Centre Hospitalier Régional de Koudougou: La sous-section SYNSHA exige le départ du DG

Région du Centre-Ouest

Centre Hospitalier Régional de Koudougou

La sous-section SYNSHA exige le départ du DG

Les acteurs s’expliquent

La sous-section du Syndicat Nationale de la Santé Humaine et Animal du personnel du Centre Hospitalier Régional (CHR) de Koudougou est en sit-in depuis  ce lundi 27 juin, pour suite de non satisfaction de leurs points de revendication. Des revendications qui sont relatives entre autre à leurs conditions de travail, et à des frais de mission et d’évacuation non payés depuis novembre 2015. Une insatisfaction qui conduit les manifestants a exigé le départ sans condition du Directeur Général Tadjoa Yonli, pour sa mauvaise gestion du CHR.

Yeda Emanuel Bako responsable à l’organisation de la sous-section SYNSHA.
Yeda Emanuel Bako responsable à l’organisation de la sous-section SYNSHA.

 « Cette mobilisation est en rapport avec une lutte que nos militants ont initiés par rapport à la non satisfaction de nos points de revendication. » nous confie  Yeda Emanuel Bako responsable à l’organisation de la sous-section SYNSHA.  En effet, selon lui, ce mécontentement est relatif à leurs conditions de travail, à des frais de mission et d’évacuation non encore payés depuis novembre 2015. « Toutes ces difficultés nous ont amené à marquer un arrêt pour demander des explications à nos premiers responsables, car n’ayant pas été  convaincus des réponses. C’est pour dire tout simplement qu’il y a des malversations financières avérées suite à des messages écrits entre le DG et son DAF dont nous sommes ampliateurs. En parcourant le contenu de ces écrits nous nous rendons compte de toute évidence que notre structure est mal gérée et c’est ce qui par ricochet entrave nos activités et nous rend les conditions de travail assez difficiles. » Des raisons sur lesquels le personnel n’a pas hésité à vider les salles de soin ce mardi 28 juin 2016 de 07h à 10h et dont le retour à la normal sera conditionné par la satisfaction des points inscrit sur leur plateforme revendicative. Sur la question du départ exigé du DG par les manifestants, M. Bako nous laisse entendre : « Vous savez, dans la liasse populaire des militants c’est propos nous les avons reçus et c’est une préoccupation qui est partagée par tous, cependant, pour des procédures on va peut être se garder de trop se prononcer la dessus, mais toujours est il que nous allons nous atteler à nous rendre un peu crédible au vu de l’administration pour ne pas avoir des vices dans les procédures. » Sur la question des malversations financières évoquées par la sous-section SINSHA, le responsable à l’organisation de la sous-section, confirme la véracité dans ses propos : « c’est avéré puisque nous avons des pièces écrites sous nos mains. Il s’agit tout simplement de la gestion du carburant pour les frais de mission, il se trouve que le DG a participé à une rencontre je crois dans la province du Kadiogo à Ouagadougou et cette rencontre avait été entièrement prise en charge par l’organisateur et à son retour à la structure d’origine le CHR de Koudougou il s’est fait prendre en charge encore pour la même activité donc c’est à quelque part un doublon dans les payements et le DAF pour être en conformité avec sa hiérarchie disait que s’il transmettait des dossiers avec des pièces qui sont entachés d’irrégularité, il ne pourra plus avoir de crédits pour assurer les activités qui sont prévues sur la ligne en question. Je crois que c’est cela qui a été le goulot d’étranglement avec des échanges verbaux assez violents. Donc aujourd’hui je peux dire que le courant entre le DG et le DAF s’est détérioré de façon assez importante si bien que dans ce climat nous ne pensons pas qu’il puisse nous permettre nous en tant qu’agent d’atteindre nos objectifs qui sont celle de la population de la région de recouvrir la santé lorsqu’ils viendront vers nous. C’est un sit-in juste pour protester contre la mauvaise gestion de notre établissement. » Un mouvement qui certainement va générer des conséquences du côté des patients venus se soigner. Cependant, Yeda Emanuel Bako nous rassure en précisant que le sit-in va de 7h à 10h, mais il continue en  ajoutant qu’il faut comprendre qu’il y a lieu souvent de marquer des arrêts pour que les choses puissent mieux se passer demain. « Nous déplorons tous cette situation mais nous pensons que des solutions seront trouvées dans de brefs délais pour nous permettre de reprendre nos activités. »

« Le DG veut être DAF  à ma place »

Barthélémy  Lougni Directeur des Administrations Financière du CHR.
Barthélémy Lougni Directeur de l’Administration Financière du CHR.

