« Bâtir un Burkina meilleur », c’est l’objectif que s’est assigné le Mouvement Patriotique pour le Salut (MPS) pour les élections couplées présidentielle et législatives du 22 novembre 2020. En l’absence du président d’honneur du parti et candidat à la présidentielle Yacouba Isaac Zida, exilé au Canada, le premier titulaire au Kadiogo pour les législatives Fousséni Ouédraogo s’est confié au micro du Quotidien Numérique d’Afrique(QNA). Selon lui, le slogan « Bâtir un Burkina meilleur » est un concept que le Mouvement Patriotique pour le Salut (MPS) peut faire comme une réalité à travers un Burkina sécurisé. Le programme du candidat du parti met l’accent sur la sécurité, la justice et la réforme de l’administration.
Quotidien Numérique d’Afrique(QNA) : Quelle vision le Mouvement Patriotique pour le Salut (MPS) a pour le Burkina Faso ?
Fousséni Ouédraogo : Nous avons quatre (4) axes et le thème général de notre projet de société c’est la sécurité humaine qui revêt plusieurs aspects notamment un Burkina d’espoir qui met l’accent sur la réconciliation. Vous savez que le pays est déchiré que ce soit au niveau des communautés, au niveau politique même au niveau des citoyens lambda, il nous faut une réconciliation parce que ce pays a traversé des monts et des vallées. Un Burkina prospère qui met l’accent sur la bonne gouvernance. Et qui parle de gouvernance, parle de la gouvernance économique, sociale, culturelle et politique. Donc nous mettons un point d’honneur par rapport à ce Burkina prospère. L’autre axe c’est un Burkina durable. Pour ce Burkina durable, il va falloir mettre l’accent sur l’éducation, la formation des jeunes, des femmes pour créer de l’emploi et la sécurité. C’est un Burkina durable, qui va nous permettre d’aller de l’avant. C’est un peu la sécurité humaine qui revêt ces différentes dimensions.
QNA : Comment comptez-vous renforcer le système judiciaire au Burkina Faso ?
Fousséni Ouédraogo : Notre système judiciaire d’abord, il est inaccessible, il n’est pas compris, les procédures sont complexes et les populations ne s’y retrouvent pas. Il va falloir travailler à ce qu’on ait une grande réforme de notre système judicaire pour qu’il soit accessible à la population, compris par la population et que la population s’approprie de son système judiciaire. Donc il va falloir regarder sur le plan sociologique. Nous avons des formes de règlements des conflits , des préventions des conflits des gestions des conflits .Et je pense qu’il faut mettre à profit réellement ces modes de règlements de conflits pour permettre à nos communautés de se retrouver . Parce que vous allez voir que généralement quand ça ne va pas, les gens partent voir l’iman, le pasteur ou le prêtre. Pourquoi ne pas aussi associer réellement ces différents acteurs là à la promotion de la justice communautaire. Nous pensons qu’il faut le faire. Ça c’est du côté endogène. De l’autre côté de la justice du droit positif, nous pensons qu’il va falloir la reformer pour que les procédures soient alléger et que chacun se sente s’il ne veut pas la justice communautaire qu’il puisse aller à la justice en tant que institution étatique permette non seulement d’avoir accès rapidement à la justice et des gens puissent réellement trouver des solutions . Parce que c’est une question aussi d’efficacité et d’efficience. Et je pense qu’il va falloir allier ces aspects pour nous permettre vraiment de vivre, parce que la justice est la colonne vertébrale d’une société.
QNA : Qui parle de conditions de vies des Burkinabè parle de l’éducation. Comment comptez-vous améliorer l’offre sanitaire et le système éducatif ?
Fousséni Ouédraogo : Le quatrième axe de notre programme c’est le Burkina durable. Par rapport à ça il faut que nos populations puissent être des acteurs de leur propre développement. Je pense qu’il faut des solutions endogènes. Il va falloir travailler pour que les jeunes et les femmes puissent participer à la gestion du pays. C’est ça le Burkina durable .Il va falloir travailler réellement à ce qu’ on reforme notre système éducatif. Parce que si vous avez une masse critique d’acteurs, qui ne comprennent pas comment elles peuvent participer, ce sera difficile qu’on puisse s’en sortir. Donc il va falloir mettre au cœur de ce système les populations. D’abord qu’elles soient instruites qu’elles soient formées, qu’elles soient alphabétisées car nous avons un taux d’alphabétisation qui tourne autour de 26%.On ne peut rien entreprendre de bon avec un tel taux. Il va falloir aller au-delà de la moyenne de 50%. Il faut travailler à ce qu’on ait une masse critique d’acteur qui arrive à comprendre à se projeter sur l’avenir. Cela passe par l’éducation, ça passe par la formation et l’alphabétisation. Et bien évidemment, il faut que les gens soient en bonne santé pour pouvoir faire tout cela. C’est une question à effet boumerang. Si vous êtes instruits, vous pouvez prévenir votre santé , si vous êtes instruits vous pouvez ne pas tomber malade, vous pouvez travailler qu’il y est de la prévention et de la prise en charge. Donc le point nodal c’est surtout travailler réellement pour que les populations soient instruites, que les populations soient formées, que les populations soient sensibilisées. Notre projet de société met l’accent sur ce Burkina durable à travers 62 engagements par rapport à l’éducation.
