Ouagadougou : Épreuves sportives du baccalauréat session 2016

Ouagadougou : Épreuves sportives du baccalauréat session 2016

« En tout cas, cette année-là sera notre année… on va avoir le bac »

Les épreuves sportives du baccalauréat session 2016 ont débuté ce matin 24 mai 2016 sur tout le territoire du Burkina. Les élèves de Tle, toutes séries confondues, vont à la conquête du premier diplôme universitaire à travers ces épreuves sportives inaugurales hormis les dispensés c’est-à-dire ceux qui ont été jugés inaptes au sport après l’examen médical. Le lancer de poids, la course de vitesse, le saut en longueur, la gymnastique au sol ou la natation constituent entre autres les différentes étapes à franchir pour ces épreuves sportives.  Nous nous sommes alors rendu au Lycée technique Amilcar Cabral (LTAC) qui accueille quatre jurys, non pas pour franchir ces différentes épreuves mais plutôt pour constater le top départ pour la conquête du précieux sésame.

Il est 6h47 quand nous franchissons la porte du Lycée technique Amilcar Cabral (LTAC) situé dans le quartier Dasasgho non loin de la chaîne de télévision Impact tv. Nous laissons derrière nous un long parking d’engins à deux roues tous azimuts. Certains élèves visiblement rebroussent chemin. L’on le comprendra plus tard qu’ils n’ont pas été programmés pour ce jour 24 mai 2016. Alors, nous suivons alors quelques élèves qui viennent apparemment d’arriver pour le bac sport, comme on le dit.

Epreuve de lancer de poids
Epreuve de lancer de poids

Lentement mais sûrement, nous débouchons sur un terrain vaste où déjà certains élèves ont commencé leur examen notamment la course de fond. Non loin de nous, deux professeurs d’Éducation physique et sportive (EPS) s’activent à préparer le sautoir. Un élève à l’aide d’une pique remue la terre humide tandis que les deux professeurs marquent avec leurs pieds les limites allant de 2 à 9m à partir desquels les candidats devront prendre l’appui. Un d’entre eux sollicite des chaussures pour marquer la visibilité de ces limites et n’obtiendra rien en fin de compte. Finalement, c’est la terre humide qui servira à marquer celles-ci. Et c’est un garçon qui inaugure avec le saut en longueur. « 3,95 m », dit l’un des examinateurs suivi d’un « tchiée » émis par ce garçon qui venait de sauter.

Les performances des élèves chutent d’année en année

Plus loin, certains candidats s’affairent à la course de vitesse, d’autres au lancer de poids. M. Boukary Nako est le président des jurys 29 et 30. Il est examinateur aussi. Pour ce dernier, le début se passe bien à part quelques élèves qui ont accusé du retard. Il est 7h10, et il y a des élèves qui continuent de venir, me fait-il remarquer. Quant aux performances des élèves, M. Nako pense qu’elles « chutent d’année en année parce que les élèves préfèrent danser que de faire le sport » tout en indexant le nombre élevé de dispensés. Mais peu importe. Marwa Soré, élève au groupe scolaire saint Viateur, pense être à la hauteur : « Tout le monde n’a pas eu la chance de passer aujourd’hui. Je suis du jury 29. J’ai déjà fait la course et nous sommes maintenant au lancer de poids. Pour l’instant tout se passe bien, cava par la grâce de Dieu. En course j’ai fait un 16,00 et en lancer  de poids pour le premier essai, j’ai fait 5,35. J’espère avoir peut-être un 17/20 comme ça. » Par contre, son camarade du même établissement d’origine, Séoné Abdoul Latif, avoue que ses performances ont baissé : « On a remarqué que les performances ici ne sont pas les mêmes qu’à l’école. Par exemple en vitesse, je ne sais pas si c’est notre terrain ou quoi, on a un peu baissé. Ce n’est pas à la hauteur de notre attente en tout cas, sinon on peut dire que ça va couci-couça. J’ai déjà fait le lancer de poids et la vitesse, il reste gymnastique au sol et saut. J’espère avoir au moins 15/20. » Même son de cloche chez Sebgo Jean-Baptiste, la mine un peu déconfite, du groupe scolaire saint Viateur : « Je suis déjà venu en retard ce matin. C’était un peu stressant au début. J’étais en retard parce que je pensais que ça commençait à 7h en fait alors que c’était prévu pour 6h. Mais on m’a donné l’occasion de faire ce que les autres avaient déjà fait notamment l’épreuve du sprint. Mais c’est en deçà des attentes parce que de l’autre côté à l’école, on faisait de très bonnes performances. Néanmoins on se dit que ça va aller avec la suite des épreuves. J’espère avoir au minimum un 16, mais ça sera difficile. »

« Quand tout est bien précisé, il n’y a pas de problème… »

CIMG3578Pour Maïga Zeinadine, ce qui pourrait jouer aussi sur sa performance, c’est le fait qu’il n’a pas pu déjeuner : « Ça se passe bien juste qu’on n’a pas eu le temps de déjeuner donc ça joue un peu sur notre compétence physique. J’espère avoir un 17. »

 Marie Larissa Flore du groupe scolaire Azimuts, quant à elle, espère donner le meilleur d’elle-même : « Dans toute chose il faut toujours espérer, on espère donner le meilleur de nous-mêmes pour espérer avoir le bac. J’espère avoir un 16/20 ». Elle est convaincue d’une chose : « En tout cas, cette année-là sera notre année. On va avoir le bac, parce que c’est un défi.»

Si dans l’ensemble, tout semble se passer comme « dans le meilleur des mondes possibles », les confidences du candidat Sirima, mécontent, posent bien de questions : « Je suis là ce matin pour les épreuves sportives. Dans les fiches de convocation, on nous a fait savoir que c’est au lycée Newton Descartes. Très matinalement on était là-bas, on tournait, on ne voyait pas d’examinateurs. On ne savait pas que faire. C’est après qu’on est venu nous dire que ceux qui font A5 que c’est dans cet établissement (LTAC). Quand c’est comme ça, il faut préciser dans les fiches de convocation. On n’a pas besoin de trop tourner. Nous, on est arrivé là-bas. Imaginons s’il n’y avait pas les bonnes volontés pour nous guider ici, on allait rester au terrain là-bas et après on allait dire qu’on est venu en retard. Donc quand tout est bien précisé, il n’y a pas de problème. Sur ma fiche, ils ont dit Lycée privé Newton Descartes. À ma grande surprise, j’arrive là-bas et puis on me conduit ici. Je suis donc arrivé un peu en retard. J’ai pu composer. Je viens de finir trois séances comme ça. Il reste la dernière séance. Notre souhait que ça se passe bien. Que la chance nous départage. »

En tout cas pour le président des jurys 29 et 30, M. Nako Boukary, il va falloir créer un cadre pour pouvoir échanger sur les barèmes de notation des épreuves sportives du baccalauréat. Mais en attendant, un corps sain est comme le paradis d’un esprit sain comme le dit bien ce slogan sportif : « Mens sana in corpore sano »[1]. Et c’est justement entre autres l’objectif du sport au-delà des compétitions.

Aris SOMDA

[1] Slogan latin qui veut dire « Un esprit sain dans un corps sain »
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