Lutte contre les grossesses précoces en milieu scolaire: Les élèves du lycée départemental de Bouroum-Bouroum sensibilisés

 Région du Sud-Ouest

La Direction Régionale des Droits Humains et de la Promotion Civique du Sud-Ouest en collaboration avec l’ONG PLAN INTERNATIONAL mène des séances de sensibilisation sur des thèmes en rapport avec les mariages précoces et les grossesses non désirées  dans dix(10) établissements secondaires de la province du Poni. L’étape de Bouroum-Bouroum s’est déroulée le 03 mars 2017 au le Lycée Départemental.

 Les grossesses précoces ou non désirées connues longtemps dans les établissements secondaires prennent de plus en plus des proportions inquiétantes dans le monde en général et particulièrement au Burkina Faso. Selon l’Organisation Mondiale de la Santé(OMS), il survient chaque année 80 millions de grossesses non désirées, ce qui occasionne 45 millions d’interruption volontaire de grossesses, qui a pour conséquences 70 000 décès dont 97% sont enregistrés dans les pays en développement. Le Burkina Faso enregistre chaque année un nombre important de grossesses précoces signalées de toutes parts. Et selon une étude commanditée par le Fonds des Nations Unies pour l’Enfance(UNICEF),le Ministère des Enseignements Secondaire et Supérieur et le Ministère de l’Education Nationale et de l’Alphabétisation, près de mille seize(1016) cas ont été enregistrés dans sept(07) régions du pays au cours de l’année scolaire 2011-2012.Malheureusement,le phénomène prend de plus en plus de l’ampleur et influe négativement sur le maintien et le décès des filles à l’école, affectant ainsi leur vie. A titre illustratif, pour la seule année de 2013, on a enregistré en milieu scolaire et non scolaire 2565 cas dans la région du Centre et 3291 dans la région des Cascades. La région du Sud-Ouest en a enregistré 930 pour la même période.De 2012 à 2016 la région du Sud-Ouest a enregistré au total 1044 cas de grossesses dans les écoles et établissements secondaires. Dans le Lycée Départemental de Bouroum-Bouroum rien qu’au premier trimestre de l’année scolaire 2016-2017, trente et deux (32) élèves sont porteuses de grossesse, soit un pourcentage de 10% des 293filles. En rappel le lycée départemental de Bouroum-Bouroum a ouvert ses portes au cours de l’année scolaire 2000-2001.Aujourd’hui, il compte douze(12) classes avec un effectif de sept cent vingt six(726) élèves soit deux cent quatre vingt treize(293) filles et quatre cent trente trois(433) garçons. Sept(07) personnes assurent l’aspect administratif et une vingtaine de personnes assurent l’encadrement pédagogique des élèves. Au cours de l’année scolaire 2015-2016,l’établissement a obtenu un taux de succès de 37,15% au BEPC et 56,25% au BAC série A4.Face  à la situation, l’ONG PLAN INTERNATIONAL à travers son soutien financier, a permis à la Direction Régionale des Droits Humains et de la Promotion Civique du Sud-Ouest de mener des causéries-débats.Cette dizaine de séances de sensibilisation va s’intéresser aux élèves, encadreurs, parents d’élèves, leaders coutumiers et religieux du : CEG de Hello, lycée professionnel régional Doma Somé de Gaoua, lycée Thuongba de Gaoua, lycée des écoles de Métiers de Gaoua,CEG le Creuset de Gaoua, lycée départemental de Gbomblora,de Bousséra, de Périgban,de Bouroum-Bouroum et du lycée départemental de Malba.

En plus du phénomène de grossesses non désirées, c’est un lycée qui manque de tout et les problèmes sont aussi longs qu’une journée de famine a dit le Proviseur Pascal Kambiré. Selon le Proviseur, cette séance de sensibilisation est une très bonne initiative en ce sens qu’elle viendra renforcer les actions déjà entreprises par les responsables de l’établissement et permettra aussi de trouver des voies et des moyens pour venir à bout du fléau crucial peut être que dans les autres établissements de la région. Ces élèves ont été sensibilisés sur les conséquences des  grossesses à travers une causerie-débat et une projection de film. Ils ont reçu des enseignements sur des notions telles l’enfant, le mineur, le mariage, le mariage précoce, la grossesse, la grossesse précoce ou non désirée, les conséquences ou liens entre enfant et mineur et bien d’autres termes par l’animateur du jour Ibrahim Traoré. Ils ont été invités à donner les causes et apporter des éléments de solution à ce fléau. A l’image de ses camarades élèves,  Benjamin Momo en classe de seconde (2nd A4) tire un bilan de satisfaction. Mais il pense que les parents ont leur part de responsabilité et les interpelle à assurer l’éducation familiale. Il pense également que ces grossesses précoces ne sont pas à l’actif seulement des élèves garçons. Pour cela, il demande que la sensibilisation soit élargie aux jeunes de la commune de Bouroum-Bouroum. Awa Roko demande à ses camarades élèves surtout aux filles de s’abstenir afin d’éviter les grossesses non désirées. Elle sait que c’est difficile parce que la pauvreté les expose mais pense qu’elles peuvent résister a-t-elle  indiqué.

A l’issue de la séance de sensibilisation, le chef d’équipe Ibrahim Traoré Conseiller en Droits Humains, a instruit les élèves de prendre un engagement en adoptant des comportements désormais responsables en matière de sexualité afin de ne plus mettre les filles en situation de grossesses ou de mariages précoces.

Kissogo Abdoul Karim Ouattara

Correspondant

 

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