THEME : L’impact du modèle structurel des entreprises féminines sur leur viabilité économique en milieu urbain : cas de l’Agri-Business à Bamako.

Ibrahima TRAORE

Master en Suivi-Evaluation de Projets et de Programmes

Résumé du mémoire de fin d’études : « L’impact du modèle structurel des entreprises féminines sur leur viabilité économique en milieu urbain : cas de l’Agri-Business à Bamako. »

Au Mali la notion d’entreprenariat féminin est très récente et a commencé à émerger vers les années 2000 avec la 2ème république. Toutes les actions, projets et programmes qui avaient été entrepris par les gouvernements antérieurs et leurs différents partenaires pour l’émergence économique des femmes au Mali se limitaient à des actions qui ne permettaient pas d’assurer une autonomie financière de la femme et   limitaient son pouvoir économique à des activités génératrices de revenus. Depuis la prise en compte de la femme comme actrice à part entière du développement d’un pays, les différents diagnostics de la situation de la femme au Mali, les grands défis majeurs des gouvernements à lutter contre la pauvreté, à assurer des Etats économiquement forts et autonomes, l’entreprenariat féminin est alors apparu comme l’élément fondamental du principe d’autonomisation économique de la femme pour un développement économique durable. 

Les premières formes d’entreprises féminines formelles se limitaient aux femmes qui exerçaient dans les professions libérales (Pharmaciennes, avocates, notaires). Celles qui ont émergé à côté de ces femmes entrepreneures sont celles qui avaient entrepris dans les secteurs qui n’exigeaient pas une éducation académique spécifique, ni d’investissements importants et de formation professionnelles : le secteur du commerce et de l’agroalimentaire et restaient dans le cadre informel. 

Dans cet entreprenariat féminin, l’agri-business (l’agroalimentaire principalement) se dégage comme étant la filière la plus porteuse pour les femmes surtout en milieu urbain. Ce qui se justifie par l’abondance des ressources agro-sylvo-pastorales au Mali, d’une population en pleine croissance, d’une main d’œuvre jeune et abondante et moins chère et ensuite de beaucoup d’actions gouvernementales et de partenaires techniques et financiers pour le développement de ces secteurs.

Nonobstant, il existe de nombreuses contraintes à l’entreprenariat féminin car la plus grande partie des entreprises féminines sont classées comme des micros entreprises (76%), disposent de moins de 5 employés et d’un chiffre d’affaires de moins de 50 millions de FCFA et 24% représentent des petites et moyennes entreprises. 

Sur l’ensemble des entreprises enregistrées au niveau de l’API et l’APCMM seulement 14% représentent des entreprises féminines (soit 7.745 entreprises sur tout le territoire) et ces entreprises formelles représentent 4.7% des entreprises féminines au Mali. Plus de 78.5% du reste des entreprises féminines restent dans le secteur informel (soit une estimation de près de 140.000 entreprises). Ces entreprises féminines contribuent à hauteur de 1.8% au PIB (0.1% pour les formelles et 1.7% pour les informelles). Par secteur, les entreprises féminines formelles dans le primaire, le secondaire et le tertiaire représentent respectivement  0.007%, 0.027% et 0.066% du PIB.

Sur l’ensemble des entreprises féminines formelles, le secteur primaire représente 8%, le secondaire 33% et le tertiaire 55%. 92% de ces entreprises sont en milieu urbain, péri urbain (Bamako, capitales régionales et leur périphérique) et 8% en milieu rural. Les secteurs d’activités les plus importants de ces entreprises formelles sont : la restauration 33%, le Commerce d’Habits et de parures 16% , la teinture 9%, la transformation agroalimentaire 8%, la coiffure 8% , le commerce de produits divers ( commerce non spécialisé) 8% et la couture et le tissage traditionnel 6%. 

Ces travaux de recherches mettront le focus sur le secteur de l’agroalimentaire qui est considéré comme étant celui de création de l’emploi, de valeur ajoutée et de richesses pour le pays.

A souligner aussi que ces entreprises féminines rencontrent beaucoup de difficultés parmi les quelles viennent en tête : des fonds et équipements insuffisants, et des charges familiales trop lourdes. En plus de ces difficultés elles sont confrontées à certaines barrières endogènes et exogènes qui  ralentissent leur émergence dans un contexte socio-économique évolutif. Parmi ces barrières nous pouvons citer : les barrières d’ordre juridique, économique, technique et socio culturel, d’accès à l’information, l’esprit entrepreneurial, l’accès au crédit, l’éducation et la formation et le jugement négatif de leur famille et de la société.

Ce document décrit cette évolution de la femme en général au Mali, les politiques en matières d’entreprenariat féminin, les enjeux, les défis et les perspectives en mettant un accent particulier sur le secteur de l’agri-business dans le district de Bamako. Il se structure en trois  grandes parties et six sections. 

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