont loin de satisfaire

Prince Omar pour SCI

(Visited 1 times, 1 visits today)