Excision : Une rencontre de plaidoyer à Gaoua

Présidium : Haut-commissaire Ram Joseph Kafando au milieu, à sa droite la SP/CNLPE Badolo/Kando Rachelle et à sa droite le DPFSNF Tou Drissa

Le Secrétariat Permanent du Conseil National de Lutte contre la Pratique de l’Excision (SP/CNLPE) en collaboration avec la Direction régionale de la femme, de la solidarité nationale et de la famille du Sud-Ouest a organisé une rencontre de plaidoyer contre les Mutilations Génitales Féminines(MGF) en général et en particulier contre la pratique de l’excision avec les élus locaux, les préfets de la province du Poni. La rencontre s’est tenue à Gaoua le 22 mars 2017sous la présidence du Haut-commissaire Ram Joseph Kafando.

 Depuis de nombreuses années le gouvernement du Burkina Faso et les acteurs de  la société civile consentent des efforts  avec l’appui des partenaires techniques et financiers pour lutter contre les Mutilations génitales féminines(MGF) notamment contre la pratique de l’excision. Ce qui a   permis d’instaurer un environnement favorable à l’élimination des Mutilations génitales féminines  dans notre pays.  Des études indiquent que 90% des femmes de 15 à 49 ans déclarent que la pratique ne doit pas continuer. Le taux de prévalence qui était de 13,3 % en 2010 pour la tranche d’âge de 0 à 14 ans est passé à 11,2% en 2015 pour la même tranche. Toutefois, parallèlement aux acquis subsistent toujours des obstacles qui entravent l’atteinte de la tolérance zéro. Il s’agit des formes de résistance qui se manifestent par la clandestinité, le rabaissement de l’âge à la pratique ainsi que la pratique transfrontalière. Dans la région du Sud-Ouest 79% de femmes de 15 à 49 ans ont été excisées, selon une étude réalisée en 2010 par l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé).

Assistance

Les communications ont porté sur l’état des lieux de la pratique de l’excision, un rappel sur les MGF, une présentation du plan stratégique National de promotion de l’élimination des MGF adopté en Conseil des Ministres le 05 janvier 2017. À l’issue de ces présentations des débats ont permis aux élus locaux de se prononcer sur la problématique de l’excision et  de s’engager à prendre en compte les actions de promotion de l’élimination de la pratique de l’excision dans les plans locaux de développement.  Plusieurs défis  sont lancés. Il s’agit entre autres de la poursuite de l’intégration des modules sur les MGF dans les programmes d’enseignement primaire, secondaire, professionnel et dans les écoles non formelles. Il est aussi prévu l’intensification des actions de lutte dans les zones transfrontalières; l’implication de l’ensemble des élus nationaux et locaux dans la  lutte contre les MGF, l’intensification de l’application des textes en vigueur sur les MGF et bien d’autres. En terme de perspectives, il est prévu l’élaboration et la mise en œuvre de la stratégie de communication du SP/CNLPE; du renforcement de la stratégie de prise en charge intégrale des victimes de séquelles d’excision à travers l’appui  psychosocial et le traitement chirurgical ; l’élargissement des patrouilles éducatives et dissuasives à l’ensemble des brigades de gendarmerie et de police et enfin l’implication de la jeunesse. Le Haut-commissaire Ram Joseph Kafando a demandé aux participants de mettre en pratique cette lutte contre les MGF. Somé Moutombome un élu local de la commune de Gbomblora, pense que le phénomène n’existe plus dans sa commune. Mais il compte poursuivre la sensibilisation et la surveillance car des pratiques clandestines peuvent exister.

Kissogo Abdoul Karim Ouattara

Correspondant 

 

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