Université de Koudougou :L’heure est au bilan pour le SYNADEC

Région du Centre-Ouest

Université de Koudougou :

L’heure est au bilan pour le  SYNADEC

M. Boubié Guel, SG du SYNADEC.

Le Syndicat National Autonome des Enseignants-Chercheurs du Burkina (SYNADEC-BF) a tenu le mercredi 28 décembre 2016 dans la salle du Centre Abbé Pierre de Koudougou son conseil syndical. Ce conseil qui se tient entre deux congrès a pour but d’apprécier à mi-parcours, le chemin effectué et les aménagements nécessaires sur le plan national du syndicat. Il s’agit essentiellement, de la feuille de route assignée au congrès, de proposer des ajustements et des réaménagements de sorte à rendre l’activité du bureau national et des secteurs plus efficiente. A cet effet, le journal a réussi à toucher le secrétaire général national du syndicat Boubié Guel afin de recueillir ses impressions à l’issue de la rencontre.

Sciences- Campus Info : Qu’est-ce qui justifie la tenue de ce conseil syndical aujourd’hui ?

Boubié Guel (SG du SYNADEC) : c’est le conseil syndical du SYNADEC, c’est une instance statutaire du SYNADEC qui se tient donc en deux congrès. En tant qu’instance en deux congrès, ce conseil syndical veille au respect des mandats du congrès, prend toutes dispositions pour la bonne marche du syndicat dans le respect stricte des statuts. Alors ce que je peux dire c’est que lors du dernier congrès le bureau entrant que je préside aujourd’hui a reçu une feuille de route et les éléments essentiels de cette feuille de route sont le fonctionnement  des structures c’est-à-dire le bureau national, le bureau des secteurs et sections ; la formation syndicale des militants, la formation à la gouvernance universitaire en éthique et en déontologie ; la revalorisation des traitements salariales et indemnitaires des préoccupations académiques ; la révision des textes en vigueur et l’effectivité de la mutuelle de santé. Donc c’est l’occasion pour le conseil syndical de vérifier à mi-mandat si le programme d’activité du bureau national a été respecté.

Sciences- Campus Info : Peut-on dire qu’à l’heure actuelle vous êtes satisfait de ce bilan?

Boubié Guel (SG du SYNADEC) : A mi-parcours nous sommes quand même satisfaits. Vous êtes bien au courant que l’une des batailles que nous avons menées a été la revalorisation des traitements salariaux. Et donc sur ce plan nous pouvons-nous estimer en partie satisfait. Bien sûr il y a des perspectives. Le fonctionnement des structures à l’heure actuelle, nous avons revu un certain nombre de disfonctionnements et les secteurs et sections sont en train d’être mis en place et fonctionnent à merveille. Maintenant il y a des éléments que nous n’avons pas pu mettre en route ; autrement la formation syndicale des militants et la formation à la gouvernance universitaire. C’est un processus qui est en cours.

Sciences- Campus Info : Quelles sont les perspectives pour l’année à venir?

Boubié Guel (SG du SYNADEC) : Les perspectives c’est au niveau de notre plate-forme, c’est vrai qu’il y a eu un revêtement du traitement salarial mais sur le plan indemnité nous n’avons pas été satisfait entièrement et aussi sur la question de la mutuelle de santé nous avons souhaité une subvention de cette mutuelle de santé mais nous n’avons pas eu gain de cause. Donc il y a aussi des éléments de la prime de recherche, tout cela constituent des perspectives que nous souhaitons revoir avec un nouvel argumentaire.

Sciences- Campus Info : Par rapport à la rumeur du blanchiment technique ?

Boubié Guel (SG du SYNADEC) : Nous, on n’a pas connaissance de ça. Le blanchiment c’est une connerie, ça ne marchera pas et nous n’allons pas nous associer à ce désordre. Le blanchiment technique a fait la preuve de son non fonctionnement. Qu’est-ce qu’on veut par blanchiment ? Le problème est simple, asseyons-nous et regardons ce qui ne marche pas. Faisons l’état des lieux et assainissons nos universités publiques. Que  veut dire assainissement ? Mettre en place de vraies gouvernances universitaires, appliquer les textes, faire ressortir la carte universitaire des besoins réels en infrastructures, en enseignants chercheurs. Je pense qu’à partir de là on peut faire une planification et tant que ça ne sera pas le cas je pense qu’on va naviguer en vain.

Sciences- Campus Info : Comment décrivez-vous les actions menées contre le retard alors?

