POURQUOI N’ATTRAPE-T-ON CERTAINS VIRUS QU’UNE FOIS ?

Effectivement, certains virus comme celui des oreillons ne s’attrapent qu’une fois dans la vie, quand la grippe peut, elle, frapper plusieurs années de suite la même personne.

C’est parce qu’il s’agit d’infections provoquées par des virus contre lesquels notre organisme ne se défend pas de la même façon. La rougeole ou les oreillons sont dues à des virus à ADN, auquel un génome très stable donne une apparence constante aux yeux des défenses immunitaires. Que l’un d’entre eux pénètre l’organisme pour la première fois (on parle de primo-infection), et cela déclenche la production d’anticorps et de cellules tueuses.

Du coup, lorsque le virus se présente à nouveau, il est immédiatement reconnu par notre système immunitaire, qui le neutralise avant même l’apparition de symptômes. C’est d’ailleurs sur ce principe que fonctionne la vaccination.

DES VIRUS QUI S’INSTALLENT

Dans la grande famille des virus à ADN, on trouve aussi les herpèsvirus qui ont ceci de particulier qu’ils sont capables de subsister dans l’organisme après une primo-infection. Tant qu’ils restent sous le contrôle du système immunitaire, ils ne font pas parler d’eux ; mais si celui-ci vient à faiblir, à cause du stress, de l’âge, d’un diabète ou de la perte des défenses immunitaires (comme dans le cas du sida), ils peuvent “se réveiller”. C’est le fameux « bouton de fièvre » qui survient sans que l’on s’y attende !

Idem pour le virus de la varicelle, même si les symptômes sont différents lors de la primo-infection et de la résurgence. La primo-infection se caractérise par une éruption cutanée et un prurit durant une ou deux semaines. Ensuite, le virus peut rester tapi à proximité des fibres nerveuses.

Plus tard, s’il échappe au contrôle du système immunitaire, il provoque des douleurs nerveuses, comme des brûlures. C’est ce qu’on appelle le zona, qui ne survient que si on a eu la varicelle : le même virus provoquant ici deux maladies différentes.

1) Les virus sont hérissés de protéines qui jouent le rôle de clé d’entrée dans notre organisme. Elles laissent une ”empreinte” que le système immunitaire identifie, empêchant le virus de se réinstaller. 2) Mais ces protéines de surface peuvent changer d’apparence d’une infection à l’autre chez les virus à ARN, dont le génome est instable. Le système immunitaire ne peut donc plus les identifier. / Infographie : S&V

1) Les virus sont hérissés de protéines qui jouent le rôle de clé d’entrée dans notre organisme. Elles laissent une ”empreinte” que le système immunitaire identifie, empêchant le virus de se réinstaller.
2) Mais ces protéines de surface peuvent changer d’apparence d’une infection à l’autre chez les virus à ARN, dont le génome est instable. Le système immunitaire ne peut donc plus les identifier. / Infographie : S&V

Enfin, il y a la famille des virus à ARN. Ceux-là ont un génome très instable, de sorte que leur apparence varie beaucoup : leurs molécules de surface, que notre système immunitaire utilise pour les détecter et les combattre, évoluent sans cesse. D’une infection à l’autre, le virus change d’apparence, échappant ainsi à nos défenses immunitaires. C’est le cas du virus de la grippe. Et c’est ce qui explique qu’il faille se faire vacciner chaque année pour se protéger du nouveau variant.

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