Secteur agricole : Bientôt une banque au service du monde rural

Région du Centre

Secteur agricole

 Bientôt une banque au service du monde rural

Le Premier ministre Paul Kaba THIEBA et les acteurs du monde agricole et du secteur bancaire ont tenu une rencontre de concertation ce jeudi 21 juillet 2016 autour du projet de création d’une banque agricole. Cette banque tant attendue par les acteurs du domaine se veut de  répondre aux besoins de financement du monde agricole.

« Le Burkina n’a aucune banque dédiée spécifiquement au financement de l’agriculture », a indiqué le Premier ministre, Paul Kaba THIEBA.
« Le Burkina n’a aucune banque dédiée spécifiquement au financement de l’agriculture », a indiqué le Premier ministre, Paul Kaba THIEBA.

Ce jeudi 21 juillet 2016 a été une journée de concertation au cours de laquelle le Premier ministre Paul Kaba THIEBA et les acteurs du monde agricole et du secteur bancaire ont axé leurs réflexions sur les orientations stratégiques consensuelles pour la création de la banque agricole. A l’ordre du jour des échanges, des questions sur le modèle financier, la structure du capital, le processus d’élaboration du business plan et une esquisse d’une feuille de route pour la mise en place de la banque et les organes de direction.

Selon le Premier ministre Paul Kaba THIEBA, le secteur rural regroupe 80% de la population et représente 30.3% du produit intérieur brut (PIB). De ses propos, l’essor de l’économie du Burkina est handicapé par les faibles performances de son secteur agricole. Ces faiblesses résultent de programmes d’investissements inadéquats et de politiques biaisées en défaveur du secteur. En effet, au Burkina, le secteur de l’agriculture souffre d‘une faiblesse de financement. Il n’y a que 15% de producteurs qui ont accès aux crédits bancaires. « La part des concours consacrés au secteur agricole ne représente que 3.5% du total des financements bancaires du Burkina », a indiqué le Premier ministre.

Pour le président de la confédération paysanne, Bassiaka Diarra, il faut un mécanisme de financement adapté au monde rural.
Pour le président de la confédération paysanne, Bassiaka Diarra, il faut un mécanisme de financement adapté au monde rural.

La mise en place d’une banque agricole vise à relever les défis de ce secteur. Il s’agit entre autre de l’amélioration de la maîtrise de l’eau à des fins agricoles ou d’élevage, l’amélioration de la productivité agricole, le développement de l’entreprenariat agricole et agro-alimentaire, le renforcement de la liaison production-marché, la facilitation de l’accès aux intrants et équipements…

Selon le président de la Confédération du monde paysan, Bassiaka Dao, les agriculteurs doivent changer de système de production suite aux changements climatiques. A l’entendre, de nos jours, il existe des technologies permettant de produire en tout temps et en tout lieu. Cependant, cela nécessite un financement adapté car ces technologies coûtent chères.  « Actuellement les banques font des crédits campagne, les banques ne font pas des investissements lourds dont le retour des financements est attendu à moyen terme », a-t-il soutenu.

Les acteurs du monde agricole préoccupés par la faiblesse des financements accordés au secteur.
Les acteurs du monde agricole préoccupés par la faiblesse des financements accordés au secteur.

La future banque agricole du Burkina « devra être l’instrument de financement de l’investissement et de l’innovation de ce secteur », a déclaré le premier ministre. Ces principales missions sont entre autres la mobilisation de l’épargne populaire en milieu rural, le financement des activités de collecte et de commercialisation des produits agricoles, les prêts bonifiés pour l’installation des jeunes agriculteurs, éleveurs et artisans, les prêts destinés à l’élevage…

Il est à noter que la banque devra recevoir au préalable un agrément bancaire conformément aux dispositions de la loi portant règlement bancaire dans l’Union monétaire ouest africaine (UEMOA). Lesdites dispositions sont relatives au capital (minimum de 10 milliards), à la viabilité du business plan, la pérennité de l’institution, les dirigeants (compétences, expériences, honnêteté et honorabilité…).

Bernadette Dembélé pour SCI

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