Boubié Guel (SG du SYNADEC) : Ces actions ne sont pas allés jusqu’au bout de leur exécution. Il y a eu plusieurs ateliers sur la question mais cela reste dans les tiroirs.  On n’applique pas les textes.  Comment veut-on que ça marche. Je pense qu’il y a de bonnes résolutions qui ont été prises à ce sujet mais ça dort dans les tiroirs ou alors ce n’est pas appliqué comme il se doit. Quand on parle d’application des textes c’est l’un des problèmes les plus cruciaux dans nos universités actuellement. Quand on dit à chaque fois que les enseignants ne font pas leur travail mais qu’est-ce que ça signifie ? Vous-même convenez avec moi que si un enseignant ne fait pas son cours c’est qu’il est un directeur, un directeur adjoint, et s’il ne fait pas son cours et qu’on ne dit rien. Il y a un problème soit l’enseignant chercheur n’est pas au-dessus du fonctionnaire moyen ou bien du fonctionnaire en général. S’il ne fait pas son cours il doit être sanctionné et s’il n’est pas sanctionné c’est qu’il y a un problème. Soit il est allé faire son cours il n’a pas eu de salle ou alors il n’a pas été informé du cours ou alors il y a plusieurs scénario il faut qu’on s’asseye pour voir ce qui n’a pas marcher. Est-ce qu’on peut comprendre que quelqu’un ne fait pas son cours et il est payé et l’administration ne dit rien ? Il faut qu’on arrête ça, c’est pourquoi nous disons d’appliquer les textes. Tant qu’on n’appliquera pas les textes ça ne marchera pas.

Sciences- Campu. Info : De quels textes s’agit-il précisément?

Boubié Guel (SG du SYNADEC) : L’un des aspects de l’application des textes c’est les sanctions si l’intéressé est coupable. Fautif il y a des dispositions en la matière qui peuvent le sanctionner et l’amener à faire correctement son travail. Mais si on met du sentiment là dedans et on évoque des raisons qui n’ont rien n’avoir avec la situation je pense que ça ne marchera pas.

Sciences- Campus Info : Quels sont les actions concrètes menées par votre syndicat pour réduire ce retard?

Boubié Guel (SG du SYNADEC) : Nous voulons nous atteler vraiment à travers notre document d’orientation à cibler les problèmes et à trouver les voies de résolution dans les mois à venir. Ce travail sera fait. Ce qui est sûr il est dans le ressort du syndicat de s’engager dans la qualité de l’éducation parce que les parents nous regardent, ce sont  nos enfants, nos petits frères qui sont dans les universités et c’est notre devoir. Le syndicat n’est pas là uniquement pour contester pour revendiquer, c’est vrai que le devoir du syndicat c’est de lutter pour les intérêts matériaux et moraux de ses militants mais avant tout la qualité de l’éducation nous incombe, nous allons nous atteler  à cela dans les mois à venir.

Sciences- Campus Info : Un mot sur le PNDES et son application ?

Boubié Guel (SG du SYNADEC) : Je pense que le problème du PNDES c’est sa mise en œuvre. Il y a eu toujours les fonds mais c’est à la pratique que ça pose problème et je pense que le challenge même sera la mise en œuvre. Je ne vais pas contester le programme il n’a pas encore été exécuté, ce n’est pas moi qui suis à l’origine du programme mais ce que je veux dire le tout n’est pas d’avoir des fonds le tout c’est à l’exécution du programme c’est ça aussi la bonne gouvernance. Qu’est-ce que nous avons à l’université si les gens ne font pas leur travail ? C’est parce qu’il y a une lacune dans la gouvernance universitaire. On accuse les enseignants on accuse le système mais en réalité si les textes ne sont pas appliquer c’est qu’il y a des lacunes à la gouvernance universitaire. L’université est comme une entreprise sociale et elle est astreinte dans les performances mais quels sont les indicateurs de performances c’est la qualité d’éducation,  la délivrance des diplômes. Il faut veiller à tout cela et si on ne veille pas à tout cela il y a des lacunes dans la gouvernance universitaire, on a beau éjecté de l’argent ça ne marchera pas.

Sciences- Campus Info : Votre cri de cœur ?

Boubié Guel (SG du SYNADEC) : C’est un cri d’appel vraiment que l’enseignement supérieur soit inscrit comme priorité nationale. Il faut qu’une fois au moins on essaye de faire un plan du développement des infrastructures dans les institutions d’enseignement supérieur et publiques. Je pense qu’à partir de là on pourra voir le bout du tunnel. Mais comme ça on ne sait pas quelles sont les forces quelles sont les faiblesses.

Sciences- Campus Info : Vos vœux de l’année  2017 ?

Boubié Guel (SG du SYNADEC) : Je veux d’abord présenter mes vœux de santé, succès et prospérité à l’ensemble du peuple burkinabè, à nos autorités, aux institutions universitaires, aux camarades enseignants, aux étudiants, aux personnels ATOS et à toute la composante universitaire. J’espère vraiment que 2017 va nous permettre de relever beaucoup de défis, de surmonter donc les difficultés qui s’opposent à nous dans nos universités publiques.

Propos recueillis par Prince Omar et

Transcrits par Sessouma Lassina

 

(Visited 1 times, 1 visits today)