Focus :Portrait de Sam Mangwana, ce vétéran de la Rumba africaine

A 76 ans, voix et mémoire vive, le chanteur Sam Mangwana est un vétéran de l’âge d’or de la rumba congolaise. Cette musique dansante, imprégnée de cubanité, a surgi sur les deux rives du fleuve Congo, à Brazzaville, et à Léopoldville (aujourd’hui Kinshasa) où lui-même est né de parents angolais et où il a grandi.

Sam Mangwana est né à Kinshasa en 1945, de parents immigrants angolais. Dès son plus jeune âge, Sam est affecté par l’exil de sa famille, mais tire le meilleur parti de son malheur, en développant une soif de voyages et un intérêt pour les autres cultures.

Il fait ses débuts dans la chanson professionnelle, vers les années 1960 dans le Festival des Maquisards avant d’intégrer le groupe Vox Africa de Jeannot Bombenga. Sam Mangwana va chanter avec les grands de la chanson congolaise tels que Tabu Ley, feu Franco Luambo. Doté d’une voix exceptionnelle, il va accroître sa notoriété au-delà des frontières nationales. Il a composé des tubes qui demeurent dans les annales de la rumba congolaise telles que Georgette Ekins, Fatoumata, etc.

« Lulamba », le dernier album de Sam

Sam Mangwana fait son retour sur la scène musicale avec son dernier album Lulamba, sorti en 2016, sous le label de Grounded Music. Les chansons de Sam Mangwana issues de ce nouvel opus contiennent des messages de paix et de tolérance. Il prône le rapprochement des cultures et le respect des différences.

Il chante dans huit différentes langues (lingala, kikongo, bambara, swahili, français, anglais et espagnol). Son genre musical, totalement original, fusion, de « son montuno » et de « cha cha cha » cubains, de polyrythmies d’Afrique centrale sur lesquels se posent les chants en lingala et des guitares en boucle. Fidèle à lui-même et pour être à la hauteur des attentes de ses mélomanes, l’artiste s’est entouré de quelques membres du groupe Kekele parmi lesquels son jeune frère Nyboma. Sam Mangwana a même fait une reprise de Parafifi de Joseph Kabasele, dans son nouvel album. Une grande chanson composée par le Grand Kallé qui a fait danser toute l’Afrique noire. Une façon pour l’artiste de se remémorer les années du grand African Jazz.

A 76 ans, les traits se sont creusés, les cheveux ont blanchi, un voile léger s’est posé sur la voix. Mais le regard est toujours aussi pétillant sous la casquette, sa critique de la nouvelle génération aiguisée et ses mélodies, n’ont pas pris une ride.

Sources: Le Monde;

 le journaldebrazza.com;

France 24

Leylatou TIENDREBEOGO

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