Selon la sous-section SYNSHA, des malversations financières ont été avérées suite à des messages écrits entre le DG et son DAF dont ils ont été ampliateurs. Nous avions réussi à contacter le DAF pour avoir son opinion sur les faits et surtout voir l’atmosphère qui y règne

Selon le Directeur des Administrations Financière du CHR de Koudougou, Barthélémy  Lougni par rapport à la situation qui prévaut il nous confie : «…il y a un fond à tous cela,  le reste n’est que des motifs sinon le vrai mobile entre le DG et moi est qu’il veut être DAF  à ma place. Cependant, la règlementation veut que ce soit le DAF à qui on transmet  des besoins, qui contacte des personnes et demande  à la personne responsable des marchés si ces personnes lui agréent pour traiter avec eux. Mais le DG veut choisir des fournisseurs à ma place. Au début quand je venais, pour telle chose il me disait il faut contacter telle personne, il me prenait de vitesse et comme j’étais nouveau je n’ai pas réagi sur le champ. A mesure que le temps avançait, je me suis rendu compte que cette une pratique constante chez lui, je lui ai dis non ! c’est moi qui suis le responsable du choix quitte maintenant à vous en tant que ordonnateur d’accepter ou de refuser mais au moins laisser moi commencer. Il a tenté en vain, il a fait tous les subterfuges. Il est même allé voir la personne responsable des marchés pour que si je présente trois fournisseurs que je veux contacter pour une acquisition, que la PRM vienne lui le voir pour qu’il ajoute une quatrième personne. La dame a souvent refusée, mais si elle accepte, elle va dire dans sa réponse que sur instruction du DG elle doit toucher telle personne. Bref donc c’est une affaire de choix de prestataires qui a amené tout cela c’est le mobile. » Il continue en ajoutant que : « Maintenant le motif pour me discrédité, il s’est appuyé sur une question de frais de mission dont il savait pourquoi cela tardait. Car, il a pris de l’argent à Ouagadougou pour une activité et il est venu ici prendre également, je lui ai dis de rembourser cela avant qu’on justifie, cela était en privé entre lui et moi. Mais c’est un gars imprévisible et curieusement c’est lui qui se met à m’écrire officiellement avec  ampliation de plusieurs personnes. Moi également j’ai réagis avec tous les faits que j’avais toujours voulu garder entre lui et moi. »  Quand à l’atmosphère qui règne entre les deux, le DAF ne mâche pas ses mots pour préciser que : « l’atmosphère qui règne entre lui et moi, voilà une question à laquelle j’aurai pu répondre si j’avais à faire à un être normal avec tout le respect que je lui dois mais il est un être exceptionnel. Entre 12h et 12h30 il peut avoir trois visages, personne ne peut lire ses pensées il est trop versatile. Actuellement comme il y a cette situation chacun de nous est dans son bureau, mais l’exécution de nos marchés se poursuit normalement pour ce qui a été lancé. » Avant de faire des souhaits de manière générale : «  Mon souhait va au delà de ce qui oppose le DG à moi. Mon souhait est que partout où quelqu’un a des responsabilités est qu’il sache que les autres aussi on des compétences qu’il faut faire valoir, il ne faut pas qu’un responsable pense qu’il est le dieu tout puissant qui connait tout qui veut tout faire à la place des autres, qui veut même venir montrer aux autres leur travail alors qu’il est totalement bleu doc c’est un appel de façon général. » Quand à l’exigence des manifestants qui est de voir le départ de DG, Barthélémy  Lougni, approuve entièrement en déclarant : « je suis totalement d’accord avec eux pour son départ. Je suis son quatrième DAF j’ai pris fonction l’année passée, d’après que le premier DAF qu’il est venu trouver ici, six mois après ils ne se parlaient plus ils échangeaient par écrits celui qui a suivi a fait dix mois, le dernier, celui que j’ai remplacé immédiatement a eu plus de chance car ayant été nommé à l’Hôpital Sanou Souro de Bobo et quand il partait il m’a dit des choses que je ne peux pas vous dire mais qui sont avérées. Si quelqu’un ne veut pas changer la sagesse veut que lui on le change c’est tout. »

Piège ou manipulation? le DG s’interroge

Dr Tadjoa Yonli Directeur Général du CHR de Koudougou.

Ayant été accusé et dénoncé par son DAF et la sous-section SYNSHA d’avoir été à la base d’une mauvaise gestion du CHR et demandant simplement son départ, le Dr Tadjoa Yonli  Directeur Général du CHR semble n’être pas inquiété et demeure serein car selon lui n’ayant rien à se reprocher.

