Les Africains dans la Francophonie

L’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) est une institution dont les membres partagent (ou ont en commun) la langue française et certaines valeurs, notamment, la diversité culturelle, la paix, la gouvernance démocratique. L’institution regroupe 84 Etats ou gouvernements dont 54 membres de plein droit, 04 membres associés et 26 observateurs, soit plus de 900 millions d’habitants répartis sur les cinq (05) continents représentant 14% de la population mondiale. Sur le continent Africain, l’on dénombre environ 120 millions de francophones africains. Preuve de la place et du rôle important que joue l’Afrique dans la francophonie. 

L’Organisation Internationale de la Francophonie a été créée le 20 mars 1970 à la Conférence de Niamey sous l’impulsion des pères fondateurs que sont Léopold Sédar Senghor (Sénégal), Norodom Sihanouk (Cambodge) et Hamani Diori (Niger). L’Organisation Internationale de la Francophonie poursuit de nombreux objectifs. En effet, elle vise à : « contribuer à la prévention des conflits au sein de l’espace francophone, favoriser la consolidation de l’état de droit et de la démocratie, agir pour la promotion et l’effectivité des droits de l’Homme. Promoteur de la langue française, l’OIF regroupe des pays pour la plupart africains. Au nombre de trente-deux (32), les pays africains sont entre autres, le Burkina Faso, le Cameroun, le Maroc, l’Algérie, le Cap-Vert, le Rwanda et l’Egypte, reflet du rôle important que jouent les africains dans la francophonie. D’où cette déclaration d’Abdoul Diouf, selon laquelle « Sans les africains, l’on pourrait ne pas parler de l’OIF ». Toute chose qui a conduit à une autre appellation de l’OIF « l’Afrique Francophone ». L’Afrique francophone désigne tous les États d’Afrique ayant la langue française en partage. Le français d’Afrique est le nom générique des variétés de français parlées par environ 116 millions d’Africains dans 31 pays d’Afrique francophone en 2014. Cela comprend ceux qui parlent le français comme première ou deuxième langue dans ces 31 pays d’Afrique francophone, mais il ne comprend pas les francophones vivants hors d’Afrique francophone. L’Afrique est ainsi le continent avec le plus de locuteurs français dans le monde. Le français est arrivé en Afrique grâce à la colonisation du continent par la France et la Belgique. Les francophones d’Afrique forment la partie la plus importante de la Francophonie. Dans chacun de ses pays francophones d’Afrique le français est parlé avec des spécificités locales pour ce qui est de la prononciation et du vocabulaire. On estimait en 2010 qu’il y avait 120 millions d’Africains francophones, chiffre en forte progression (seulement 79 millions d’Africains francophones estimés en 1997 et 115 millions en 2006). En 2018, les estimations faisaient état de 300 millions de locuteurs dans le monde dont près de 60% d’entre eux résident en Afrique. Selon une étude de l’Organisation Internationale de la Francophonie, l’Afrique regroupera en 2050 environ 85 % des francophones du monde, sur 715 millions de locuteurs, à condition que la scolarisation continue de progresser sur le continent, et que le français y demeure une langue enseignée. Pour paraphraser Abdou Diouf qui fut Secrétaire Général de la Francophonie de 2003 à 2014, « l’Afrique incarne pour la francophonie, tout à la fois son passé, son présent et son avenir ». La Francophonie est née en Afrique, et l’Afrique constitue, depuis lors, pour une grande part, la raison d’être et d’agir de la Francophonie. En d’autres termes, une Francophonie sans l’Afrique, serait une Francophonie sans avenir. Ce qui en dit déjà long sur l’apport de l’Afrique à la Francophonie. Se présentant comme un acteur incontournable dans l’espace francophone, l’Afrique riche en matières premières, en sources d’énergies renouvelables, en ressources agricoles dont dépend la sécurité énergétique des grands consommateurs mondiaux, est aussi un continent très courtisé. A cet effet, l’OIF convaincu de la volonté et de l’ambition de l’Afrique à prendre elle-même son destin et de jouer un rôle à sa mesure sur l’échiquier a décidé de l’accompagner. Pour ce faire, l’institution internationale a créé en 2001, le NEPAD (Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique) qui a permis par la construction d’infrastructures, de conforter la dynamique de la croissance, qui à l’époque dépassait 5%, avant que n’éclate la crise financière mondiale. La jeunesse africaine étant porteur de l’émergence de l’Afrique, et en même temps la richesse de l’espace francophone, l’OIF s’est fixée pour objectif de relever la qualité de l’enseignement en Afrique qui fragilise les perspectives de progression et les efforts à faire en matière d’infrastructures. A ce niveau, l’OIF travaille à ce que les africains deviennent leur propre employeur. Et cette tâche n’incombe pas uniquement à l’institution mais à l’ensemble des Etats car représentant « une valeur culturelle ». Mais encore, elle travaille aussi à dispenser une formation qualifiante, appropriée pour permettre à chacun de participer au développement de son pays.  En témoigne les mesures mises en place pour l’enseignement du français, via son projet IFADEM de formation à distance des maîtres du primaire, tout en appuyant l’apprentissage des langues partenaires. L’enrichissement de son offre en matière d’enseignement supérieur et de recherche en français, à travers l’Agence universitaire et l’Université Senghor d’Alexandrie. Au-delà de l’aspect linguistique et de la formation des futurs leaders africains, la Francophonie soutient, au nom de la diversité culturelle, la circulation des artistes du Sud et de leurs œuvres, le développement des industries culturelles. Aussi se bat – elle au nom de la démocratisation des relations internationales, pour que le travail du français (membre de l’espace francophone) soit respecté dans les organisations internationales. L’ensemble de ces valeurs doivent être ancrées dans la mentalité de tous et relayés par tous, tant au niveau des Etats et gouvernements et de leurs représentants, qu’au niveau des acteurs culturels, économiques, ou encore des citoyens. La langue française et sa culture représentent, pour la France, un outil formidable d’influence sur le monde mais elle a besoin de réinvestir dans sa diplomatie si elle ne veut pas perdre en influence.

 

Sé Alida MILLOGO/Stagiaire

 

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