Violence en milieu scolaire : Des élèves du Centre-Nord apprécient

L’incivisme en milieu scolaire prend de l’ampleur au Burkina Faso à travers des actes de violences successifs d’élèves sur leurs enseignants. De Nagaré à Ouahigouya en passant par Goughin et Ouagadougou, le sujet alimente les causeries. Nous avons écouté des élèves à travers la région qui apprécient ce phénomène récurrent.

SAWADOGO Némata, 2nd A4, lycée Départemental de Barsalogho

C’est une mauvaise chose que de s’adonné à l’incivisme et à la violence en milieu scolaire. Ce n’est pas dans l’intérêt de l’élève. Il est un apprenant et sa réussite contribuera au développement de notre pays. Les élèves doivent respecter leurs enseignants quelle que soit la situation qui se présente à eux. Je pense qu’il faut sensibiliser les fautifs à ne pas recourir à de tels actes mais plutôt au dialogue face à n’importe quelle situation. Ni les dégâts matériels, ni la violence sur les enseignants ne peuvent résoudre le problème d’un élève.

 Bamogo Daniel, TA4, lycée départemental de Barsalogho

C’est avec regret que nous suivons les agissements de nos camarades de plusieurs localités de notre pays. Je condamne cette manière de faire à l’endroit des enseignants ainsi que les destructions de leurs biens. La violence ne saurait être un moyen pour instaurer la justice. Et je pense qu’il faut sensibiliser les élèves au dialogue. Il faut que nous élèves nous arrivions à résoudre nos problèmes de façon pacifique et non par la violence. En détruisant les biens publics et même ceux d’autrui, non seulement nous nous endettons, mais aussi, nous créons des problèmes pour nos petits frères et nos futures enfants. L’Etat doit prendre des sanctions à l’encontre des auteurs de ces actes inciviques et criminels afin que tout le monde puisse prendre conscience.

 Sawadogo Jacques, étudiant

Je pense que la violence n’est pas une bonne chose en milieu scolaire. En matière d’éducation, si les élèves ne respectent pas leurs professeurs, les cours ne seront pas bien dispensés.La violence en milieu scolaire n’est pas seulement l’apanage des élèves. Certains professeurs n’arrivent pas à créer un bon climat avec les élèves à travers de mauvais exemples tels les retards, les absences voire les agressions. Personne ne souhaite la violence, quel que soit le milieu ; mais ça peut arriver avec des raisons suffisantes. Pour éviter pareilles situations, l’état doit veiller aux conditions de travail des élèves dans tous les établissements ainsi qu’à une bonne éducation civique et morale. Il faut également sensibiliser les élèves à la résolution de leurs problèmes par le dialogue et dans la paix.

 Bamogo Delphine, 3^ème, lycée privée Wendnongdo

Je pense que ce n’est pas bon qu’un élève violente son professeur ; mais ça dépend aussi du comportement de ce dernier envers ses élèves. Prenant l’exemple sur moi, un professeur m’a giflée et mise au dehors pour m’être assoupie en classe. C’est humiliant et j’aurais pu répliquer. Je pense donc qu’il ne faut pas s’empresser de sanctionner les élèves auteurs de violences sans établir leurs responsabilités car c’est possible qu’ils puissent justifier leurs actes. Je condamne le fait que les élèves de Nagaré aient brûlé les couleurs nationales. Pour éviter que cela ne se reproduise, je propose que des actions de sensibilisation et d’éducation soient faites par l’état et par les parents afin que les élèves soient plus disciplinés à l’école. Les professeurs aussi devraient être sensibilisés pour entretenir de bons rapports avec leurs élèves.

 Garba Augustin, 1^ère A4, lycée privé de l’Amitié

Ces genres de comportements de nos camarades sont inadmissibles. Le cas de Nagaré où ils sont allé jusqu’à brûler le drapeau, symbole de la Nation, est vraiment celui qui me laisse sans voix. Ce sont des situations qui dégradent les rapports élèves-enseignants et portent préjudice à la qualité de l’enseignement. A l’adresse de mes camarades qui s’adonnent à ces actes de violence, je voudrais leur rappeler d’être vraiment polis envers leurs enseignants. Le professeur est celui qui assure l’avenir de l’élève ; et rien ne peut justifier que ce dernier ose lever la main sur celui-ci. Il faut qu’ils  respectent les aînés ainsi que les biens publics et individuels. En détruisant les biens communs, nous faisons mal à nous-mêmes car nous allons le payer plus tard. Le dialogue selon moi, devrait prévaloir sur toute situation de malentendu ou de mécontentement. Pour éviter ces genres de comportements, il serait souhaitable que l’état mette en œuvre une stratégie de sensibilisation des élèves. Il pourrait également encourager la création de comité de veille dans les établissements pour la prévention des crises en milieu scolaire. Quant aux auteurs de ces actes, notamment les meneurs, il faut les arrêter et les punir afin que ça serve de leçon pour tous.

Ouédraogo Mamounata, 1^ère A, lycée Municipal de Kongoussi

Ce qui s’est passé n’est pas normal pour des élèves. Le professeur est un éducateur. Un élève qui a reçu une bonne éducation et qui est respectueux de ses parents n’osera jamais lever la main sur lui. Ils doivent respecter toute personne supérieure à lui. Je crois que c’est aux parents de rectifier le tir en revoyant l’éducation de leurs enfants. C’est à la maison que l’éducation de base est donnée. Au niveau des établissements, l’accent doit être mis sur la sensibilisation et l’éducation civique et morale.

 Kam Sié Robert, 4^èmeA, lycée Municipal de Kaya

Moi je pense que ce n’est pas bien de s’en prendre à son professeur quel que soit ce qu’il a fait. Il faut toujours pardonner et chercher à bâtir son propre avenir. Un bon élève se comporte bien devant son enseignant qu’il respecte comme étant son géniteur. Je souhaite que ces élèves soient sanctionnés. Les parents devront également conseiller leurs enfants par rapport aux comportements et attitudes à tenir devant les enseignants ou toute autre personne plus âgée qu’eux.

Propos recueillis par sidkèta