QNA : Dans votre programme de société vous avez mis l’accent sur les TIC. En quoi les TIC constituent-il un outil de développement cher au Mouvement Patriotique pour le Salut (MPS) ?
Fousséni Ouédraogo : Notre vision par rapport au TIC, je pense que c’est l’occasion ou jamais que nous avons , que dieu nous a donné , que la modernité nous a donné de combler notre fracture numérique , de combler nos retards en terme d’instruction , d’éducation et de formation. Aujourd’hui, vous pouvez instruire, vous pouvez vous inscrire en France dans une université, vous pouvez vous inscrire au Canada aux Etats-Unis …. Donc si vous avez ce privilège vous allez vous rendre compte que vous n’avez pas besoin de visa , vous n’avez pas besoin des frais de logement , de transport et d’hébergement. En même temps vous avez le savoir à votre portée. C’est pour cela nous devons mettre l’accent sur le numérique pour combler vraiment le retard par rapport aux autres nations. Nous pensons que nous avons une jeunesse qui représente 72% de la population .Aujourd’hui à travers les réseaux sociaux, vous vous rendez compte que toute l’actualité se déroule en un temps record. On peut utiliser ce canal pour éduquer, transformer les mentalités et amener les gens au développement, à l’instruction et à la formation. C’est pour cela nous voulons mettre l’accent sur le secteur du numérique pour permettre vraiment de booster le développement. Bien sûre parlant de l’économie, vous n’avez pas besoin de voyager pour transférer ou vendre vos marchandises. Le numérique facilite aujourd’hui toutes ces démarches. On gagne énormément sur toute la ligne en utilisant le numérique en faisant la promotion du numérique. Nous entendons promouvoir davantage le numérique pour un accès facile et moins cher pour que nos populations puissent avoir une communication efficace.
QNA : En matière de santé, qu’est-ce que votre candidat propose pour améliorer l’offre sanitaire ?
Fousséni Ouédraogo : Avec le MPS, nous pensons qu’il faut mettre zéro évacuation au niveau de notre pays. Il va falloir donc former nos médecins ,il va falloir équiper les centres de santé , il va falloir motiver davantage le personnel soignant. Nous pouvons prendre l’exemple sur le Cuba qui exporte aujourd’hui des médecins qui a un système sanitaire très développé avec une technologie. Nous allons construire dans chaque province, un hôpital de référence, un hôpital de qualité qui puisse répondre aux attentes des populations.
QNA : Le chômage des jeunes est un handicape au développement. Quels sont les grands axes sur lesquels comptez-vous travailler, pour garantir un emploi décent à la jeunesse ?
Fousséni Ouédraogo : Par rapport au chômage des jeunes, je pense que notre candidat Yacouba Isaac Zida a dit clairement : « Il va falloir prendre à bras le corps vraiment cette problématique » . Vous allez vous rendre compte premièrement que 72% de la population est jeune et deuxièmement vous allez vous rendre compte que notre système éducatif produit des chômeurs. Il va falloir reformer le système éducatif. Nous avons une population de 80 à90% agricole ou éleveur. Vous allez vous rendre compte que le système éducatif ne dit rien par rapport à cette opportunité qu’on laisse de côté. Cette année pour les concours d’entrée à la fonction publique, il était prévu 6000 poste avec environ 1 600000 candidats. ll y a donc une inadéquation par rapport aux besoins réels et la capacité de l’état à produire de l’emploi. Donc il va falloir créer des pôles de croissances, des écoles agricoles pour permettre à la jeunesse d’aller faire soit de l’élevage au sahel par exemple ou faire de l’agriculture et de la riziculture dans les régions de l’ouest. Et cela est possible.
QNA : Comment le MPS compte résoudre les problèmes des coupures intempestives afin que les populations puissent mener librement leurs activités économiques ?
Fousséni Ouédraogo : A notre niveau, nous déplorons ce manque d’intelligence de nos dirigeants. Parce que vous ne pouvez pas avoir un soleil qui vous brule, qui vous noircit la peau et vous ne pouvez pas utiliser cette énergie gratuite pour pouvoir transformer nos vies ? Nous pensons que c’est très important que nous puissions profiter de cette source d’énergie que la nature nous offre gratuitement. Nous pensons que cela est possible. Avec le MPS nous allons former les étudiants pour mieux exploiter l’énergie solaire.
QNA : Quel message vous avez à l’endroit de la population.
Fousséni Ouédraogo : A l’endroit de la population comme nous sommes en période des campagnes, nous voulons une campagne apaisée, une campagne sans terrorisme. Surtout nous voulons demander à la jeunesse, aux femmes aux autres catégories sociales de voter utile et surtout de oser le changement. Parce que ce qui nous arrive c’est la désillusion et nous ne voulons pas qu’il y ait plus de 3000 décès du fait de terrorisme, nous ne voulons pas qu’il ait 3000 écoles fermées ,nous ne voulons pas qu’il ait 2 000000 de déplacés dans leur propres pays. Nous voulons qu’il y ait la paix, qu’il y ait la sérénité. Ce que nous voulons c’est un Burkina meilleur. Il faut que les Burkinabè croient fassent confiance à notre candidat à la présidentielle et nos candidats aux législatives.
QNA : Pensez-vous à une alliance si votre candidat est qualifié pour le second tour ?
Fousséni Ouédraogo : Nous pensons qu’on va gagner.
Propos recueillis par
K.Fiakofi