Maquis des sciences
La malnutrition au cœur des échanges
Échanger autour de la malnutrition et des résultats des différentes recherches nationales, à ce sujet a été le maquis des sciences du mois de mai, ce mercredi 25 mai 2016 à Ouagadougou. Initié par l’ONG internationale solidaire GRET en collaboration avec l’Institut de recherche pour le développement (IRD), cet échange au sein de l’Institut français aura permis aux différents acteurs de s’imbiber de la situation de la malnutrition au Burkina et plus particulièrement dans la région de l’est, une des régions les plus touchées par le phénomène de la malnutrition et ce, à travers le projet Nutrifaso.
« Il n’y a pas de recherche sans trouvaille et il n’y a pas de trouvaille sans recherche ». C’est dans cet ordre d’idées que l’Institut français au Burkina initie depuis quelques années le « maquis des sciences », une plateforme pour échanger et faire connaître les résultats des recherches sur plusieurs domaines. Ce mercredi 25 mai 2016 a été l’occasion pour l’ONG internationale solidaire GRET en collaboration avec l’Institut de recherche pour le développement (IRD) de faire connaître leurs actions dans la région de l’Est du Burkina, connue pour sa prévalence à la malnutrition.
Selon le film réalisé par GRET et qui a été projeté aux participants, « l’alimentation des enfants est pour la plupart du temps réduite à la bouillie de mil et au repas servi aux adultes, pourtant, il existe des solutions adaptées à base des produits locaux à la portée des mères ». Et ces solutions adaptées sont justement les farines fortifiées, selon le Dr Tahirou Traoré, spécialiste en nutrition à GRET. Pour ce dernier, cela découle même des causes de la malnutrition dans cette région de l’Est qui sont entre autres les pratiques d’alimentation inappropriées ainsi que les pratiques de soins de santé, la mauvaise qualité des éléments de compléments alimentaires, l’âge tardif ou précoce à partir duquel les enfants sont alimentés.
La solution des farines fortifiées pour les enfants
La solution trouvée par le GRET est l’appuie à une vingtaine de petites entreprises et de groupements de femmes pour produire et rendre disponible sur tout le territoire national des farines infantiles fortifiées en vitamines et en minéraux, et des aliments fortifiés pour les femmes, vendues à des prix abordables dans les boutiques, alimentations et pharmacies. Il s’agit donc de dosage en protéine, en valeurs énergétiques à partir de matières locales comme la pâte d’arachide, les lianes, le pain de singe, les feuilles de baobab. « La formulation de ces aliments prend en compte les dernières recommandations scientifiques en la matière et des contrôles de qualité sont régulièrement effectués sur les produits », foi de Dr Tahirou Traoré.
Ce qui aura permis, entre 2009 et 2015, de réduire la malnutrition dans la région de l’Est de 8 points, c’est-à-dire de 43% à 35%. Cette performance, la région la doit au partenariat entre les services de santé et les associations et ONG, avec l’appui déterminant du GRET, à travers son programme Nutrifaso.
Démarré en 2005, ce programme est destiné à lutter contre la mortalité maternelle et infantile. La sensibilisation, la promotion de la diversification alimentaire, l’appui au système de santé constituent les principaux axes de ce programme. Des débats faits, il est ressorti donc la nécessité de continuer la sensibilisation pour un changement de comportement dans les pratiques d’alimentation au vu de la résistance de certaines mères dans la région de l’Est, et par ricochet dans les autres régions du Burkina concernés par le phénomène de la malnutrition.
Aris SOMDA
