Situation de la population de Kounkounfouanou : l’ODJ interpelle les autorités

Région de l’Est

Situation de la population de Kounkounfouanou 

 l’ODJ interpelle les autorités

L’Organisation Démocratique de la Jeunesse, section du Gourma a tenu une conférence de presse ce dimanche 17 juillet 2016 à Ouagadougou. A travers cette conférence, les responsables de la section sont revenus sur la situation des habitants du village de Kounkounfouanou qui ont été déguerpis de la localité en 2015.

Les responsables de l'ODJ, section Gourma
Les responsables de l’ODJ, section Gourma

Le 16 juin 2015, les habitants de Kounkounfouanou, village situé dans la région de l’Est, ont été contraints à abandonner la localité par des éléments des forces de l’ordre. La cause selon les autorités, est que le village est situé dans une zone pastorale. Et si le déguerpissement du village s’est fait par la force, c’est que les habitants n’auraient pas respecté l’ultimatum qui leur était donné le 22 avril de la même année pour quitter les lieux. La descente musclée des éléments de la force de l’ordre aurait entrainé entre autre des arrestations, des blessés, et la fermeture de l’école du village. Et depuis ce jour, plusieurs voix se sont levées contre cette répression à l’endroit de ces populations. Parmi ces voix il y’a  l’ODJ qui a de plusieurs manière soutenu les habitants du village qui  s’étaient réfugiés dans un village voisin.

Et c’est toujours dans cette logique que s’inscrit cette conférence de presse organisée par la section du Gourma de l’ODJ. Selon le président de la section Blaise TINDANO, « la situation que vie les habitants du village de Kounkounfouanou est plus qu’un drame, car un an après, on note au moins cinq décès, un cas de suicide, un cas de folie, et la déscolarisation des enfants du village ». A l’entendre tous ces événements sont la conséquence directe du déguerpissement forcé du village. Il ajoute que « les habitants du village courent toujours le risque d’être frappés par les maladies, les intempéries et la famine en ce sens qu’ils n’ont pas d’habitations et n’ont pas pu cultiver l’an passé car ayant abandonné de force leur champs au moment des semis ».

Hommes de medias et invités ont suivi avec attention la présentation.
Hommes de médias et invités ont suivi avec attention la présentation.

Pour Moussa DIAGBOUGA, membre de l’ODJ et victime du déguerpissement, lui et les autres ressortissants de la localité ne savent pas à quel sein se vouer. Car « si on te chasse dans ton propre pays, où vas-tu aller ? »

C’est au regard de cette situation que l’ODJ dénonce « le silence des autorités et les atteintes aux droits fondamentaux des populations de Kounkounfouanou et environnants ».

Elle  exige par ailleurs «  la cessation des violations systématiques du droit à la terre, à l’alimentation, au logement, à la santé, à l’éducation et au travail de la population Kounkounfouanou ».

En rappel l’occupation du village de Kounkounfouanou remonte en 1983. En 2004 une partie de la localité a été bornée pour délimiter une zone pastorale. Et en 2005 le haut-commissaire de la province de la Kompienga disait aux populations qu’à  500 mètres des bornes, elles pouvaient installer leurs habitations et à 1 km leurs champs. Et en 2015 sous la transition, elles ont été sommées d’abandonner entièrement la localité sans pour autant être indiquer sur un autre lieu qu’elles pouvaient occuper.

Valentin YOUMANLI pour SCI

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