Cependant, le DG n’a pas hésité à apporter un éclaircissement sur l’accusation d’ingérence au poste du DAF  « quand il vient me présenter une facture d’encre que l’on a payé à 85 000, je demande à voir l’encre et on ne me montre pas, il faut que je l’accepte ? Et surtout que c’est moi qui signe, et son nom n’apparait nulle part ! Je suis l’ordonnateur, et je dois signer comme un robot sans chercher à comprendre. Je le refuse. Maintenant s’il a des faits avéré ou je semble jouer son rôle qu’il le dise. » Nous dit-il avec fureur, avant de nous  relater les faits de ce mouvement. En effet selon lui : « De manière officielle hier lundi 27 juin j’ai reçu une lettre où la sous-section SYNSHA du CHR de Koudougou m’informait de tenir un sit-in pour exiger le payement immédiat et sans condition de leur frais de mission qui effectivement date de sept mois. Officieusement depuis le jeudi 23 juin j’étais informé, et depuis cette date nous avons entrepris les démarches nécessaires pour débloquer les fonds pour cette situation. C’est finalement hier lundi matin qu’on a pu avoir une somme de huit millions deux cent soixante-dix mille (8 270 000) FCFA pour payer tous les arriérés de frais de mission des agents. Je dois vous dire que cette situation n’est pas normale parce qu’après les salaires ce sont les frais de mission qui viennent en deuxième position et on doit disposer des frais de mission avant d’aller en mission. Mais depuis que je suis venu ici j’ai vu cette situation où on payait les frais de mission en postérieur donc c’est anormal et il y a une note du ministère des finances qui nous demandait de faire diligence de payer les salaires et payer les frais de mission. Donc cela est un impératif qui ne doit souffrir d’aucun cas mais malheureusement je n’ai pas accusé quelqu’un en tout cas…. Mais cela tardait jusqu’à ce que j’envoie une lettre de diligence à mon DAF pour l’exécution.  A la suite de ça je pense que le DAF a dû me répondre sur une série de neuf pages que je n’ai pas lu, car ce n’était pas une lettre d’explication que je l’ai envoyé mais plutôt une lettre de diligence et comme au cours de nos réunions tous cela ne se débloquait pas j’était obligé de lui envoyé une lettre d’explication et c’est maintenant dans sa lettre d’explication qu’il évoquait des irrégularités dans le payement de frais de mission anormalement perçu. Donc à la suite de cela je l’ai dit que si ça ne tient que ça ce n’est pas un problème, puisque les textes prévoient comment il faut le faire et maintenant le processus est engagé or dans la procédure des établissements public de l’Etat a tous les niveaux il y’a contrôle. Il y’a contrôle chez DAF avant que ça n’arrive chez DG et dès que DG contrôle il envois ça au directeur du contrôle des marchés des engagements financiers qui regarde la sincérité des pièces justificatives, le montant inscrit sur la ligne de crédit et s’il voit que tout est en ordre il achemine vers l’agent comptable pour paiement. Sur leur objet de sit-in d’hier c était pour se faire payer, donc ça est en cours et je pense que certains ont déjà eu pour eux et si ça ne suffisait pas comme l’année 2016 nous avons eu pour le moment une enveloppe de quinze millions (15 000 000) FCFA puisque il faut se justifier, d’autant plus je leur ai dit pour le moment que nous avons eu la subvention du deuxième trimestre à hauteur de deux cent trente millions (230 000 000) FCFA donc nous ne sommes pas en période de vache maigre. » Sur l’accusation porté à sa personne d’avoir effectué des malversations financières, le Dr Tadjoa Yonli nie en bloc et affirme avoir été manipulé ou piégé par son DAF car dit-il : «  Je pense que ce n’est pas une malversation mais je reconnais qu’il y a eu un piège que le DAF a dû me tendre. Pourquoi ? Primo,  l’ordre de mission incriminé date du 20 juillet 2015 alors que j’ai donné des instructions à ma secrétaire que si moi j’envois un ordre de mission il doit être préalablement enregistré, regardez (en nous montrant 02 ordres de missions différents l’un enregistré et l’autre non) et si c’était le cas c’est cet aspect d’ordre de mission enregistré qui doit aller chez le régisseur pour payement. Il se trouve que c’est celui sans l’enregistrement que DAF a présenté. L’irrégularité ici, est qu’ayant été payé à Ouagadougou lors d’un séminaire je ne peux plus disposer de l’ordre de mission original. Secundo, il n’y a pas eu rapport de mission joint donc on ne peut pas me proposer un état d’émargement où il n’y a pas de rapport de mission, la condition c’est ça. Maintenant vous convenez avec moi comme on fait des régularisations on vous propose un état d’émargement qui va de mars jusqu’en novembre, je suppose qu’en amont on a tous vérifié naturellement donc j’ai signé. » Sur la volonté des agents de voir son départ, le DG trouve que ce cela ne relève ni de lui ni d’aucun agent car selon lui, n’étant pas venu de lui-même au CHR, « il y’a un processus qui a  été fait, c’est un recrutement de DG, il revient à ma hiérarchie d’en décider » Par ailleurs pour une solution « dans toute situation, il faut pencher vers l’apaisement des uns des autres. Si effectivement, quelque chose m’est reprocher et que l’on demande même un audit sur ma gestion de 2012 à ce jour, ce n’est pas un problème, mais ce n’est pas le CHR qui s’audite, c’est les corps de contrôle. Eux ils n’ont qu’un rôle de dénonciation. Et je dois vous dire que lors du renouvellement de mon contrat, il y’avait plus d’accusations que cela, et l’inspection technique de service de santé et celui des finances étaient tous  venues, ils nous ont fait des recommandations qui se trouve que moi-même je faisais ses instructions a mes collaborateurs pour la bonne gestion. »

Prince Omar pour SCI

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