Province du Sourou

Des leaders d’opinions du Sourou au côté de l’URCB/SD pour mener une croisade contre le mariage forcé des enfants.
L’Union des Religieux et Coutumiers du Burkina pour la Promotion de la Santé et du Développement (URCB/SD) a, une fois de plus, rencontré le jeudi 18 à Lanfiéra, commune rurale située à quarantaine de kilomètres de Tougan, les responsables d’opinion de la vallée du Sourou dénommée ‘’leaders champions’’ et le vendredi 19 octobre 2018 ceux de Gomboro à quatre-vingt-cinq kilomètres, pour les sensibiliser sur les enjeux de l’éducation et du combat contre le mariage forcé et précoce des filles.
L’Union des Religieux et Coutumiers du Burkina pour la Promotion de la Santé et du Développement (URCB/SD) en partenariat avec l’ONG ‘’Save The Children’’ et grâce à l’appui financier du projet danois Danila, mène inlassablement sa campagne de formation et de sensibilisation des leaders d’opinion des huit communes de la province du Sourou. De ce fait, l’URCB sillonne depuis un certain temps toutes ces communes rurales à la rencontre des dignitaires religieux, coutumiers et associatifs pour les informer et les former sur les enjeux de l’éducation, du mariage forcé et précoce des filles. Pratique traditionnelle encore répandue dans ces contrées et les raisons évoquées sont souvent la pauvreté, les faits culturels et l’ignorance. Le mariage forcé bafoue les droits de l’enfant, de la jeune fille, en même tant qu’il compromet son éducation et de facto son épanouissement. C’est Conscient de ces conséquences sociales et sanitaires néfastes telles que les fistules obstétricales, les grossesses non désirées et son corollaire de complications pré et post-natales, qu’une équipe de l’URCB, conduite par Issaka Sawadogo et Hassane Gansoré, s’est rendue dans ces différentes localités pour échanger avec les responsables administratifs, religieux, coutumiers et associatifs autour de cette problématique. Selon eux, le rapport de la situation de la fille dans ces zones est peu reluisant, en témoigne les nombreux cas de déscolarisation et de décrochage scolaire dus au mariage forcé et précoce de la fille, victimes des pesanteurs socio culturelles et de perception phallocratique. Et pour mettre un frein à cette pratique traditionnelle préjudiciable pour les enfants, des leaders d’opinions se sont engagés à prendre le taureau par les cornes afin que cesse ce phénomène. Outre les rencontres périodique que ces portevoix comptent organiser pour trouver des solutions endogènes avec le soutien des autorités, ils promettent de scolariser et d’enseigner à leurs enfants sans discrimination aucune, les valeurs spirituelles tout en tenant compte de leurs droits et à briser tout tabou sur la sexualité pour une éducation sexuelle responsable. C’est sans langue de bois que les participants ont égrainé leurs chapelets de difficultés face à leur futur défi dans la lutte contre cette pratique et, l’URCB de les rassurer de leur totale disponibilité à leur côté. Nonobstant ces obstacles, ces leaders ont promis mettre de l’ordre dans leurs coutumes pour mieux protéger leurs progénitures et, solliciter des autorités un arsenal juridique répressif contre les auteurs de mariage forcé et précoce des filles.
ADAMA BARRO, correspondant

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