Macron à Kosyam: «La justice burkinabè aura accès à tous les documents concernant l’affaire Sankara»

« Entre appeler la France au secours en cas de difficultés et lui demander de partir après, les africains doivent savoir ce qu’ils veulent »voici l’un des messages livrés par Emmanuel Macron au cours d’un point de presse ce mardi matin au Palais de Kossyam à Ouagadougou. Emmanuel Macron a également évoqué la question de la levée de secret défense sur les documents en lien avec l’affaire Thomas Sankara, jusqu’à là, tenus secret par l’hexagone. Cette conférence de presse fait suite à un entretien entre le chef de l’Etat français et le Président Roch Kaboré qui accueillait plutôt son hôte au palais présidentiel.
Il est environ 9h ce 28 novembre 2017 quand Emmanuel Macron foule le sol du Palais de Kossyam, honneurs militaires, hymnes nationaux des deux pays et les deux chefs d’Etat vont pour les échanges.
Après l’entretien avec le Chef de l’Etat Burkinabè, Emmanuel Macron se prête aux questions des journalistes. Différentes questions sensibles ont vite trouvé réponses. En ce qui concerne le secret défense sur les documents en lien avec l’affaire Thomas Sankara, il sera levé, foi de Emmanuel Macron qui s’engage à mettre ces informations à la disposition de la justice burkinabè. « J’ai pris un engagement clair, je peux le rendre public aujourd’hui : ces documents seront déclassifiés pour la justice burkinabè, tous. La justice burkinabè aura accès à tous les documents qui concernent l’affaire de l’assassinat de Thomas Sankara », a annoncé Emmanuel Macron.
Pour ce qui est du cas François Compaoré, le Président français dit s’en remettre aux décisions judiciaires, mais s’engage également à faciliter les démarches d’extradition entreprises par la justice burkinabè.
Dans sa volonté de réécrire une nouvelle page des relations entre la France et l’Afrique, Emmanuel Macron invite la jeunesse africaine à ôter la période coloniale de son esprit. Il estime que ni lui, ni les jeunes africains n’ont connu la colonisation. « Cette jeunesse africaine n’a jamais connu la colonisation, il faut qu’elle sorte de la représentation des ainés qui, eux ne veulent pas sortir de la colonisation (…) ce n’est ni la colonisation ni le discours contre la colonisation qui donnera une éducation, un travail, à manger, un avenir et de l’espoir à la jeunesse du Burkina et celle du reste de l’Afrique », fustige-t-il.
Sur les questions sécuritaires en Afrique Sub-Saharienne, la vision de la France est de développer une force africaine régionale, prête à intervenir sur les zones frontalières. C’est pourquoi, il pense que l’opérationnalisation du G5 Sahel devrait être accélérée. Pour le cas de la Libye, Emmanuel Macron interpelle l’Union africaine à s’engager davantage pour la stabilisation de ce pays. D’ailleurs, cette question sera au centre des discussions au somme d’Abidjan qui débute ce 30 novembre 2017 dans la capitale ivoirienne, un sommet auquel prendra part le Président du Faso Roch Marc Christian Kaboré.

 

Alfred Sié KAM/Rédaction QNA

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